J’ai lu ce livre grâce à Lecteurs.com que je remercie vivement.
J’aurais dû le chroniquer depuis bien longtemps mais parfois les aléas de la vie font que…
Note de l’éditeur :
Violoniste virtuose, fervent de musique klezmer autant que du répertoire classique, Hochéa Meintzel accepte l’invitation d’un festival de musique carnatique à Chennai, en Inde du Sud. Blessé dans sa chair par un attentat, c’est avec l’intention de ne plus revenir qu’il quitte Jérusalem.
Comme aimanté par les circonstances, après une cahotante équipée qui le mène de Pondichéry à la côte de Malabar, en passant par un ranch de montagne aux frontières du Kerala, il trouve refuge à Fort Cochin, un soir de tempête, au sein de l’antique synagogue bleue. Parce que la grande prière exige un minyan, quorum de dix fidèles, ceux qui sont encore là supplient Hochéa d’être des leurs. Avec la promesse de lui raconter l’histoire ancestrale des juifs de Kochi…
Porté par les figures de Samra, sa fille adoptive, et de Mutuswami, la jeune musicienne qui le guide et l’accompagne, Hochéa s’en remet à un enchaînement de hasards, quitte à affronter une part occultée de sa vie – et l’intuition d’un autre monde, d’une autre histoire, d’un autre exil.
« Madras la nuit -poix et goudron. L’air a une épaisseur d’huile. »
Ce livre est une beauté absolue en terme de descriptions (personnages, paysages, odeurs, couleurs…) dès les premières lignes.
J’ai senti, j’ai ressenti l’Inde à chaque page, chaque mot bien que je ne connaisse pas du tout ce pays à ce jour.
Peu d’auteurs ont ce don, et je pense pouvoir dire que depuis la lecture du roman « Le parfum » de Patrick Süskind cela ne m’était pas arrivée à ce point.
« Le mélange des langues en temps de paix est la plus belle musique. »
« Pourquoi jouer dans un monde de sourd ?
L’art n’est qu’une comédie de l’ennui.
(…)
A quoi bon ajouter du bruit au bruit quand le silence est si précieux ? »
« Les jeunes gens enthousiastes se brisent
comme un archet trop tendu au premier échec. »
« Le silence est le secret des morts »
Ce livre est également une beauté absolue en terme de musicalité.
Grâce à Hochéa Meintzel, ces lignes sont une véritable partition qui mêle le sublime au tragique.
Une perception sensorielle, poétique du monde doublée d’une quête identitaire, spirituelle sur l’autel du deuil et de l’exil…
Hubert Haddad sait décidément faire voyager ses lecteurs comme personne.
Belle lecture à tous !
aux merveilleuses Editions Zulma, forcément…
Du même auteur : « Le jardin d’éventail » .