« Le libraire de Wigtown » de Shaun Bythell…

J’ai lu ce roman en août 2018 et je ne vous en parle que maintenant…
Mieux vaut tard que jamais !

Journal de bord d’un libraire d’une bourgade du Sud-Ouest de l’Ecosse , ces lignes sont une lecture jubilatoire où les pépites des clients vous feront rire aux éclats (si vous appréciez comme il se doit l’humour anglais of course!).  

La vie des libraires est très bien décrite ainsi que les coulisses, l’envers du décor (non non non, ces derniers ne passent pas leurs journées à lire contrairement à ce que peuvent penser des générations de dévoreurs d’encre fraîche ou vieillie).

L’écrivain nous convie également à réfléchir sur ce que sont les vrais lecteurs, les best-sellers, le succès et j’en passe. 

Les pages de ce premier roman fleurent bon l’atmosphère so british que j’aime tant, la passion du papier, les mots… et nous offrent de bons conseils littéraires au passage. 

Vous passerez un bon moment. 

Belle lecture à tous !

 

©Céline Huet-Amchin

« Les vrais lecteurs sont rares, même si une multitude de gens
se considèrent comme tels. »

« A mesure que le succès et la renommée d’un auteur s’accroissent,
le tirage de ses ouvrages augmentent également. »

« Les recueils de poésie sont autant de possibles qui, un jour peut-être,
seront déterrés et soigneusement époussetés
par des paléontologues de la Littérature »

Note de l’éditeur (Autrement) : 

« Bienvenue à Wigtown, charmante petite bourgade du sud-ouest de l’Écosse. Wigtown, son pub, son église… et sa librairie – la plus grande librairie de livres d’occasion du pays. De la bible reliée du XVIe siècle au dernier volume d’Harry Potter, on trouve tout sur les kilomètres d’étagères de ce paradis des amoureux des livres. Enfin, paradis, il faut le dire vite…

Avec un humour tout britannique, Shaun Bythell, bibliophile, misanthrope et propriétaire des lieux, nous invite à découvrir les tribulations de sa vie de libraire. On y croise des clients excentriques, voire franchement désagréables, Nicky, employée fantasque qui n’en fait qu’à sa tête, mais aussi M. Deacon, délicieux octogénaire qui se refuse à commander ses livres sur Amazon.

Entre 84, Charing Cross Road d’Helene Hanff et Quand j’étais libraire de George Orwell, Le Libraire de Wigtown invite le lecteur à découvrir l’envers du décor : si l’amour de la littérature est primordial pour exercer le métier de libraire, on y apprend qu’il faut aussi un dos en béton et une patience de saint! »

« Rendez-vous avec le crime » de Julia Chapman…

C’est La Thé Box qui m’a offert ce premier opus lors d’un Tea Time so british il y a plusieurs mois… 

Ma PAL (pile à lire pour celles et ceux qui ne comprendraient pas : y-en-a-t-il encore really?!) étant devenue une bibliothèque à part entière, il était temps d’en extraire un et de me plonger enfin dans celui-ci en particulier, d’autant plus après que Martine alias Plaisirs à cultiver m’ait parlé du « Mois anglais » qui s’achève le 30 juin prochain (je m’y prendrai à l’avance en 2020, promis !). 

Ce livre fut un p’tit délice accompagné de tasses d’un excellent Earl Grey !

Classé dans les « Cosy Mysteries » (catégorie que je valide même si je déteste les étiquettes dans l’absolu mais celles-ci sont nécessaires pour s’y retrouver sur un blog), vous vous délecterez comme il se doit de l’atmosphère campagnarde anglaise du Yorkshire et des personnages auxquels on s’attache rapidement. 
L’intrigue est simple mais vous fera passer quoi qu’il en soit un excellent moment. 

Je me suis offert le deuxième tome des « enquêtes de Samson et Delilah » lors de mon passage à Saint Maur en Poche samedi. 
Julia Chapman avec qui j’ai pu discuter est, ce qui ne gâche rien, absolument adorable. 

Belle lecture à tous ! 

Note de l’éditeur (La Bête Noire) : 

« Quand Samson O’Brien débarque sur sa moto rouge à Bruncliffe, dans le Yorkshire, pour y ouvrir son agence de détective privé, la plupart des habitants voient son arrivée d’un très mauvais oeil. De son côté, Delilah Metcalfe, génie de l’informatique au caractère bien trempé, tente de sauver de la faillite son site de rencontres amoureuses. Pour cela, elle décide de louer le rez-de-chaussée de ses locaux. Quelle n’est pas sa surprise quand son nouveau locataire se révèle être Samson – et qu’elle découvre que son entreprise porte les mêmes initiales que la sienne !
Les choses prennent un tour inattendu lorsque Samson met au jour une série de morts suspectes dont la piste le mène tout droit… à l’agence de rencontres de Delilah ! »

« À la ligne » de Joseph Ponthus…

A mon libraire je m’entends encore demander 
Avez-vous toujours le Ponthus 
LE Ponthus
Un premier roman
Et déjà un classique 

Les pensées d’un homme simple
Les pensées d’un ouvrier
Les pensées d’un sans dent
Les pensées d’une personne du peuple
Dans sa manière la plus circonstanciée

Sa relation au travail
Sa relation avec les autres
Sa relation avec sa femme
Sa mère aussi

Le travail à la chaîne
Les conversations
Les attitudes
Les grèves
Le management
La fatigue
Le corps meurtri
La maladie
Les missions à la petite semaine
L’attente des paiements

Chers hommes politiques
Si ce n’est pas déjà fait
Ayez le courage et la volonté de lire ce livre
Vous pourrez certainement enfin comprendre
Ce qu’une grande majorité de Français vivent au quotidien
Bien loin de toutes les dorures de la République

Parce qu’à l’usine il ne faut pas croire
On peut y croiser des écrivains
Guillaume Apollinaire, Georges Perec
Des chanteurs aussi
Barbara, Trénet, Nougaro, Brel, Vanessa Paradis
Et des poètes
Léo Ferré
Pour ne citer qu’eux

Pas de ponctuation pour mieux comprendre ce qu’est la répétition
Des vers libres comme un pied de nez
Beauté tragique d’une époque devenue complètement folle
Ou comment la Littérature peut sauver de tout

Belle lecture à tous ! 

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (La Table Ronde) : 

« À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer. 
Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. »

« Les os des filles » de Line Papin…

Line Papin a 23 ans. 
Vous avez bien lu : 23 ans !
Et trois romans à son actif.

Si je n’ai pas encore lu les deux précédents (lacune que je comblerai dès que possible), c’est le titre (très fort) tout d’abord qui m’a interpelée et son passage à La Grande Librairie qui m’a conduite irrésistiblement chez un de mes libraires de quartier.

23 ans…

Quelle beauté, quelle force dans son écriture ! 
Et quel style mon Dieu !
Cette fille est incroyable, surprenante, bluffante. Il est vraiment difficile de s’arrêter à un seul qualificatif (lisez-la, essayez et on en reparle).

Alors oui forcément, un lieu en particulier ne pouvait que me parler : l’Asie du Sud-Est, endroit de la planète que je chéris tant.
En l’espèce, le Vietnam.
Je ne suis pas reliée à ce continent par mes origines. Je le suis par le coeur. 
Mais cela ne suffisait pas pour me convaincre, comme seul l’avis de François Busnel malgré tout le respect que je lui dois. 

L’histoire, celle de l’écrivain, est posée sur le papier qui sent bon l’encre fraîche (le livre est paru en mai 2019).
Subtile et pudique : son côté asiatique.
Avec force et une plume sublime, terriblement percutante : son côté Français. 

Un sang mêlé, pour mieux habiter le monde et la Littérature.

« Le pied droit sur l’un, le pied gauche sur l’autre »

Dans les pas de son pays d’origine.
Dans les pas de sa famille.
Dans ses pas. 
Des os. 
Ses os en forme de plume. 
Ses mots. 

Grâce à son talent de conteuse , les pages nous livrent l’histoire du Vietnam depuis 1946 et celle des femmes qui ont jalonné son jeune parcours.
L’Histoire dans l’histoire : une magnifique imbrication ! 

De sa double culture, l’écrivain essaie de répondre à des interrogations légitimes comme le déracinement et l’identité (« Pourquoi être partis ? », « Ne plus se sentir chez soi », « Se sentir étrangère ».)

C’est l’histoire d’une petite fille que l’on a déracinée sans lui demander son avis.
Elle. Et ses os. Ces os sur lesquels elle a failli y laisser sa peau.

« La petite fille exilée dû avoir recours à beaucoup d’imagination.
(…)
Mais déjà quelque chose mourait en elle : la joie »

Anorexie. 
Douloureux sujet qu’elle évoque à la fois d’une manière très intense mais aussi avec une incroyable retenue.

« Rien ne fonctionnait plus dans cet organisme en guerre »
« Elle avait froid et mal »

C’est l’histoire d’une maladie d’amour pour une terre, une ville, une maison, des personnes…

Hanoï, la région tourangeaise, Paris… 
Des os que l’on a trimballés, sans se soucier de qui les compose. 

« Elle avait quinze ans, et les bleus en héritage,
les os en héritage, la mort en héritage »

C’est l’histoire d’un amour pour la Littérature qui lui a fait « accepter » une hospitalisation nécessaire…

« Elle me sauve la vie, elle occupe mon temps,
elle m’extrait de ma guerre un instant »

Quelques allers-retours aux sources plus tard, c’est l’histoire d’une jeune femme à la recherche des failles, des interstices. Pour mieux comprendre. Pour mieux se comprendre. Pour mieux retrouver les siens. Pour mieux se retrouver. Pour mieux se libérer. 
Ou comment partir, pour mieux revenir… 

Line Papin signe ici un livre personnel, intime mais également universel quant aux sujets abordés. 
Passer du « elle » au « tu » au « je » contribue à la force dramatique du récit roman et lui confère une maturité, une distance brillamment orchestrée.

Ce livre est un cri, le sien, jusqu’à ce qu’elle retrouve la faim de la vie.

« Les os des filles » est un énorme coup de coeur.
Je recommande vivement sa lecture. 

Note de l’éditeur (Stock) : 

« Tu avais dix-sept ans alors, à peine, et tu as pris l’avion, seule, pour retourner à Hanoï. Tu vois, j’en ai vingt-trois aujourd’hui, et je retourne, seule, une nouvelle fois, sur les lieux de ton enfance. Tu es revenue et je reviens encore, chaque fois derrière toi. Je reviendrai peut-être toujours te trouver, trouver celle qui naissait, celle qui mourait, celle qui se cherchait, celle qui écrivait, celle qui revenait. Je reviendrai peut-être toujours vers celle qui revenait, vers les différents coffrets d’os, vers les couches de passé qui passent toutes ici. »

« Great New York! » de Guy Hervier…

Ou Big Apple dans tous ses états…

Ce beau livre des éditions Macha Publishing propose une plongée dans la ville où l’on ne dort jamais.

Histoire, économie, population, politique, société, arts et culture : tout est passé en revue et fort bien illustré ! 

Pour les amoureux de New York, comme moi.
C’est une ville où j’aurais pu vivre.

Le lire m’a terriblement donné envie d’y retourner…

Belle découverte ou redécouverte à tous !

 

©Céline Huet-Amchin

Note de l’éditeur (Macha Publishing) : 

« Anne Hidalgo, présidente élue du C40 et maire de Paris, préface de prochain beau-livre de Guy Hervier Great New-York : « Parmi les villes-mondes qui véhiculent un imaginaire quasi-mythiques, par l’attraction qu’elles provoquent, l’histoire qu’elles convoquent et la modernité qu’elles incarnent, Paris et New-York se ressemblent particulièrement ». »

Encore un GRAND MERCI à O.K qui se reconnaîtra.