« L’exil et le royaume » d’Albert Camus…

Grâce au Reading Classics Challenge 2018 (Acte II de ce mois de février après les « Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar, un peu sur le fil du rasoir étant donnée la date je le conçois ) j’ai fait le choix de me plonger dans la dernière œuvre de Camus publiée de son vivant et quelques mois avant l’attribution de son Prix Nobel de Littérature.
Ces nouvelles ont paru en 1957.

Dans ces lignes il nous fait quelque peu voyager (l’Algérie, Paris et le Brésil) et surtout il s’interroge sur le sens de la vie, la difficulté à trouver le bonheur.
L’écriture est magnifiquement sobre.

De lui j’avais lu de mémoire de lycéenne « L’étranger », « La peste » bien sûr et « La chute » mais sans aucun doute trop tôt aussi le concernant pour appréhender toutes les subtilités propres à l’auteur qui me sautent aux yeux aujourd’hui.

C’est un écrivain qui mérite d’être lu et relu je pense tant son (malheureusement court) parcours littéraire est précieux idéologiquement et politiquement.

Dans ce recueil de six nouvelles, j’ai particulièrement apprécié « Jonas ou l’artiste au travail » qui dissèque brillamment le cheminement créatif, les boires et les déboires de ce que l’on appellerait aujourd’hui une success story.

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur initial (Gallimard) :

«Dans les épaisseurs de la nuit sèche et froide, des milliers d’étoiles se formaient sans trêve et leurs glaçons étincelants, aussitôt détachés, commençaient de glisser insensiblement vers l’horizon. Janine ne pouvait s’arracher à la contemplation de ces feux à la dérive. Elle tournait avec eux, et le même cheminement immobile la réunissait peu à peu à son être le plus profond, où le froid et le désir maintenant se combattaient.»

« Nouvelles orientales » de Marguerite Yourcenar…

De Marguerite Yourcenar, première femme de Lettres (et quelles Lettres !) élue membre de l’Académie Française en 1980 rappelons-le ici, je n’avais lu je l’avoue que « Les mémoires d’Hadrien » (sans aucun doute trop jeune pour l’apprécier comme il se doit).

Dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018, j’ai donc fait le choix en ce mois de février de me plonger dans ses « Nouvelles orientales ».
Tout d’abord parce que ce genre littéraire me plaît (je ne le défendrai jamais assez) et ensuite parce que l’appel de l’Est était trop grand, tout simplement !

Pour information ces nouvelles ont paru pour la première fois en 1938 et ont été rééditées en 1963.

L’écrivain nous en propose dix où sa plume, inspirée de certaines fables et morales, certains contes et faits divers méditerranéens et extrême-orientaux, joue avec les grands problèmes du monde dit moderne qui ont façonné l’oeuvre entre deux chaises qu’elle nous a laissée.

J’y ai pris beaucoup de plaisir. Vraiment !
Au point de vouloir continuer de m’immerger encore plus sérieusement dans ses lignes. Pour dire…

Mention spéciale à « Comment Wang-Fô fut sauvé » (très poétique) et « Le Dernier Amour du prince Genghi  » (d’une cruauté irrésistible).

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Gallimard) :

«Légendes saisies en vol, fables ou apologues, ces Nouvelles Orientales forment un édifice à part dans l’œuvre de Marguerite Yourcenar, précieux comme une chapelle dans un vaste palais. Le réel s’y fait changeant, le rêve et le mythe y parlent un langage à chaque fois nouveau, et si le désir, la passion y brûlent souvent d’une ardeur brutale, presque inattendue, c’est peut-être qu’ils trouvent dans l’admirable économie de ces brefs récits le contraste idéal et nécessaire à leur soudain flamboiement.»

“Les tribulations d’un chinois en Chine” de Jules Verne…

Jules Verne, j’en garde un souvenir particulièrement ému.
Il fait écho à mon enfance parce qu’il a éveillé mon imaginaire comme personne et que j’ai enfin compris à plus de quarante ans  pourquoi j’adorais Harry Potter, Le Seigneur des anneaux, Star Wars… les films de Tim Burton et de Wes Anderson… mais également l’Art !

Me replonger dans son univers et dans un des ses romans que je n’avais pas lu à l’époque m’a tout simplement ravie.
Sans parler des illustrations qui sont magnifiques !

Pour ceux qui me connaissent, mon choix final qui s’est porté sur “Les tribulations d’un chinois en Chine” dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018 n’étonnera pas.
L’Asie, encore et toujours !

Une fois de plus la magie de cet écrivain hors norme a opéré comme il se doit.
Il m’a complètement embarquée, baladée dans son histoire incroyable.

Seule différence notable : mon expérience de lectrice m’a permis d’apprécier encore plus son écriture que j’ai trouvée fabuleuse.
C’était un conteur né, de ceux que l’on n’oublie jamais…

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Le Livre de Poche) :

“Le richissime Chinois Kin-Fo vient de se trouver soudainement ruiné. La vie, qui lui paraissait jusqu’alors insipide, lui devient insupportable. Il contracte une assurance-vie de 200 000 dollars en faveur de sa fiancée, Lé-ou, et du philosophe Wang, son mentor et ami, à qui il demande de le tuer dans un délai de deux mois, tout en lui remettant une lettre qui l’innocentera de ce meurtre.
Avant le délai imparti, Kin-Fo recouvre sa fortune, doublée. Il n’est plus question pour lui de renoncer à la vie. Mais Wang a disparu avec la lettre et il n’est pas homme à rompre une promesse ! Voilà donc Kin-Fo condamné à mort, par ses propres soins !
Une seule ressource : retrouver Wang. Et Kin-Fo de se lancer dans le plus haletant des périples au pays du Céleste Empire.
Récit alerte à l’intrigue parfaitement menée, Les Tribulations d’un Chinois en Chine est un des joyaux des « Voyages extraordinaires » du grand Jules Verne.”

Illustrations de l’édition originale Hetzel.

“La Princesse de Montpensier” de Madame de Lafayette…

Se replonger dans les Classiques grâce au Reading Classics Challenge 2018 fait du bien, beaucoup de bien !

Tout d’abord côté écriture : retrouver les belles Lettres de naguère bien qu’un tant soit peu surannées est un vrai bonheur. Vraiment ! Je regrette que notre si belle langue se fracasse un peu trop sur l’autel de la rue et des dérives contemporaines. Il ne faut pas jamais l’oublier, il faut absolument la faire perdurer.
Ensuite côté Histoire : se frotter de nouveau à celle de France est une bonne piqure de rappel. On oublie malheureusement vite les faits que l’on ne côtoie plus assez. Même si Madame de Lafayette prend quelques libertés non négligeables.

Cette lecture m’a remémorée certains souvenirs. Toujours présents. Parfois un peu douloureux même si je ne regrette rien concernant mon parcours.
Fût un temps je caressais l’espoir d’aller étudier les Lettres Classiques à la Sorbonne (où j’avais été prise) pour devenir Professeur. Je ferai finalement mon Droit…

Nouvelle qui date de 1662, on y croise outre la Princesse le Duc de Guise, le Comte de Chabannes, le Duc d’Anjou et j’en passe…
Elle relate le destin tragique de Mademoiselle de Mézières sur fonds de passions, de devoirs, de rivalités politiques…

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Livre de Poche) :

“A la fin de la Renaissance, le duc de Guise s’éprend de Mlle de Mézières. Mais bien qu’elle l’aime aussi, la jeune fille est contrainte d’épouser le prince de Montpensier. Trois ans plus tard, un jour qu’il a perdu son chemin près du château de la princesse, le duc la rencontre au bord d’une rivière où elle est venue se reposer : elle rougit à sa vue, et lui-même comprend aussitôt que sa propre passion n’est pas morte.”