« Des Mots de Contrebande, (aux inconnus qui comme moi…) » d’Alain Cadéo…

Voilà.
Il est 1h21.
Plus aucun bruit si ce n’est la douce respiration des poilus à mes côtés.
Je viens de refermer « Des Mots de Contrebande, (aux inconnus qui comme moi…). Quel titre sublime !

Alain Cadéo est un grand homme de Lettres comme on n’en a malheureusement plus beaucoup.
Alain Cadéo, c’est notre nouveau Cyrano !

Ces lignes se prêteraient à des lectures par l’écrivain lui-même dans un théâtre, une librairie, un salon de thé…
A bons entendeurs !

Au-delà des mots, nous sommes à mes yeux en présence de la langue française dans toute sa splendeur. Celle que j’aime et qui a construit la personne que je suis.

Avec ce recueil de billets le lecteur entrera dans l’intimité d’un écrivain, ce qui fait son essence, son encre…
Il plongera dedans comme il le souhaite : soit de manière très policée les uns après les autres, soit de manière désordonnée ou plutôt choisie en fonction de ses envies.
Et surtout il les laissera infuser, comme il se doit.
Il fera aussi attention à ce qui est en italique, si poétique pour peu que l’on se prête au jeu d’assembler les morceaux…

Les mots et leurs significations.
Les mots et leurs sens.
Les mots et leurs conséquences.
Les mots et leurs comportements.
Les mots et leurs silences.
Les mots et leur beauté.

C’est un objet rare et donc précieux que l’on a entre ses mains, un de ces livres de chevet dont on s’imprègnera, encore et toujours et qui ne cessera jamais de nous accompagner.

Alain Cadéo est un magnifique passeur de réflexions, d’émotions.
A nous de savoir les recevoir, les faire vivre, les partager, les transmettre.

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (La Trace) :

« Ces petits mots, ces intentions, ces billets, sont destinés à celles et à ceux qui, ne se connaissant pas, font partie de la même famille éparpillée : les affamés d’azur.

Nous, mendiants de la lumière, tendant la main pour des piécettes de partage, menue monnaie de notre joie, ce que nous cherchons c’est de pouvoir, sans aigreur ni amertume, poursuivre notre quête, nous rassembler autour des « mots de la tribu ».

Là, dans la caverne aux mille reflets de nos têtes, devant un bon brasier de phrases crépitantes, compagnons retrouvés nous tenant chaud, enfin ne nous ne serons plus seuls… »

« Histoire d’un voyage de six semaines  » de Mary Shelley et Percy Bysshe Shelley…

Refusant de lire deux fois le même livre, il a fallu que je réétudie la bibliographie de Mary Shelley et je suis tombée sur ce titre qui a forcément titillé la voyageuse que je suis.
Et j’ai bien fait parce que je me suis régalée à la lecture !
Traduit pour la première fois, il s’est révélé être une petite pépite comme je les aime.

J’ai ainsi pu me faire une autre vision de l’écrivain si connue pour son roman « Frankenstein ».
En effet, lorsque j’ai lu ce dernier il y a bien longtemps désormais, l’histoire était telle qu’elle avait primé sur le fond et avait effacé de ma mémoire tout le reste.
Dans ce récit de voyage, j’ai pu ressentir tout le souffle romanesque, toute la poésie servie par la SUBLIME plume de Mary Shelley.

J’aurais juste aimé qu’il comporte plus de pages tellement j’ai apprécié non seulement l’écriture donc mais encore les détails d’une époque relevés avec précision et intérêt.

Belle lecture à tous !

Livre lu dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018 du mois d’octobre.

Note de l’éditeur (Textuelles) :

« Le 28 juillet 1814, alors qu’il est déjà marié et père d’un enfant, Percy Bysshe Shelley s’enfuit sur le Continent avec la toute jeune Mary Godwin. Dans un étonnant périple de six semaines, à pied, à dos d’âne, en voiture ou en canoë, ils vont traverser une France dévastée par les guerres révolutionnaires avant de gagner la Suisse puis de suivre le cours enchanté du Rhin en Allemagne et en Hollande. Deux ans plus tard, les voici repartis vers la Suisse, à Genève, où Byron les rejoint bientôt pour un été qui appartient à la mythologie littéraire comme celui où la future Mary Shelley conçut l’idée de Frankenstein. Sur les pas de Rousseau ou en excursion sur la Mer de Glace, les jeunes gens découvrent des lieux émouvants ou sublimes qui laisseront une empreinte durable sur leur œuvre littéraire. Écrit à deux mains, Histoire d’un voyage de six semaines, publié à l’automne 1817, contient leurs impressions de ces deux voyages ainsi que l’un des plus grands poèmes de Percy Shelley, « Mont Blanc ». Entre fragmentation et unité, réalité et invention, cette œuvre profondément romantique, traduite pour la première fois intégralement en français, fait du récit de voyage une véritable composition poétique. »

« Imprécis de la pluie » d’Yvette Rodalec…

Le 6 novembre 2015, j’écrivais un p’tit billet intitulé « Eloge de la pluie« .
En février 2017, me voilà avec entre les mains « Imprécis de la pluie » offert par Babelio dans le cadre de l’opération Masse Critique (merci à eux).

Ce livre se laisse infuser, comme un bon thé.
Je l’ai ouvert lorsque j’en avais envie, entre un terminé et un autre ouvert.
Je m’en imprègnerai, encore et encore.

Son format et son papier sont d’une élégance folle.
Au passage, je découvre une maison d’édition que je ne connaissais pas.
Ce qu’on y trouve ? Des extraits de romans, d’essais; des poèmes; des reproductions de tableaux, de lithographies, de sculptures, de photographies; des haïkus… qui ont pour thème commun la pluie donc.

Où que vous l’ouvriez, vous lirez ou regarderez les gouttes d’eau qui tombent dehors ou sur vous comme vous ne l’avez jamais fait; comme vous ne les avez jamais humées, respirées, ressenties; comme des muses.

Même pour les plus récalcitrants, je suis certaine que vous apprendrez à l’apprécier (je suis prête à prendre le pari).

Pour ma part, je confirme et je signe : la pluie est une véritable poésie des sens…

Belle lecture à tous !

Editions Dialogues

« Le chat » de Charles Baudelaire…

Un peu de poésie dans ce monde de brutes ne peut pas faire de mal…

« Viens, mon beau chat, sur mon coeur amoureux;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.

Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,

Je vois ma femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête,
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,

Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum,
Nagent autour de son corps brun. »

(Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal)

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Quelque part à Paris… 

Eloge de la pluie (oui, oui, vous avez bien lu !)

« Pluie (n.f) :
Excuse pour rentrer chez soi, se servir une tasse de thé et lire un bon roman…  » 
(Charleston)

Avant, je ne l’aimais pas, ah mais alors pas du tout.
Mais ça, c’était avant !

J’ai appris à la regarder, à l’écouter, à l’apprécier dans toute ce qu’elle a de plus joli à nous accorder.
Je n’irai pas jusqu’à dire que je la préfère au soleil, mais lorsqu’elle tombe il y a ce petit quelque chose qui fait que.
Savoir que je vais rentrer plus vite (encore que), enfiler un truc bien douille douille et profiter de ce qu’elle offre au final : un moment de plénitude absolue…
Et si le hasard fait que par bonheur je suis dans le Gers, en Bourgogne ou dans Le Perche, je sais qu’elle sera synonyme de crépitement d’un feu (chéri) dans la cheminée…

Alors essayez de la savourer comme il se doit.
Parce qu’elle a beaucoup de poésie cette mal-aimée.

Mug de Créa-bisontine
« Calligrammes » de Guillaume Apollinaire aux Editions Gallimard…