« Le mystère Henri Pick » de David Foenkinos…

David Foenkinos est devenu un de mes chouchous après son « Charlotte » que j’avais trouvé (et que je trouve encore) admirable (je réitère une nouvelle fois ici : il méritait le Goncourt !!!).

Avec « Le mystère Henri Pick », il nous emmène dans un tout autre univers et c’est aussi cela que j’aime chez lui à chacune de ses parutions : il nous propose toujours autre chose, il nous transporte en tant que lecteur toujours ailleurs…

Note de l’éditeur :

En Bretagne, un bibliothécaire décide de recueillir tous les livres refusés par les éditeurs. Ainsi, il reçoit toutes sortes de manuscrits. Parmi ceux-ci, une jeune éditrice découvre ce qu’elle estime être un chef-d’œuvre, écrit par un certain Henri Pick. Elle part à la recherche de l’écrivain et apprend qu’il est mort deux ans auparavant. Selon sa veuve, il n’a jamais lu un livre ni écrit autre chose que des listes de courses… Aurait-il eu une vie secrète? Auréolé de ce mystère, le livre de Pick va devenir un grand succès et aura des conséquences étonnantes sur le monde littéraire. Il va également changer le destin de nombreuses personnes, notamment celui de Jean-Michel Rouche, un journaliste obstiné qui doute de la version officielle. Et si toute cette publication n’était qu’une machination? Récit d’une enquête littéraire pleine de suspense, cette comédie pétillante offre aussi la preuve qu’un roman peut bouleverser l’existence de ses lecteurs.

L’écrivain nous offre ainsi avec ces pages un polar littéraire que je qualifierais de diabolique !
J’entends par là que LE rebondissement arrive vraiment à la fin du livre.
Il nous balade avec un plaisir certain tout du long…

Dans une enquête, j’aime m’amuser à essayer de résoudre l’énigme.
J’avais échafaudé deux hypothèses. La chute s’est révélée être la deuxième.

L’idée de départ de « bibliothèque des livres refusés » (qui existe ! Richard Brautigan a été à l’origine du concept) est absolument exquise.

L’histoire est délicieusement truffée de pointes d’humour et de clins d’oeil  en tout genre et les (nombreux) personnages sont attachants.
Quant à la satire de notre société actuelle et celle du monde de l’édition (« notre époque mutait vers une domination totale de la forme sur le fond »), au-delà d’être fort intéressante elle est juste jubilatoire !

C’est un livre que l’on a du mal à lâcher dès qu’on le commence.
On passe vraiment un bon moment.

En dire plus serait le dévoiler donc, belle lecture à tous !

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Editions Gallimard

NDLR. Les éditions JC Lattès ont publié en mars dernier également (hasard du calendrier ?) le livre de Irving Finkel « Au paradis des manuscrits refusés », « merveilleuse déclaration d’amour aux livres et aux manuscrits en tout genre » (je cite). Nul doute que je le lirai dès que j’en aurai l’occasion… 

« Le grand marin » de Catherine Poulain…

J’avais comme un gros doute.
Il s’est malheureusement confirmé.
Je me suis forcée eu égard à la sélection des 68 (j’ai fait la promesse de lire tous les livres choisis).

Une nouvelle fois donc, me voici à contre-courant (sans vouloir faire de mauvais jeu de mots).

Ce premier roman est encensé par beaucoup.
Il est même qualifié de « grand » par certains.
Eh bien je suis désolée de l’annoncer tel quel : je me suis profondément ennuyée !

N’en déplaise à la plupart , je n’ai pas réussi à relever la moindre trace de contemplation ou de poésie entre les lignes.
Trop de dialogues que j’ai trouvé inintéressants au possible coulent sans aucun doute le livre pour cause de longueurs multiples et je n’ai éprouvé aucune émotion face à l’écriture saccadée de l’auteur.

Seul point positif : je connais désormais beaucoup d’espèces de poissons !

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Editions de L’Olivier 

NDLR. Septième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !
Ce livre est sélectionné pour le Prix Orange 2016.

« Mensonges et faux-semblants » de Martine Magnin…

Emue.
Remuée.
Chamboulée.

Céline, respire !

« Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop… »

Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur.

Elle survit, essaie de comprendre et subit en silence et dans les pleurs. Marquée pour toujours, elle écrit et clame ainsi publiquement les faits. Elle raconte, avec courage et détermination, la maltraitance sexuelle. Le ton, d’une sobriété pudique, est celui d’une violence rentrée et maîtrisée sous forme d’interrogations quant au rôle d’une mère dans le déni. Car plutôt que de se concentrer sur la pathologie et les agissements du prédateur et d’accuser, Mensonges et Faux-semblants évoque avant tout le comportement des proches, mère et grand-mère, englués avec complaisance dans leurs mensonges, leur passivité et leur confort organisé. Toute l’originalité de ce récit se situe dans l’évocation d’une tacite malfaisance familiale et pose la question d’une résilience possible.

Lecteur(s), prenez bien soin de votre organe qui bat à tout rompre.
Parce que parfois, comme à la lecture de ce petit-GRAND livre, on a le souffle coupé, le coeur dans la bouche prêt à exploser.

Des pages intimes sur une petite fille abusée, qui mêle le « je » et le « elle » comme le dicible et l’indicible.
Une écriture sensible, qui ne flirte jamais avec le pathos ou le too much.
Un roman-témoignage terriblement touchant.

Sans l’ombre d’un doute horrible à vivre (et à avoir vécu).
Certainement pas simple à coucher sur le papier.
Assurément pas facile à lire sans que cela provoque toutes sortes d’émotions.

A notre retour d’Asie, à l’occasion d’un dîner, j’ai rencontré un p’tit bout d’femme drôlement attachante.
Je viens de découvrir l’écrivain.

Martine, je ne remuerai pas la salade cette fois-ci.
Je te serre tout simplement dans mes bras.

Ce livre est à lire.
Cet auteur est à aimer. Eperdument.

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Editions Estelas

Merci à Denis et à Cathy (qui se reconnaîtront) pour la mise en relation…

« Les sirènes noires » de Jean-Marc Souvira…

« Les sirènes noires », titre à la beauté tragique qui nous met direct dans l’ambiance…

Note de l’éditeur

03 h 20 du matin, Ouest parisien. Le commissaire Mistral écoute un morceau de jazz, son humeur à l’unisson. Les lumières de la ville défilent à travers la vitre. Plongée en apnée dans son âme. Il ne le sait pas encore mais le compte à rebours a commencé.
Plein jour, sud-est du Nigeria. Les tambours résonnent. Margaret, 17 ans, corps de déesse et coeur sur le point d’imploser d’émotion, s’avance sous la tente. La cérémonie débute. Elle ne le sait pas encore mais son destin, et celui de sa famille, sont sur le point de basculer.
Retour à Paris. Un homme guette, attend, les sens en alerte dans l’obscurité. Il n’en peut plus. Il fredonne comme une litanie sans fin son morceau culte d’AC/DC. Il savoure par avance le moment où il possédera sa proie.
Le tic-tac s’égrène. Le point d’impact de ces trajectoires humaines est imminent.

Ce polar, très dense et prenant, décrit à la perfection la traite des jeunes filles à la peau d’ébène ainsi que leurs illusions perdues dès le départ de leurs villages.

J’ai eu la chance de rencontrer l’auteur ce soir à l’ocassion d’un dîner / rencontre littéraire.

Jean-Marc Souvira n’a pas eu besoin de se documenter.
Commissaire divisionnaire il a, dans le cadre de sa belle carrière (toujours d’actualité) exercé (entre autre) au sein de l’Office Central pour la Répression de la Traite des Etres Humains.
Il le dit lui même : son livre reste une fiction mais celle-ci est basée sur de véritables morceaux d’enquêtes.
C’est donc un milieu qu’il connaît extrêmement bien et qui ancre son livre dans un réel pas si courant en la matière.

Côté écriture je l’ai trouvée très visuelle, j’entends par là que tout du long j’avais l’impression de participer à un film grandeur nature.
Il faut savoir que c’est par le biais du scénario qu’il est entré en littérature, et cela se ressent vraiment beaucoup et rend l’histoire haletante tellement les détails offerts à la lecture sont imagés.

Plusieurs évènements se mêlent, marquant ainsi le fait que la PJ ne travaille jamais que sur une seule affaire.
En cela aussi ces pages sont terriblement crédibles.

Difficile d’en dire plus sans trop raconter l'(es) intrigue(s)…

Tout ce que je peux ajouter, c’est que j’ai découvert un écrivain de polar que je vais continuer de dévorer (il a déjà écrit trois livres : « Le magicien », « Le vent t’emportera » et « Les rotules en os de mort ») et si l’occasion se représente je prendrai plaisir à converser une nouvelle fois avec lui tellement il est abordable et intéressant à écouter.
Au-delà du commissaire il y a un auteur assurément talentueux……… et un homme. Un homme qui a deux passions, aussi fortes l’une que l’autre et qu’il sait partager.

Pour information, il sera le 11 juin prochain à Dijon pour les rencontres littéraires « Clameur(s) ».
Ne le ratez surtout pas…

Je terminerai avec ses propres mots fort à propos relevés lors du dîner :

« L’écriture apporte des moments de coïncidences exceptionnelles »

Belle lecture à tous !

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Editions Fleuve Noir

Encore un GRAND MERCI à Dominique qui se reconnaîtra.

« Quand j’étais Théodore Seaborn » de Martin Michaud…

Je tiens tout d’abord une nouvelle fois à remercier Lecteurs.com qui m’a sélectionnée en tant qu’Explorateur de Polar 2016 et grâce à qui j’ai pu me plonger dans ces pages…

Note de l’éditeur :

Théodore Seaborn, un jeune publicitaire de Montréal, se remet d’un épuisement professionnel après avoir été récemment congédié. Marié et père d’une petite fille, il passe ses journées à regarder des enregistrements de la commission Charbonneau et à manger des Coffee Crisp. Le jour où ses réserves de barres chocolatées s’épuisent, il sort enfin de chez lui et croise un homme qui lui ressemble de façon troublante.
L’entêtement de Théodore à retracer cet inconnu et, plus tard, à croire qu’il appartient à une cellule terroriste vire bientôt à l’obsession. Mais par quel revers de fortune va-t-il se retrouver dans le fief de l’État islamique, en Syrie?
De Montréal à Racca, Théodore affrontera tous les dangers, mais le voyage le plus risqué et le plus insensé de tous est celui qui le mènera au bout de lui-même. Qu’est-ce qui se cache de l’autre côté de soi-même?

C’est donc un sacré périple extérieur ET intérieur que nous propose Martin Michaud, auteur québécois que l’on ne présente plus.
Enfin.
Hum hum.
Perso c’est le premier livre que je lis de lui.
Oh la honte… 

Et c’est un thriller que je trouve différent de ceux que j’ai pu lire jusqu’à maintenant.

La fiction est temporellement destructurée (nous sommes bien baladés !), elle est dense et il y a pas mal de personnages.
Il faut donc être très attentif pendant la lecture…

L’écrivain nous offre en filigrane une réflexion intéressante sur notre rapport aux autres.
La psychologie de Théodore Seaborn est remarquablement travaillée.

Je suis bien rentrée dans l’histoire dès le départ, et comme c’est servi par une fort jolie plume (ce qui est loin d’être toujours le cas dans ce genre littéraire) je n’ai pas boudé mon plaisir (notre Sacré ne voulait plus le lâcher d’ailleurs… )

Belle lecture à tous !

Editions Goélette