Branque
masculin, féminin
argot
familier
Qui est un peu idiot ou stupide.
Note de l’éditeur
Voici la chronique de deux filles et deux garçons internés dans un hôpital psychiatrique. Jeanne, qui y tient son journal, tente de comprendre son basculement dans « l’anormal » et de disséquer à vif les raisons de son amputation de liberté. Rageuse, pugnace, elle a pour compagnons de « branquerie », comme elle dit, Tête d’Ail, Isis et Frisco. L’un obsédé sexuel, l’autre pédante philosophe, tous transpercés par le désir amoureux autant que par la solitude, par des idéaux de justice comme par des pulsions suicidaires. A très exactement parler, ils en bavent. Avalant des gouttes et digérant des cachets, ils refusent d’être assimilés à une faune hallucinée souvent obèse et déprimante, où les médecins ne sont pas les moins dérangés de tous. Comment ne pas crever de tristesse et de rage ? Dans un quotidien absurde, le sarcasme cautérise les plaies. Que va-t-il arriver à ces quatre personnages dérisoires comme l’humain, attachants comme la faute ?
Voilà : le problème que j’ai pour écrire ce billet est que l’éditeur en dit trop…
Ce livre nous plonge donc dans l’univers psychiatrique, thème qui semble être à la mode dans le milieu littéraire ces derniers mois…
J’avais adoré le sublime et terrifiant « Je m’appelle Blue » du prodige Solomonica de Winter à la rentrée littéraire de septembre dernier et j’ai également beaucoup apprécié « Bellevue » de Claire Berest en janvier.
Alexandra Fritz arrive à tirer son épingle du jeu avec ce premier roman et à aborder le temps, le ressenti, la souffrance, l’errance, la solitude, les regrets, les rêves perdus, les souvenirs, la liberté par le biais d’une écriture et d’une construction littéraire intéressantes.
Belle lecture à tous !
« Je ne crains personne, je ne crains qu’une chose, c’est que la vie reparte sans que je trouve la force de me tuer à nouveau »
« Ah les arts. Ils permettent d’y voir plus clair quand on n’y voit plus rien »
« Mais il est temps d’écrire (…) Essayer de faire le tour de mon « je » en laissant la porte ouverte »
« Ecrire sur la solitude c’est comme laisser la lumière allumée dans la pièce d’à côté »
« Je parle d’un double absente, qui est multiple, et qui me manque »
« On se dit qu’il faut tenir. Pourquoi ? Parce qu’il faut »
« Ici, c’est impossible de rester normal ou de le redevenir »
« Chercher la beauté du monde là où il est impossible de l’oublier »
« Enfermement, ceux qui le choisissent, ceux qui le subissent, chacun la pierre autour du cou »
Editions Grasset
NDLR. Quatrième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !