« La panthère des neiges » de Sylvain Tesson…

Voici mon premier coup de coeur en tant que tueuse en série de livres infiltrée en librairie !

Vincent Munier, photographe animalier, propose à Sylvain Tesson de partir avec lui au Tibet. Au programme ? Tenter de suivre à la trace la panthère des neiges…
Ce félin emblématique qui fait actuellement partie des « espèces vulnérables » n’est en effet pas aisé à apercevoir, se mêlant admirablement aux grands espaces qu’il arpente.

L’écrivain voyageur a dû faire preuve d’une patience hors du commun, a vécu une expérience que peu de personnes peuvent connaître dans une vie.
La panthère lui a appris ce qu’était l’immobilité dans des conditions hostiles où l’échec de la rencontre est souvent de mise. Avec elle il a connu la recherche, la traque, l’affût, l’attente, la vision éphémère et une palette d’émotions redécouverte…

Aventure initiatique extraordinaire, ce récit est également un magnifique plaidoyer qui porte non seulement sur la protection animale mais aussi sur la nécessité de faire évoluer les mentalités pour sauver notre planète en danger, défis majeurs de notre temps !

« J’avais appris que la patience était une vertu suprême, la plus élégante et la plus oubliée. Elle aidait à aimer le monde avant de prétendre le transformer. Elle invitait à s’asseoir devant la scène, à jouir du spectacle, fût-il un frémissement de feuille. La patience était la révérence de l’homme à ce qui était donné. (…) Et si rien ne venait, c’était que nous n’avions pas su regarder. » (Sylvain Tesson)

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Gallimard) : 

«– Tesson ! Je poursuis une bête depuis six ans, dit Munier. Elle se cache sur les plateaux du Tibet. J’y retourne cet hiver, je t’emmène. 
– Qui est-ce ? 
– La panthère des neiges. Une ombre magique! 
– Je pensais qu’elle avait disparu, dis-je. 
– C’est ce qu’elle fait croire.»

« Lettres d’Orient » de Gustave Flaubert…

Alors là, si vous souhaitez avoir une autre vision de Gustave Flaubert, ce livre est pour vous !
Si jusque là il vous ennuyait à mourir, il va aiguiser votre intérêt…

Nous sommes bien loin de ses romans les plus connus « Madame Bovary », « Salammbô » ou « L’Education sentimentale » classiquement étudiés et réétudiés pendant nos études…

Ces lettres nous révèlent une intimité peu connue de l’écrivain, une écriture sans fard, beaucoup moins lisse, plus « brute de décoffrage » parce que dénuée de tous tabous.
On peut dès lors comprendre qu’elles soient restées longtemps confidentielles…

Au-delà du mythe, le portrait d’un homme.

Livre lu dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018 du mois d’octobre.

Note de l’éditeur (Macha Publishing) :

« Gustave Flaubert a 28 ans lorsqu’il part pour un long voyage en Orient, en compagnie de son ami Maxime Du Camp, écrivain et photographe. Tout au long de son aventure, qui le mènera en Egypte puis à Jérusalem, en Syrie et en Grèce, il entretient une correspondance suivie avec Louis Bouilhet, écrivain et ami. Longtemps restées confidentielles, ces lettres nous révèlent la face intime du célèbre auteur de Madame Bovary et nous dévoilent notamment sa bisexualité.
Au fil des échanges, le grand écrivain apparait sans fard, parlant sans détour de ses expériences charnelles et de ses amours. D’une étroite et instinctive imbrication entre l’intimité brute et la pensée intellectualisée naissent la richesse de ces textes et un portrait complexe d’un homme. Au-delà du mythe. »

« Histoire d’un voyage de six semaines  » de Mary Shelley et Percy Bysshe Shelley…

Refusant de lire deux fois le même livre, il a fallu que je réétudie la bibliographie de Mary Shelley et je suis tombée sur ce titre qui a forcément titillé la voyageuse que je suis.
Et j’ai bien fait parce que je me suis régalée à la lecture !
Traduit pour la première fois, il s’est révélé être une petite pépite comme je les aime.

J’ai ainsi pu me faire une autre vision de l’écrivain si connue pour son roman « Frankenstein ».
En effet, lorsque j’ai lu ce dernier il y a bien longtemps désormais, l’histoire était telle qu’elle avait primé sur le fond et avait effacé de ma mémoire tout le reste.
Dans ce récit de voyage, j’ai pu ressentir tout le souffle romanesque, toute la poésie servie par la SUBLIME plume de Mary Shelley.

J’aurais juste aimé qu’il comporte plus de pages tellement j’ai apprécié non seulement l’écriture donc mais encore les détails d’une époque relevés avec précision et intérêt.

Belle lecture à tous !

Livre lu dans le cadre du Reading Classics Challenge 2018 du mois d’octobre.

Note de l’éditeur (Textuelles) :

« Le 28 juillet 1814, alors qu’il est déjà marié et père d’un enfant, Percy Bysshe Shelley s’enfuit sur le Continent avec la toute jeune Mary Godwin. Dans un étonnant périple de six semaines, à pied, à dos d’âne, en voiture ou en canoë, ils vont traverser une France dévastée par les guerres révolutionnaires avant de gagner la Suisse puis de suivre le cours enchanté du Rhin en Allemagne et en Hollande. Deux ans plus tard, les voici repartis vers la Suisse, à Genève, où Byron les rejoint bientôt pour un été qui appartient à la mythologie littéraire comme celui où la future Mary Shelley conçut l’idée de Frankenstein. Sur les pas de Rousseau ou en excursion sur la Mer de Glace, les jeunes gens découvrent des lieux émouvants ou sublimes qui laisseront une empreinte durable sur leur œuvre littéraire. Écrit à deux mains, Histoire d’un voyage de six semaines, publié à l’automne 1817, contient leurs impressions de ces deux voyages ainsi que l’un des plus grands poèmes de Percy Shelley, « Mont Blanc ». Entre fragmentation et unité, réalité et invention, cette œuvre profondément romantique, traduite pour la première fois intégralement en français, fait du récit de voyage une véritable composition poétique. »

« Au premier matin du monde » de la Fondation Iris et Stéphanie Ledoux…

Ce livre est d’une beauté absolue.

Non seulement dans son contenu (photographies, textes, carnet de voyage de Stéphanie Ledoux…) mais encore dans la cause qu’il représente et défend (« les profits réalisés par la Fondation Iris en tant que coéditeur de ce livre seront intégralement reversés à des associations agissant contre la pollution des océans par les déchets plastiques. »).

Sur les traces d’Alfred Wallace, c’est un témoignage autant scientifique, naturaliste, esthétique et artistique que « militant ».

Des pages qui vous rappellent si besoin en est que notre planète Terre est merveilleusement belle et qu’il faut la préserver à tout prix…

Je recommande vivement !

Je me suis déjà plongée dedans parce que je l’avais pré-commandé.
Il paraît aujourd’hui.

Editions Hozhoni

« Désert solitaire » d’Edward Abbey…

Une lecture comme un carnet de voyage, sans photographie ni dessin mais avec une telle science des détails que vous aurez l’impression de connaître le lieu même si vous n’en avez jamais foulé la terre.

Edward Abbey propose à son lecteur une plongée dans la « wild literature » (littérature sauvage), le « nature writing » comme savent si bien faire les américains.

Ce livre, culte depuis 50 ans, se veut être une élégie « militante ».
L’auteur évoque la nature et les peuples sacrifiés sur l’autel de la bêtise humaine, qui semble incontrôlable malheureusement.
Il nous interroge sur nos comportements.
C’est un véritable plaidoyer, tristement actuel.

Faites comme moi, prenez votre temps pour le lire.
Ce type de littérature se laisse infuser comme il se doit.
Et peut-être qu’elle permettra à celles et ceux non encore sensibilisés au sujet (parce que oui, il y en a encore) de réfléchir un peu plus à certains de leurs actes ou de leur non action…

 

J’ai lu « Désert solitaire » dans le cadre de la lecture commune du mois de septembre du #PicaboRiverBookClub .
Je rends ma copie avec quelques petites heures de retard…

Note de l’éditeur (Gallmeister) :

« Peu de livres ont autant déchaîné les passions que celui que vous tenez entre les mains. Publié pour la première fois en 1968, Désert solitaire est en effet de ces rares livres dont on peut affirmer sans exagérer qu’il “changeait les vies” comme l’écrit Doug Peacock. À la fin des années 1950, Edward Abbey travaille deux saisons comme ranger dans le parc national des Arches, en plein cœur du désert de l’Utah. Lorsqu’il y retourne, une dizaine d’années plus tard, il constate avec effroi que le progrès est aussi passé par là. Cette aventure forme la base d’un récit envoûtant, véritable chant d’amour à la sauvagerie du monde, mais aussi formidable coup de colère du légendaire auteur du Gang de la clef à molette. »

« Les choses excellentes sont aussi difficiles
qu’elles doivent l’être. »

« Les hommes viennent et s’en vont, les villes naissent, prospèrent et meurent… »

« Je trouve que le plaisir que j’ai à contempler le monde naturel est plus grand s’il n’y a pas trop d’autres personnes que le contemplent avec moi, en même temps que moi. »

« L’équilibre : voilà le secret. Extrémisme modoré.
Le meilleur des deux mondes. »

« Lorsque je reviendrai, serat-il le même qu’aujourd’hui ?
Serai-je le même ?
Tout sera-t-il un jour de nouveau à peu près le même ?
Si je reviens. »