« La collection » (Les Bouffes du Nord, Paris)

Hier au soir, c’était théâtre !

« La collection » plus précisément, texte d’Harold Pinfer (écrivain Prix Nobel de Littérature en 2005, dramaturge et metteur en scène britannique) aux Bouffes du Nord.

Un peu d’Histoire au passage, cela ne fait jamais de mal…
Construit sur les fondations d’une caserne, il a été commandé à l’architecte Emile Leménil pour devenir un café-concert.
Il a été inauguré en 1876.
Music-hall après la Première Guerre Mondiale, il a été laissé à l’abandon au fil des ans, menacé de destruction puis fort heureusement restauré par Peter Brook et Micheline Rozan qui ont eu le bon goût de le laisser « dans son jus » comme j’aime à dire.
Il est inscrit « monument historique » depuis 1993.

Ce théâtre est de fait un lieu particulier d’où se dégage une vraie atmosphère, une âme comme je les apprécie.

Mais revenons à nos moutons… 

Une femme.
Trois hommes.

« La collection » est une pièce intrigante, énigmatique, ambivalente, insidieuse sur la possibilité ô combien infinie des réalités, des vérités plurielles.
Si j’ai pu douter de la mise en scène une fois sortie, la nuit a dû m’éclairer parce que j’ai changé d’avis : elle distille finalement à merveille l’absurdité de ce poison humain qu’est la suspicion de la trahison, le soupçon, le(s) doute(s) et pose la délicate question de la confiance.

Chapeau bas aux comédiens qui ont interprété leurs rôles à la perfection : Mathieu Amalric, Valérie Dashwood, Micha Lescot et Laurent Poifrenaux.

Vous avez jusqu’au 23 mars pour en profiter !

« Foujita, 1886-1968, oeuvres d’une vie » (Maison de la Culture du Japon, Paris)

Grande amoureuse des animaux et des chats en particulier comme vous le savez, je ne pouvais pas ne pas me rendre à l’exposition « Foujita » à la Maison de la Culture du Japon !

Les 36 oeuvres accrochées retracent la carrière de cet homme talentueux, entre Paris, le Japon, ses voyages en Amérique Latine et en Extrême-Orient.

Prendre le temps de regarder ses toiles c’est admirer les traits précis, les détails incroyables de peintures à l’huile offertes à nos yeux.

Cette belle rétrospective m’a permis de mieux comprendre son parcours en écho avec sa vie personnelle et sa double culture.
Là où le Japon lui a sans aucun doute appris la minutie, la France l’a assurément aidé (en tout cas c’est ce que j’ai ressenti) à accéder à la liberté d’expression artistique dont il avait besoin en s’affranchissant de certains codes académiques.

La diversité des techniques, ses changements de gammes chromatiques… Foujita ne cultivera aucune routine dans son Art et imposera sa patte.
C’est ce que j’ai particulièrement apprécié.

Je ne peux que vous la conseiller.
Vous avez jusqu’au 16 mars prochain pour en profiter !

NDLR. Les photographies étant strictement interdites en salles, je vous invite donc à googliser son nom pour contempler ses différents univers en tant que peintre, dessinateur, graveur, illustrateur, céramiste, photographe, cinéaste et styliste…

« Miró » (Grand Palais, Paris)

Plus de 150 oeuvres retraçant 70 ans de création…

On dit de lui qu’il fût cubiste, fauve, détailliste, surréaliste…
Oublions les étiquettes pas forcément adaptées à l’Artiste, en tout cas à la vision qu’il avait de lui-même.

« De la même façon que l’on a enfermé Picasso parmi les cubistes, 
on m’a collé l’étiquette de surréaliste.
Cependant, avant tout et par-dessus tout, 
je tiens à conserver mon indépendance rigoureuse, absolue, totale. »
(24 janvier 1931)

J’ai plus envie de dire qu’il a été un inventeur de génie à l’imaginaire hors norme !

Comme Picasso, ses techniques furent variées : huile, pastel, dessin, céramique…

J’avais l’impression de tout connaître de lui.
Cette rétrospective m’a permis d’admirer aussi certaines de ses oeuvres jusque là jamais vues en France, voire totalement méconnues.

En cela je remercie le Grand Palais.

En revanche côté monde de dingue, ce fût une autre histoire.

Je rêve un jour de pouvoir être enfermée et de profiter seule de ce genre d’exposition.
Juste pour pouvoir profiter comme il se doit de ce qui est offert à mes yeux.

Alors, pour toutes celles et ceux qui n’ont pas eu la chance de pouvoir y aller, voici quelques photographies…

« Le travail continue.
Je crois avoir abouti à vous transporter à un monde d’une réelle irréalité. »
(19 février 1936)

« Je considère mon atelier comme un potager »
(15 février 1959)

« Cités millénaires : voyage virtuel de Palmyre à Mossoul » (Institut du Monde Arabe, Paris)

Je me suis rendue à cette exposition le 1er janvier dernier.

Il m’a fallu un moment pour digérer ce que j’y ai vu.
Et je ne suis pas certaine de pouvoir en parler comme il se doit.

J’en suis ressortie très marquée.
De telles beautés détruites au nom d’une cause que je ne cautionnerai jamais, cela ne peut que soulever le coeur.

L’exposition permet de montrer à celles et ceux qui ne s’y sont jamais rendus Mossoul, Alep, Palmyre et Leptis Magna, les trésors d’Architecture et de Culture qu’étaient ces villes d’Irak, de Syrie et de Libye avant que de terribles conflits ne provoquent de telles horreurs destructrices.

Avant en noir et blanc.
Aujourd’hui en couleurs, en 3D et en réalité augmentée avec les voix d’archéologues, de conservateurs et d’habitants qui se mobilisent pour sauver ce qui peut encore l’être.

Entre révolte, sauvegarde du Patrimoine et espoir, un voyage numérique particulier qui ne peut pas laisser indifférent.

L’exposition a une date de fin : le 17 février prochain.
La guerre quant à elle…