« Je ne crois pas que l’art devrait être réservé à une élite. »
Une des plus belles expositions qu’il m’ait été donnée de voir à Paris !
Ou comment comprendre admirablement l’oeuvre d’Andy Warhol et l’art abstrait en particulier…
« Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol
regardez simplement à la surface :
de mes peintures, de mes films, et de moi, je suis là.
Il n’y a rien derrière. »
Produits consuméristes, sujet même de ses peintures répétées, peinture en 102 tableaux (« Shadows » présentées pour la première fois dans sa totalité hors des Etats-Unis)…
La scénographie nous permet de nous plonger in situ dans ses créations immenses, illimitées que nous propose cet artiste hors norme qui a pris plaisir à jouer avec le temps, l’espace, la sérialité, les couleurs, les contrastes, la déclinaison, la répétition, l’harmonie combinatoire des multiples de 3, l’absurde… afin de mieux s’affranchir des codes artistiques en vigueur, jusqu’à dépersonnaliser l’oeuvre d’art elle-même et nous amener à réfléchir sur les limites spatiales et temporelles de l’Art et des lieux d’accrochage, à se concentrer sur sa propre aptitude en temps que spectateur (« Empire » – film de 8h-) et sur le fait que l’artiste devient un faire-valoir.
« Plus on regarde exactement la même chose,
plus elle perd tout son sens,
et plus on se sent bien , avec la tête vide »
La sérigraphie ne change rien dans l’objet qui se répète mais elle change quelque chose dans l’esprit qui la contemple.
D’elle émerge son côté unique…
… et singulier, Andy Warhol l’était.
Cette exposition lui rend un hommage appuyé des plus réussis.
Je vous la recommande vivement !