« Promenades dans les rochers »

« La mer donne l’écume et la terre le sable.
L’or se mêle à l’argent dans les plis du flot vert.
J’entends le bruit que fait l’éther infranchissable,
Bruit immense et lointain, de silence couvert.

Un enfant chante auprès de la mer qui murmure.
Rien n’est grand, ni petit. Vous avez mis, mon Dieu,
Sur la création et sur la créature
Les mêmes astres d’or et le même ciel bleu.

Notre sort est chétif ; nos visions sont belles.
L’esprit saisit le corps et l’enlève au grand jour.
L’homme est un point qui vole avec deux grandes ailes,
Dont l’une est la pensée et dont l’autre est l’amour.

Sérénité de tout ! majesté ! force et grâce !
La voile rentre au port et les oiseaux aux nids.
Tout va se reposer, et j’entends dans l’espace
Palpiter vaguement des baisers infinis.

Le vent courbe les joncs sur le rocher superbe,
Et de l’enfant qui chante il emporte la voix.
O vent ! que vous courbez à la fois de brins d’herbe !
Et que vous emportez de chansons à la fois !

Qu’importe ! Ici tout berce, et rassure, et caresse.
Plus d’ombre dans le coeur ! plus de soucis amers !
Une ineffable paix monte et descend sans cesse
Du bleu profond de l’âme au bleu profond des mers. »

Victor Hugo (Deuxième promenade)

Lorsque « Rêver » rime avec « Jeunet »…

Comment savoir si l’on a gardé son âme d’enfant ? A n’en pas douter en regardant les films de Jean-Pierre Jeunet, qui savent transporter AILLEURS, confortablement installée dans un canapé…

Bien mieux qu’un médicament en cas de spleen, bien moins cher qu’un billet d’avion, bien plus long que le simple effet « pschitt » dans les bulles d’un verre, d’une fine intelligence, d’une magie et d’une poésie sans pareil, ils ne peuvent qu’émerveiller…

(Re)découvrez-les… Et n’arrêtez jamais de rêver !

Le fabuleux destin d'Amélie Poulain Jean-Pierre Jeunet

« Le trois Septembre 1974, à 18 heures 28 minutes et 32 secondes, une mouche bleue de la famille des Calliphoridae capable de produire 14 670 battements d’ailes à la minute se posait rue saint Vincent à Montmartre. A la même seconde, à la terrasse d’un restaurant à deux pas du Moulin de la Galette, le vent s’engouffrait comme par magie sous une nappe, faisant danser les verres sans que personne ne s’en aperçoive. Au même instant, au cinquième étage du 28 de l’avenue Trudaine dans le neuvième arrondissement, Eugène Colère de retour de l’enterrement de son meilleur ami Emile Maginot en effaçait le nom de son carnet d’adresses. Toujours à la même seconde, un spermatozoïde pourvu d’un chromosome X appartenant à Monsieur Raphaël Poulain se détachait du peloton pour atteindre l’ovule appartenant à Madame Poulain née Amandine Fouet. Neuf mois plus tard naissait Amélie Poulain »

« La chance, c’est comme le Tour de France : on l’attend longtemps et ça passe vite »

« Une femme sans amour, c’est comme une fleur sans soleil, ça dépérit »

« Changer d’air, c’est salutaire ! »

« C’est drôle la vie. Quand on est gosse, le temps n’en finit pas de se trainer. Et puis du jour au lendemain on a, comme ça, 50 ans. Et l’enfance, tout ce qu’il en reste, ça tient dans une petite boite. Une petite boite rouillée »

La cité des enfants perdus Jean-Pierre Jeunet

« One, qu’esse ça fait d’avoir un petit frère ?
Ca fait… courir… »

« Quand je suis content, je vomis ! « 

« Pour des raisons de budget, la scène suivante sera entièrement bruitée à la bouche »

« Il sort dixième de l’école de police de Nice avec une moyenne de 11/20, ce qui est bien mais pas top »

Un long dimanche de fiançailles Jean-Pierre Jeunet

« Si Manech était mort, Mathilde le saurait. Depuis l’avis de décès, elle se raccroche obstinément à son intuition comme à un fil ténu. Jamais elle ne se décourage. Et puis Mathilde est heureuse de nature. Elle se dit que si le fil ne la ramène pas à son amant, tant pis, c’est pas grave, elle pourra toujours se pendre avec »

« Mathilde, si t’arrives pas à pleurer, tu peux parler. Si tu peux pas parler, dis rien. Mais tu sais, parfois, on commence par parler et c’est là qu’on se met à pleurer. Et en pleurant, on dit c’qu’on aurait pas dit en parlant, si tu vois c’que j’veux dire »

« Pois-Chiche, le chien, dort en faisant des pets. Chaque fois qu’elle l’entend, Bénédicte ne manque pas de dire : chien qui pète, joie sur ma tête ! »

« Bingo-Crépuscule ? Pourquoi pas Youpi Tralala ?! »

« Fait soif tout d’un coup. Un bon verre de vin…
C’est toujours ça d’moins dans la poche du médecin ! »

« Si le temps de compter jusqu’à 7, le train n’est pas entré dans un tunnel, ou le contrôleur n’est pas venu, Manech est mort. 1. 2. 3. 4. 5. 6.
Billets s’il vous plaît. Poisson d’avril ! »

« T’es un malin, toi, hein ? Chaque fois, je suis obligé de récupérer le gravier dans le gazon.
Moi, quand j’vois du gravier, c’est pas qu’un principe, c’est une question de style »

Delicatessen Jean-Pierre Jeunet

« Dites une connerie !
Mais ça vient pas comme ça !
Allez, dites une connerie !
Heu… Hum… C’est beau la vie ! »