« Le cas Sneijder » (Théâtre de l’Atelier, Paris)

Paul Sneijder est l’unique survivant d’un accident d’ascenseur. Sa fille y a perdu la vie. Depuis ce jour, sa perception de la réalité s’est affinée, comme si quelqu’un avait monté le son du vacarme du monde. (Babelio)

Que peut faire un homme si sa femme le trompe ? Avaler ses petits mensonges comme il avale les poulets rôtis qu’elle lui mijote en rentrant le soir…
Que peut faire un homme qui a du mal à s’endormir ? Enfiler un pyjama en guise de somnifère et regarder par la fenêtre la neige blanchir la nuit…
Que peut faire un homme résolument modeste entouré de « Top-managers » et de « Corporate –leaders » ? Fuir la performance et s’évader d’un monde cruel en promenant des chiens pour quelques dollars….
Que peut faire un homme à qui la vie donne de l’eczéma ? Se gratter consciencieusement… ou prendre de la cortisone.
Que peut faire un homme discret pour présenter un chien dans un concours à Montréal ? Mettre un costume de parade, courir derrière lui sur une estrade et s’évanouir devant les juges…
Que peut faire un homme de taille moyenne que la verticalité du monde effraye ? Prendre un billet d’avion pour Dubaï et tenter l’ascension fulgurante de la plus haute tour du monde… (Théâtre de l’Atelier)

Adaptation du livre éponyme de Jean-Paul Dubois, j’ai trouvé très réussie et émouvante cette mise en scène de Didier Bezace qui nous fait passer du rire aux larmes avec une élégance rare.

Côté décors, ils sont beaux et les jeux de fumées retranscrivent à la perfection l’atmosphère autant fantaisiste que dramatique de l’histoire.
Nombreux (bravo aux équipes techniques qui n’ont pas le temps de s’ennuyer !), ils savent donner un rythme des plus intéressants au texte.

Côté casting, je ne suis certes pas de la profession mais il est impeccable à mes yeux.
La merveilleuse voix de Pierre Arditi  déclenche une profondeur supplémentaire aux mots et aux maux portés par Sneijder, Thierry Gibault  campe à la perfection le personnage assez burlesque de Charisteas et Sylvie Debrun alias Anna Keller est insupportable à souhait.
Mention spéciale pour Didier Bezace lui-même dont la voix grave éveille admirablement le personnage de Wagner-Leblond et Charlie, le chien (Fox dans la vraie vie) qui a été parfaitement dirigé et que j’ai pu caresser (et féliciter comme il se doit) dans les coulisses grâce à ma tante…

Bref j’ai passé un très bon moment et je vous recommande d’y aller ! (vous avez jusqu’au 22 avril)

NDLR. A la fin de la représentation, je vous assure que vous saurez prononcer « Sneijder »…

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