« Mon Paris littéraire » de François Busnel…

A 30 mn de la reprise de La Grande Librairie pour une nouvelle saison, je vous parle enfin de ce petit guide que j’ai beaucoup apprécié.

C’est bien dit dès le départ. L’auteur ne nous prend pas du tout en traître. Il nous propose une balade subjective.
Alors oui, il en manque. Peut-être que votre librairie de quartier n’y figurera pas. Mais il est à prendre tel quel. N’en soyez pas vexé(e).

Pour sillonner Paris depuis des années, je me suis aperçue que je n’étais pas la plus fidèle en la matière…
Je suis déjà rentrée dans la plupart des chanceuses qui sont mentionnées.
C’est qu’il a plutôt bon goût François !

Ce que j’ai apprécié ?
Tous les arrondissements sont passés au peigne fin, des plus chics au plus populaires. La promenade est parsemée de citations, d’adresses où boire (vins et thés ! ) et se restaurer et d’anecdotes sur des écrivains.

Pour les amoureux des lieux habités, des mots, de l’odeur des livres et de tout ce qui fait un lecteur…

« J’arpente Paris depuis que je suis en âge de marcher.
(…) il y a une chose que j’aime par-dessus tout.
Une chose qui fait de Paris une ville unique : ses librairies.
Sans elles, Paris ne serait pas tout à fait Paris. »

Mug Shakespeare and Co , un de mes QG
(dont je vais finir par vous parler, promis !)…

Editions Flammarion

A quand « Mon New York littéraire » ?

« Le couple d’à côté » de Shari Lapena…

Note de l’éditeur :

« Le soir où Anne et Marco sont invités à dîner chez leurs voisins, la baby-sitter leur fait faux bond. Après six mois de pouponnage et de dépression post-partum, ils avaient pourtant bien besoin de se divertir.
Marco, surtout. Qu’à cela ne tienne, insiste ce dernier : les maisons sont mitoyennes, ils emportent avec eux le babyphone et se relaieront toutes les demi-heures pour aller jeter un œil sur le berceau. La soirée
s’étire. La voisine agite sa plastique de rêve sous le nez de Marco, Anne tente de noyer ses complexes sous des rasades de vin. De retour à la maison tard dans la nuit, le bébé a disparu. »

Que l’on se s’y trompe pas : le lecteur trouve des réponses assez vite aux questions que pose l’intrigue mais c’est une histoire à tiroirs sur le trouble dissociatif et l’emprise très bien ficelée !

La pression est bel et bien présente à chaque page et le tout sait nous tenir en haleine comme il le faut.

J’en verrais bien une adaptation cinématographique !

Editions Presses de la Cité

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Nulle part sur la terre » de Michael Farris Smith…

Note de l’éditeur :

« Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.
Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.
Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil. »

Un roman social noir made in US dont Hooper aurait pu peindre l’atmosphère, à l’écriture cinématographique mais qui m’a malheureusement laissée sur le bord de la route.

Pour les amateurs du genre…

Editions Sonatine

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices 2018 ELLE dont je fais partie !

« Mercy Mary Patty » de Lola Lafon…

Note de l’éditeur :

« En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause, à la stupéfaction générale de l’establishment qui s’empresse de conclure au lavage de cerveau.
Professeure invitée pour un an dans une petite ville des Landes, l’Américaine Gene Neveva se voit chargée de rédiger un rapport pour l’avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s’ouvrir à San Francisco. Un volumineux dossier sur l’affaire a été confié à Gene. Pour le dépouiller, elle s’assure la collaboration d’une étudiante, la timide Violaine, qui a exactement le même âge que l’accusée et pressent que Patricia n’est pas vraiment la victime manipulée que décrivent ses avocats… »

Lola Lafon revient ici sur un fait divers américain. Elle en tire un portrait social sans concession à travers trois destins de femmes sur fond d’enfermement, d’idéal et d’essence identitaire complexe.

Si le « vous » choisi par l’écrivain durant de nombreuses pages fait poser beaucoup de questions au lecteur, laissez-vous tenter par cette plume si particulière mais profondément ancrée dans notre temps.

Editions Actes Sud

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Un certain Monsieur Piekielny » de François-Henri Désérable…

Note de l’éditeur :

«Quand tu rencontreras de grands personnages, des hommes importants, promets-moi de leur dire : au n° 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny… »
Quand il fit la promesse à ce M. Piekielny, son voisin, qui ressemblait à « une souris triste », Roman Kacew était enfant. Devenu adulte, résistant, diplomate, écrivain sous le nom de Romain Gary, il s’en est toujours acquitté : « Des estrades de l’ONU à l’Ambassade de Londres, du Palais Fédéral de Berne à l’Élysée, devant Charles de Gaulle et Vichinsky, devant les hauts dignitaires et les bâtisseurs pour mille ans, je n’ai jamais manqué de mentionner l’existence du petit homme », raconte-t-il dans La promesse de l’aube, son autobiographie romancée.
Un jour de mai, des hasards m’ont jeté devant le n° 16 de la rue Grande-Pohulanka. J’ai décidé, ce jour-là, de partir à la recherche d’un certain M. Piekielny.»

Ou comment la force d’une phrase, au départ anodine, nous plonge avec une force incroyable dans tout ce qu’a été Romain Gary !

Si au départ cet étrange et mystérieux Monsieur Piekielny m’a décontenancée, il s’est bonifié au fur et à mesure des pages et j’ai pris un malin plaisir à savoir lire entre les lignes.

Des rencontres imaginaires, un ton ironique et humoristique totalement irrésistible, mais aussi un sublime éloge des mères…

En littérature, j’aime être surprise, bousculée et lire des livres qui sortent des sentiers battus.
Désérable devient donc mon héros avec cette enquête « littéraire », cette quête identitaire des plus minutieuses, méticuleuses.
C’est une délicieuse balade, certes cousue de fil blanc au final mais rondement menée que je vous recommande vivement !

Editions Gallimard

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !