Parfois on aimerait être une tortue afin que les lieux que l’on aime ne nous quittent jamais.
Parfois on voudrait être suffisamment fort pour ne pas ressentir cette souffrance purement matérielle mais si déchirante.
Courrensan…
Ce p’tit village du Gers que seuls les habitants connaissent, ce coin de Gascogne qui était à nous.
Courrensan…
J’y ai habité et appris à lire (avec l’accent), j’y ai passé par la suite des vacances chaque année ou bien plus de jours parfois, « Au Village », 1 rue du Lavoir, 32330, les balades avec mon Grand-Père adoré, le curé qui descendait trop vite la côte de Gondrin en BX, notre premier lapin, notre premier chat, notre seul chien, le coq dessiné par mon arrière Grand-Père maternel en guise de girouette que l’on identifiait de loin, cette route à droite de la vierge lorsque l’on vient de Montréal-du-Gers, les confettis d’un Nouvel An retrouvés pendant des années sous l’escalier, ce feu de cheminée qui me faisait tant de bien et bien d’autres choses. Tellement d’autres.
Maison familiale, maison de souvenirs en commun ou plus solitaires.
Je te savais là depuis 41 ans. Sous le soleil comme sous la pluie.
Moi qui ai mis si longtemps à savoir poser mes valises, tu auras été ma première ancre.
Courrensan…
Cette clef d’Une Vie que je ne tournerai plus jamais.