En terme de dérive médiatique, on atteint des sommets !

Lorsque je suis tombée dessus ce matin, j’ai cru que ma vue avait encore baissé, que c’était un gag, que… que… que…

Non.

Une personne connue de tous avait employé autrement à l’époque ce type de phrase.
Il s’était fait lyncher en place médiatique pour avoir tenu de tels propos.

A y regarder de près, de loin, de côté, force est de constater qu’il fait bon vivre AILLEURS lorsqu’un média français se permet ce type de Une !

Il n’y a pas si longtemps, une certaine E.Béart s’est expatriée en Belgique.
Ce n’était visiblement pas pour les chocolats et étrangement personne n’en a parlé.

Toucher aux patrons qui créent de l’emploi, oui.
Toucher aux artistes, O(non)MG ! (cela ne se fait pas voyons)

« Le changement c’est maintenant » mais concrètement dans deux ans.
Pré-campagne pour les Municipales ?
On nous prend vraiment pour des…

« Les cons ça osent tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » !
Merci Michel (Audiard).

Pauvre pays…

Une Libération 10 septembre 2012 Bernard Arnault

NDLR.  Libération a aujourd’hui pour actionnaire de référence Édouard de Rothschild, grande fortune française. A-t-il un statut particulièrement spécial ou fait-il partie des « riches cons » ?

Lettre de Philippe Bouvard à François Hollande

« Je ne suis pas un héritier. 
Je n’ai jamais disposé d’un franc, puis d’un euro que je n’aie gagné à la salive de ma langue ou à l’encre de mon stylo. 
Je profite d’une aisance qu’il ne m’est possible de sauvegarder qu’en continuant à travailler – à 82 ans – dix heures par jour et 365 jours par an. 

J’ai élevé de mon mieux mes enfants. J’aide mes petits-enfants à poursuivre les études qui n’ont pas été à ma portée. 
J’ai toujours payé mes impôts sans un seul jour de retard et sans un mot de remerciement. 
J’ai financé des porte-avions que l’on ne m’a pas admis à visiter, des bâtiments officiels à l’inauguration desquels on a omis de me convier. 
Et ne voilà-t-il pas qu’un énarque, entretenu depuis sa majorité par les contribuables voudrait me faire honte de ce que je gagne avant de me déposséder de ce qui a échappé à la triple érosion du fisc, de l’inflation et des emplettes inutiles ! Je suis un créateur et un mainteneur d’emplois. 
Je fais vivre des proches dont certains m’accompagnent depuis plus de trente ans et que le candidat socialiste (puisque c’est de lui qu’il s’agit) projette implicitement de diriger vers les Assedic. 

Or, en quoi ai-je démérité ? Ai-je volé quelque chose à quelqu’un ? N’ai-je pas donné au fur et à mesure que je recevais, persuadé que la dépense constituait le plus efficace acte social ? 

J’ai perçu quelques heures supplémentaires, mais aucune subvention. 
Je n’ai touché d’autre argent public que la maigre solde d’un sous-officier durant mes quinze mois de service militaire. 
Je n’ai jamais bamboché aux frais d’une république qui examine à la loupe les additions de restaurants de ses dignitaires mais qui continue à les régler. 
Je n’ai jamais fréquenté de paradis fiscaux. On chercherait en vain la plus petite niche chez moi depuis que j’ai cessé d’avoir des chiens ! 
Une seule fois, je me suis délocalisé dans le cadre de la loi Pons à la coûteuse faveur d’un investissement hôtelier dans les Dom-Tom qui m’a fait perdre 100% de ma mise. 
A la distribution des bonus, des stocks options et des dividendes, j’ai toujours été oublié. 

Mon casier judiciaire est vierge. Mon courage est intact. Je ne suis pas un damné de la terre. Mais je ne suis pas non plus un profiteur ou un esclavagiste. Je ne suis protégé de personne, sauf du public auquel je dois la longueur de mon parcours. 

J’ai mes opinions mais je n’ai jamais adhéré qu’au parti des amoureux de la France. J’ai versé à la collectivité davantage que je n’en ai reçu : pas un jour de chômage et une seule nuit d’hospitalisation en six décennies. 

Je me situe sans honte mais sans fierté excessive dans cette classe moyenne qu’on souhaite faire disparaître en nivelant notre société par le bas. 

Je refuse autant d’être culpabilisé par un politicien (qui voudrait que l’on prenne son inexpérience pour de la normalité) que la France accorde sa confiance à un homme que l’Europe prive de la sienne et qui, bien qu’ambitionnant de devenir le gardien de la constitution ne paraît pas s’être préoccupé de la constitutionnalité de ses propositions. 

Quant à moi, j’aurai nourri mes enfants, bâti des maisons, planté des arbres. Mission accomplie. »

Philippe Bouvard

« Le pouvoir d’une femme »

Article écrit par Anne Sinclair, Directrice éditoriale du Huffington Post
Publication : 05/09/2012

« En Amérique, il est à la fois immense et limité.

Dans la valse-hésitation permanente entre l’image de la femme d’action, en tailleur strict mais accompagné de talons aiguilles, sexy et efficace au bureau, et celle sachant faire les cookies, les cartables, arroser le jardin et accompagner les enfants aux matchs de base ball, les Américaines n’ont pas vraiment choisi. Et en tentant de concilier les deux elles me rappellent un peu les débats que nous avions en France dans les années 80 sur les « superwomen« , celles qui additionnent les vies au risque du déséquilibre.

Nous avons bougé, appris à jongler avec plus ou moins de bonheur. Appris qu’on ne peut pas tout réussir de front, travail, maternité, couple et vie sexuelle. Appris à accepter que nous n’étions pas parfaites.

Or les Américaines rêvent encore à cette femme idéale. Et Ann Romney puis Michelle Obama ont essayé chacune d’en donner une idée.

Ann Romney a parlé d’amour et a joué sur le registre de la femme traditionnelle, bonne mère, bonne épouse, et pâmée d’admiration devant son héros de mari.
On s’en est gentiment moqué, mais pour être honnête, il faut reconnaître que le discours – époustouflant, il est vrai, de Michelle Obama – s’est placé aussi sur ce même terrain du ‘mon mari est exceptionnel, il est encore mieux avec 4 ans de plus’. « Pour moi, il est toujours celui qui m’a draguée le premier soir avec une voiture dont le plancher pourri laissait voir la chaussée, sa table préférée a été récupérée dans une benne à ordure, et sa seule paire de chaussures convenable était d’une demi-taille trop petite…« . Effet garanti.

Mais ce n’était pas ridicule, ni trop à l’eau de rose car il s’agit de Michelle Obama, qu’elle est une star. Je l’ai croisée une fois, dans les ors de Buckingham Palace, lors d’un des premiers G20 de Barack Obama, et son entrée dans la salle déplaçait insensiblement l’air. Elle occupe l’espace, elle est très grande, sculpturale, et douce à la fois. Elle donne l’impression comme seules les grandes professionnelles américaines savent le faire, que votre personne et votre avis l’intéressent, que vous êtes soudain, dans la pièce, la personne la plus importante pour elle.

C’est pour cela que depuis quatre ans elle galvanise les foules. C’est pour cela qu’hier soir, elle a enthousiasmé la Convention, laissé sans voix les commentateurs même les plus facilement ironiques : comme ceux de Fox News, généralement cruels – ils se rattraperont sur le discours de Barack Obama ! – ou comme Rachel Maddow, la percutante éditorialiste de MSNBC qui ne savait dire que des « oh my god… » d’admiration.

Elle était belle, très belle avec sa robe rose et or, et ses beaux bras musclés qu’elle porte avec élégance. Elle est intelligente, très intelligente, ayant compris que son pouvoir était plus grand en s’emparant d’une cause nationale, à la fois politique et familiale, l’obésité, qui touche une famille américaine sur trois, qu’en essayant de rivaliser avec son mari sur les dossiers proprement politiques comme avait tenté de le faire Hillary Clinton. Elle a du charisme, de l’humour et de la force de conviction.

Et si Ann Romney qui n’avait pour but que d’humaniser son milliardaire pisse-froid de mari, et qu’elle y a réussi, Michelle avait une tâche plus délicate : faire revivre le rêve Obama, celui qui secoua les foules en 2008 et qui s’est étiolé inévitablement devant l’exercice du pouvoir et la plus grave crise économique connue par le monde occidental depuis 1929.

Un discours ne suffira pas. L’effet des Conventions est de plus en plus éphémère. Et l’espoir fou d’un monde meilleur qui fit la magie Obama de 2008 s’est évanoui avec la crise.

Même si la Convention et les commentateurs séduits lui ont fait un triomphe, un discours d’amour au peuple américain qu’elle connaît bien après quatre ans de Maison Blanche et de voyages et meetings à travers le pays, ne suffira pas. Il va falloir jeudi à Obama beaucoup plus de promesses et d’engagements pour que les électeurs croient que l’Amérique vue par Michelle est leur Amérique à eux.

Le pouvoir des femmes est décidément immense mais limité. »