Le quartier des petits secrets de Sophie Horvath !

En parallèle de ma brève sur son premier roman paru « Le quartier des petits secrets » , je vous propose d’en savoir un peu plus côté coulisses sur le livre…………………….. et sur Sophie ! 

Tu habites en région parisienne…
Pourquoi la ville de Bordeaux a-t’elle eu tes faveurs pour camper « Le quartier des petits secrets » ?

J’ai vécu quelques années à Bordeaux durant mes années d’études, à l‘époque où elle était en pleine transformation. J’ai habité diverses villes mais pour celle-ci ça a été un vrai coup de foudre : l’ambiance (souvent festive !), les quartiers, la culture, la gastronomie, la proximité de la mer. C’était mon petit paradis, mais je ne l’ai réalisé qu’après l’avoir quitté, évidemment ! C’est tout naturellement que j’ai eu envie d’installer mes personnages sur cette petite place avec son grand marronnier. J’étais sûre qu’ils s’y sentiraient bien.

Ton livre, bien que se déroulant en France, fleure bon à mes yeux cette atmosphère et cet humour anglo-saxons que j’apprécie tant.
Quelles influences (littéraires, cinématographiques…) te nourrissent tout particulièrement ?

Il y en a tant… je lis de tout, je regarde de tout. Mais je peux te citer des films « doudous », comme « Quand Harry rencontre Sally », « Love Actually », « Eternal Sunshine of a Spotless Mind »… les séries
« Friends » ou « Ally McBeal ». Pour ce qui est des français, je connais par cœur « Prête-moi ta main » (Lartigau) ou « Le Goût des Merveilles » (Besnard).

Pour ce qui est de la littérature, j’ai une passion pour Joyce Maynard ou Laura Kasischke, sans aucune réserve.

Je vais prendre un énorme risque…
Si je classe ton livre sur mon blog dans les « Feel Good » tant décriés par certain(e)s, quelle est ta réaction ?

Littéralement, feel good c’est se sentir bien, n’est-ce pas ? Alors si quelqu’un se sent bien après avoir lu mon livre, mais quel bonheur !! Cela dit, de façon générale il faut prendre garde aux étiquettes, ça freine parfois la curiosité.

La Littérature, c’est quoi pour toi ?

Une porte ouverte ! Un moyen d’éclater les murs ! C’est grandiloquent dit comme ça, mais quel plus beau moyen de voyager de son fauteuil ?

Ton mot préféré ?

Maman

Des rituels d’écriture ?

L’écriture c’est partout, tout le temps, sur des post-it, des carnets, mon portable, l’ordi… donc pas de rituel forcément, en revanche pour ce qui est des corrections j’ai choisi un café (que je cite en fin de roman) comme QG. Je ne peux pas l’expliquer, mais même au milieu des bruits, de la musique ou des papotages je suis plus efficace là-bas en une heure qu’en une journée à m’efforcer de rester assise et concentrée chez moi.

Une chose de toi que l’on ne connait pas… encore ?

Je deviens très influençable si on m’offre du chocolat .

Je t’ai d’abord croisée à des rencontres littéraires avant de m’abonner à ton blog « C’est quoi ce Bazar ? » qui fait partie de « Mes précieux ».
Le chemin blog-livre semble tout tracé à ce jour mais est-ce aussi simple, « facile » ?

Le blog m’a toujours paru un excellent moyen de s’exercer à l’écriture de façon régulière, en revanche pour aller plus loin et au-delà d’une envie profonde, il faut aussi un « déclic », le bon moment ou la bonne rencontre qui souffle « allez, lances-toi ». Lancez-vous !

Dernière question et pas la moindre à mes yeux (tu sais que je suis une passionnée de chats)…
Un truc m’a sacrément turlupinée à la lecture de ton livre : d’où t’es donc venue l’idée que Gizmo devait ne pas fleurer bon ?!

Quand on a adopté notre Charlie il y a 5 ans, c’était la première fois qu’on avait un chat de cet acabit, type sacré de Birmanie, avec une fourrure à longs poils absolument impressionnante. Moi qui était habituée aux chats de gouttière à poils ras ! Nos connaissances s’extasiaient : quel beau chat, une vraie bête de concours, quelle classe, etc. Sauf que notre chat de concours avait une fâcheuse tendance à oublier de se nettoyer après être passé par la litière. Du coup je me suis retrouvée un certain nombre de fois à le pister à l’odeur, pour l’empêcher d’aller s’essuyer les miches là où il ne fallait pas… ça s’est arrangé depuis, et évidemment pour le bouquin j’ai un peu exagéré, mais je ne pouvais pas ne pas le placer mon pépère-qui-pue.

Un GRAND MERCI à toi Sophie d’avoir répondu à toutes mes questions !

©Céline Huet-Amchin

Paris-Caussade avec Nathalie Couderc !

Aujourd’hui je vous propose d’en savoir un peu plus sur notre Chevalier Libraire national Nathalie Couderc !

Nathalie, c’est LA libraire que l’on aimerait tous avoir en bas de chez nous.
Une passionnée au franc parler… et au flair incomparable !

Un p’tit carnet a donc voyagé entre Paris et Caussade.

Je vous retranscris ici la totalité de notre échange…

Une photo ? 

Comment et pourquoi es-tu devenue libraire ?

Comment ? Par hasard mais est-ce vraiment un hasard ? Surtout une belle opportunité en donnant un peu d’aide au libraire déjà en place puis à son départ j’ai pris la place en me jetant à l’eau. Mais j’ai toujours eu un contact avec les livres depuis que je suis en âge de lire. Un grand oncle qui travaillait chez Larousse et un père grand lecteur. J’ai toujours aimé l’objet, son odeur, et son contact.

Qu’apprécies-tu le plus dans ton métier ? 

Le fait que mon métier en grande partie c’est de lire qui est quand même un luxe ! Un privilège.
La fierté d’être le lien entre un auteur et un lecteur.
Découvrir des auteurs et les faire découvrir.
De passer 90% de mon temps avec des livres.

Une anecdote de libraire ?

Il y a toutes les perles des lycéens qui déforment les titres et c’est drôle et à la fois désespérant.
Mais le plus marquant c’est cet homme sourd et muet qui est un grand lecteur. Je dois lui faire mes conseils en face à face pour qu’il lise sur mes lèvres et sans faire de gestes ! Cela demande une grande concentration. C’est physique ! Et tellement drôle à la fois. Mais j’écris aussi les mots clés !

Le(s) livre(s) que tu as le plus vendu(s) ?

Mon record c’est « L’atelier des miracles » de Valérie Tong Cuong et « Par amour ».

Après en vrac :
Fourrure
Les Terres Saintes
L’invention de nos vies
Cabine commune
Intuitions
Jim
Summer
Les Promesses
Deux étrangers
Les brumes de l’apparence
American Psycho
etc…

Tes conditions de lectures ?

Je lis rarement dans le silence, je mets toujours de la musique. Parfois j’ai besoin de lire dans un milieu hostile pour voir si je retiens ! Mais principalement je lis isolée avec mon chien car je partage aussi des phrases à voix haute pour entendre la sonorité ! Le seul endroit où je ne peux pas lire c’est en voiture car cela me rend malade.
Je suis capable de lire devant la TV et souvent d’ailleurs. Je teste ma capacité de concentration.

Avec qui partages-tu tes premiers avis de lectures ?

Ca dépend !
Souvent avec l’auteur lui-même ou ma grande amie Sandy * qui a le privilège de tout entendre le bon comme le mauvais.
(Parfois Ghost)

* blog Meely lit

Quels sont les écrivains que tu aimes offrir et pourquoi ?

Cela dépend de la personne, de mon humeur !
J’aime bien faire découvrir les auteurs que j’aime. Mais aussi des livres surprenants. J’aime offrir Aristote car c’est mon idole !
Je ne donne pas de noms car la liste serait trop longue et je ne veux oublier personne !

Pourquoi ? Un livre ça reste, c’est un objet qu’on garde…

La littérature, c’est quoi pour toi ?

C’est une ouverture sur l’évasion, le monde. C’est une partie de ma vie et de mon métier. Je ne pourrai pas vivre sans. La littérature m’est indispensable.

Une phrase, un titre, un personnage que tu aimes particulièrement ? 

Une phrase culte :
« Vous êtes du magasin ? Non non, je fais de l’origami sur T-shirt » (« Cabine Commune » Delphine Bertholon)
«Que vaut la parole d’un écrivain à l’instant où un sujet s’impose à lui ? (Karine Tuil « L’insouciance »)

Personnage : Patrick Bateman
(c’est mon côté borderline)

Un titre : il y en a trop !

LE livre le plus incroyable que tu aies lu ? (et pourquoi ?)

« Ulysse » de James Joyce.
Ça ne se raconte pas, ça se lit !

Tu es nommée Ministre de la Culture : quelle est ta première mesure ? 

Mon dieu mais quelle idée quelle angoisse !
Tout dépend de l’actualité du moment.
Mais je crois que je m’occuperais des auteurs et des traducteurs qui sont malmenés…

As-tu déjà cédé à la tentation de l’écriture ? 

Oui et Non !
Ce n’est pas mon métier. Je sais déjà lire et c’est déjà beaucoup.
Mais peut-être que…

Que faut-il savoir de toi pour mieux te connaître ? 

J’ai un très mauvais caractère et il ne faut pas trop m’embêter ! J’aime aussi le silence et la solitude, je suis parfois un ours ! Mais je pense avoir un bon fond. Je ne suis pas rancunière mais j’ai une bonne mémoire.
Je ne supporte pas l’injustice…
Je suis un Chevalier Libraire !!!

A quelle(s) question(s) aurais-tu aimé répondre ? 

Là, je ne vois pas. Je trouve que c’est déjà bien toutes ces questions !

A quelle(s) question(s) n’aurais-tu pas aimé répondre ? 

Je réponds toujours aux questions qu’on me pose. Après les réponses ne sont peut-être pas toujours celles qu’on attend !!!

Quelle dernière question poserais-tu si tu faisais ta propre interview ? (accompagnée de ta réponse !)

(J’évite de me poser des questions car je passe la moitié de mes journées à répondre à des questions ! )

Fais ce que tu souhaites de ces dernières pages… 

Merci Céline pour ce petit carnet qui m’a fait un peu réfléchir !
Merci aux auteurs qui font que je suis la libraire que je suis.
Merci aux lecteurs pour leur confiance en suivant mes conseils.
Surtout, continuez à acheter les livres dans des librairies indépendantes !

Un GRAND MERCI Nathalie de t’être prêtée au jeu avec toute la franchise et la sincérité qui te caractérisent.
Ce n’est pas mon métier et ce n’est pas si facile que ça.
Je garde précieusement ce carnet.

Avec son autorisation, j’en profite pour partager l’illustration que m’a inspirée Nathalie et que je lui ai offert avant même de savoir que ces lignes existeraient…

le Off d’Arthemiss

Lorsque Cédric (Porte) m’a proposé de dévoiler certaines choses de moi en tant que lectrice je pensais que je ferais court, comme d’habitude quoi.
Finalement, il a réussi à me faire dire pas mal de choses le bougre…

le Off des Auteurs est un site que je vous  recommande vivement.
C’est un concept original et de qualité qui permet d’en savoir plus que ce que l’on peut lire dans les papiers glacés sur les écrivains.
Cédric en parle mieux que quiconque donc, inutile de le paraphraser pour rien : lisez-le et suivez-le !

Le Off d’Arthémiss a été publié vendredi sur Instagram.

N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez…

Cédric m’avait donné des pistes de réflexion que je n’ai pas forcément suivies.
Il a pris mes mots tels quels sans rien retoucher.
Encore un GRAND MERCI renouvelé à lui !

Book Tag

A défaut d’avoir pu profiter comme il se doit du SDL depuis mercredi soir pour cause d’un léger problème de santé, je joue !
Tagguée par Rahma de Dis-le en livres (coquine ! ), je me suis prêtée au jeu des questions autour de la lecture…

1. Que penses-tu des adaptations ciné ?

Avec tout ce que nous consommons en films et séries, j’ai pu constater que les meilleures adaptations viennent la plupart du temps des livres d’action / policiers / thrillers.

Je les apprécie à partir du moment où elles ne prennent pas trop de liberté avec le livre (si je l’ai lu, parce que dans ce cas j’ai les images que j’ai imaginées en tête et je n’ai pas envie d’être déçue par une autre vision).

2. Quel marque-page utilises-tu ?

J’ose avouer que je corne les pages.
Et oui…
J’aime qu’un livre vive !

3. Quel est ton coup de cœur 2015 ?

S’il n’en faut qu’un et un seul, un premier roman d’une maturité dingue que j’ai découvert grâce à Lecteurs.com en tant qu’Exploratrice de la rentrée littéraire en septembre dernier : « Je m’appelle Blue » de Solomonica de Winter qui m’a foutue les poils !!!

Personne n’en a parlé.
J’en suis très étonnée…

4. Comment classes-tu tes livres ?

Etrangement, moi qui suis très maniaque, mes livres sont rangés de manière totalement désordonnée !

Il y en a partout dans l’appartement (bibliothèques, posés par terre pour la déco, sur nos canapés contre nos murs, dans nos toilettes…).

Je dois les recenser depuis longtemps !

5. Quels sont les blogs de lecture où tu vas régulièrement ?

Rubrique « Mes précieux » sur mon blog !  ;)
(à droite, un peu plus bas… )

6. Des petites habitudes « inavouables » quand tu lis ?

Vraiment inavouables ?
En pyjama/chaussettes sous une couverture douille-douille !
Super glamour hein ?! (un mythe tombe…)

Le plus souvent avec notre Sacré.
Et un thé forcément !

Je prends beaucoup de notes.

7. Un auteur (contemporain) que tu aimerais rencontrer et pourquoi ?

Tant qu’à faire, autant que ce ne soit pas simple et que je me surpasse dans mes questions et interrogations : Michel Houellebecq !
Il est, selon moi, l’écrivain le plus doué de sa génération.

8. Où achètes-tu tes livres (neuf et/ou occasion) ?

Ma librairie de quartier est « Les guetteurs de vent ».

Je peux lui faire des infidélités en fonction de mes balades mais toujours chez de VRAIS libraires.

En gros : #fuckamazon #fucklafnac !

Pour les livres anciens, dans les brocantes la plupart du temps…

9. En ce moment quel genre littéraire lis-tu le plus ?

Les romans contemporains et les nouvelles. Français ou étrangers peu importe.
Depuis peu je me remets aux policiers / thrillers.

Je vais faire en sorte de réintégrer des lectures plus classiques, qui me manquent beaucoup et qui sont un socle indispensable.

10. Un livre à la fois ou plusieurs ?

Un seul, toujours !

11. Quelle est ta lecture en cours ?

Je lis « Le soldat fantôme » de Jean-Guy Soumy pour la plateforme Babelio.
Une histoire entre un soldat américain et une allemande pendant la Seconde guerre mondiale…

12. Sur quel site communautaire en rapport avec la lecture aimes-tu aller ?

Lecteurs.com et Babelio

13. Livre papier ou numérique ?

Alors je suis une inconditionnelle du papier, mais Ludivine du blog « Emilia & Jean » m’a convaincue de prendre une liseuse pour mes vacances afin d’alléger ma valise…

14. Quel est ton endroit préféré pour lire ?

Alors là j’aime tellement lire que cela peut-être au lit, sur notre canapé, dans les transports, aux toilettes… bref, partout !

Invite cinq amis à y répondre…

Ludivine de Emilia & Jean
Denis des Lectures du hibou
Dominique de Domi C Lire
Sabine du Petit carré jaune
Charlotte de L’insatiable

N’hésitez pas à participer même si je ne vous ai pas taggués et à partager dans les commentaires un lien vers votre article !

Paris-Cayenne avec Cathy Galliègue !

Cathy Galliègue a publié son premier roman en juin dernier.
« Aime-moi comme tu es » a fait l’objet d’une chronique (très positive) sur le blog. Ce livre, je tiens vivement à le faire connaître et à le défendre : IL LE MERITE !

Lorsque Cathy m’a contactée, il s’est passé ce petit quelque chose qui a fait que… 
J’ai beaucoup apprécié nos échanges et c’est donc tout naturellement que je lui ai demandé si elle acceptait d’être le tout premier écrivain avec qui j’échangerai publiquement.
Et elle m’a fait la joie d’accepter de se prêter au jeu…

Cathy, vous êtes « nouvelle » dans le milieu littéraire : qui êtes-vous ?

J’ai été la complice de l’industrie pharmaceutique pendant de longues années. Ma plume s’épuisait dans la fastidieuse analyse et traduction en anglais de rapports de pharmacovigilance. Du coup, j’ai un anglais médical très pointu mais je suis presque incapable de tenir une conversation de tous les jours. La gestion des cas d’effets indésirables a développé chez moi des effets secondaires irréversibles. Ma furieuse envie d’écrire a refait surface. Je l’avais mise à l’épreuve pendant quelques années à travers un blog, mais j’étais dans ma zone de confort, un format court, parfois percutant. Je le maitrisais sans trop de difficultés.

Me lancer dans l’écriture d’un roman m’effrayait mais m’appelait, comme un besoin irrépressible.

Il me fallait un prétexte, un sujet assez passionnant pour que je me jette dans le gouffre sans trop flipper.

Je suis l’épouse d’un homme qui était au début de l’écriture de ce roman, un homme du GIGN. Toute la difficulté était de ne pas en dire trop, mais de mettre en lumière la vie pas très banale de ces femmes. Je me suis laissée embarquer dans ma propre histoire en allant bien au-delà d’une histoire d’amour et en épargnant aux lecteurs de boire la tasse dans l’eau de rose.

J’ai collé ma démission, presque certaine que cette mise en danger serait profitable, et que si je voulais qu’un jour un éditeur me suive, il fallait d’abord que je croie en moi.

Ce roman est publié depuis le mois de juin aux Éditions Kawa, une maison spécialisée dans la publication d’ouvrages marketing, qui a ouvert une collection Premiers romans.

J’avais à peine mis le point final à ce roman, Aime-moi…comme tu es, que je me suis lancée sans attendre dans l’écriture du deuxième.

Un roman 100% jus de crâne, terminé depuis quelques jours. Oui, ça usine !

Maintenant, la phase la plus ingrate, celle des interminables corrections et de la recherche d’un éditeur peut commencer.

Je vis depuis un mois à Cayenne, j’y ai suivi mon mari qui est maintenant dans un groupe d’intervention détaché en Guyane. Je sais que désormais mon métier est l’écriture, n’en déplaise à ceux qui me demandent « mais sinon, tu as un vrai métier ? »

Votre(vos) drogue(s) pour écrire ?

La contemplation, l’écoute, pas mal de clopes et de coca zéro (pas bien).

L’écriture vous suffit-elle ?

Sans amour, on n’écrit pas. Et quand je n’écrivais pas, j’aimais moins bien. Ce sont mes deux indispensables, mon kit de survie. Ensuite, il y a les autres, les échanges, les petits mots qui font du bien, ceux que l’on reçoit et que l’on offre. Finalement, on en revient toujours aux mots.

Quel est votre rapport avec les autres livres ?

Quand j’ai un coup de coeur littéraire, je suis jalouse, envieuse, je me relis et j’ai envie de tout jeter. Je voudrais savoir comme cet auteur qui me transporte. Du coup, je lis peu quand j’écris, d’abord parce que l’envie et la jalousie, ça n’est pas très joli, ensuite parce que je ne veux pas me laisser influencer, trouver ma propre voix. Les réseaux sociaux permettent d’entrer en contact avec des auteurs (n’est-ce pas ?) et j’aime beaucoup leur dire mon admiration, échanger avec eux et leur dire que je les ai jalousé, un tout petit moment, rien de grave.

L’inachevé… Ce mot vous inspire quoi ?

La sensation que je ressens face à un texte que je termine. Ce sentiment que ce n’est pas encore la fin, qu’il est perfectible, qu’il est et restera, même après le point final…inachevé.

Votre dernier coup de coeur ?

Le tout dernier est La Petite Barbare d’Astrid Manfredi, parce que j’aime cette écriture au rasoir, et puis (c’est difficile de n’en citer qu’un) Ric Rac d’Arnaud Le Guilcher, pour sa fraicheur, son innocence, et je me suis replongée juste pour faire du bien dans La petite fille de monsieur Lihn, de Philippe Claudel, un petit bijou, et puis…je m’égare.

Votre dernier coup de gueule ?

Si je dis que j’en ai marre, mais marre, vraiment marre D’angot, vous êtes étonnée ? D’une manière générale je peste comme beaucoup, sur le phénomène rentrée littéraire, les Prix qui vont avec, et le peu de chances laissées à certains inconnus pourtant talentueux.

Quelle est votre dernière page web consultée ?

http://www.synonymes.com

Une anecdote insolite à raconter à vos lecteurs sur votre vie d’écrivain ?

Quand on veut, on peut!

Ou comment j’ai écrit un roman au milieu d’une forêt, sans internet et nue.

Je n’ai pas été enlevée par une tribu de réducteurs de têtes en forêt amazonienne. On ne m’a pas collé un ordinateur entre les mains en m’ordonnant d’écrire une belle histoire… et que j’avais plutôt intérêt à m’y mettre parce que des réducteurs de têtes énervés, ça réduit.

Non.

On peut vivre en région parisienne, avoir une vie presque normale (si on considère que vivre en région parisienne est normal, ce qui n’est pas mon cas) on peut donc, disais-je, être madame presque tout-le-monde et décider de s’extraire du bruit, des gens, des boutiques, de se connecter au monde virtuel au prix d’efforts insensés à notre époque et…de vivre à poil.

Ceux qui ont lu le fruit de mon travail acharné comprendront du coup que le récit de mon installation dans un centre naturiste est tout ce qu’il y a de plus réel.

Ceux qui ne l’ont pas lu… tant pis.

Il n’y a pas de voitures qui circulent dans les allées, c’est interdit.

Passer un coup de fil relève du défi mais c’est jouable, perchée sur la mezzanine, la joue collée à la vitre.

Il y a des gens nus qui se promènent et ça semble normal, il y a un sauna que l’on nomme entre nous « radio sauna », parce que c’est là que ça déblatère à tout va, il y a une piscine l’été, une salle de sport, un restau, mais…. il n’y a pas d’internet dans les chalets.

Mais il y a une salle wifi.

À l’ancienne, je faisais donc la liste sur mon grand cahier des informations à fouiner et, ordinateur dans ma sacoche, à poil en été et en bottes Aigle en hiver, je me rendais à l’entrée du centre, trois cent mètres de petits chemins boueux, pour atteindre la fameuse salle wifi.

Je ne suis jamais allée en prison, pas encore, mais cet endroit est aussi chaleureux qu’un parloir. Pas envie d’y trainer des lustres.

Du coup, pas de Facebook, pas de blog, pas de twitter, rien. Je lisais mes mails, je faisais mes recherches, je prenais des notes et je retournais dans ma grotte. Et j’écrivais. Goulument, puisque pas dérangée par l’appel des réseaux.

Et un jour d’octobre, j’ai mis un point final à Aime-moi…comme tu es.

Aujourd’hui, je vis tout près de la forêt amazonienne et j’écris habillée.

Une devise ?

« Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. »

Votre toute dernière folie ?

Il y en a deux:

Dire « banco ! » à un pari un peu ridicule (c’est le propre du pari) et accepter de poser en bouée canard sur la plage de Honfleur. Problème, impossible de trouver une bouée canard à Honfleur, pas assez classe sans doute. Je me suis donc rabattue sur une bouée lion et crinière au vent, j’ai posé. Les preuves sont sur Facebook.

Et la deuxième, faire la surprise à mon mari de le rejoindre à Cayenne dix jours avant la date prévue (j’adore les surprises, c’est le sel de la vie !)

J’avais un billet réservé par le Ministère de l’Intérieur (au passage, ça s’appelle élégamment « mise en route épouse ») et j’ai du batailler en douce avec ledit Ministère, Air France, Carlson Wagon Lits pour finalement obtenir le changement de date et débarquer par surprise, exactement comme je l’avais imaginé. À coeur vaillant, rien d’impossible

La phrase que vous aimez dire une fois la lumière éteinte?

Je t’aime, fais de beaux rêves.

On se tutoie maintenant ?

J’allais te le proposer

Céline, j’ai pris un réel plaisir à répondre à ces questions. On sent à travers elles ton envie vraie d’aller à la rencontre de l’autre, de le découvrir, on ressent ta passion, déjà bien palpable sur ton blog. Ça se confirme, tu es une véritable épicurienne !

Merci infiniment !

Ma Chère Cathy, un GRAND MERCI pour tes réponses franches, honnêtes et sincères, trois traits de caractère que je ressens chez toi et qui je pense t’habitent profondément. Elles m’ont fait passer par toute une palette d’émotions que j’ai également vécues à la lecture de ton livre… 

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous plonger dans ses pages, la lecture de ce billet en nocturne devrait vous donner l’envie de commander « Aime-moi comme tu es » dès maintenant ! (et c’est ici que cela se passe)

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