« Tango fantôme » de Tove Alsterdal…

Note de l’éditeur :

Durant la nuit de Walpurgis, cette nuit de la fin avril où l’on fait brûler des feux pour dire adieu à l’hiver, une femme est tombée d’un balcon, du onzième étage. C’était Charlie, la sœur d’Helene Bergman, mais depuis des années elles ne se parlaient presque plus. Helene n’avait jamais partagé l’obsession de son aînée : découvrir ce qu’il était arrivé à leur mère, disparue en novembre 1977, quelque part en Amérique du Sud. De cette Ing-Marie si belle, il ne reste plus que quelques photographies et le souvenir de ceux qui l’ont aimée. Mais tandis que la police s’apprête à classer la mort de Charlie comme un banal suicide, Helene se dit qu’elle aurait dû révéler certaines choses. Au bout de ces omissions, elle va devoir conduire elle-même une étrange enquête. Pas sur une mort, mais sur deux. Pas seulement sur sa sœur, mais aussi sur sa mère. Pas seulement en Suède, mais aussi en Argentine.

Une intrigue très bien ficelée, aux personnages captivants et une histoire dans l’Histoire puisque l’auteur nous plonge entre autre dans l’Argentine sous la dictature militaire (période qui me « fascine » depuis que j’ai lu « La ligne bleue » d’Ingrid Bétancourt).

J’ai été touchée par la quête d’Hélène qui fait tout voler en éclats pour comprendre le parcours caché de sa mère ainsi que celui de sa soeur…

Belle lecture à tous !

Editions Le Rouergue Noir

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Ces rêves qu’on piétine » de Sébastien Spitzer…

Note de l’éditeur :

Sous les bombardements, dans Berlin assiégé, la femme la plus puissante du IIIe Reich se terre avec ses six enfants dans le dernier refuge des dignitaires de l’Allemagne nazie. L’ambitieuse s’est hissée jusqu’aux plus hautes marches du pouvoir sans jamais se retourner sur ceux qu’elle a sacrifiés. Aux dernières heures du funeste régime, Magda s’enfonce dans l’abîme, avec ses secrets.
Au même moment, des centaines de femmes et d’hommes avancent sur un chemin poussiéreux, s’accrochant à ce qu’il leur reste de vie. Parmi ces survivants de l’enfer des camps, marche une enfant frêle et silencieuse. Ava est la dépositaire d’une tragique mémoire : dans un rouleau de cuir, elle tient cachées les lettres d’un père. Richard Friedländer, raflé parmi les premiers juifs, fut condamné par la folie d’un homme et le silence d’une femme : sa fille.
Elle aurait pu le sauver.
Elle s’appelle Magda Goebbels.

Ce que je connaissais de Magda Goebbels ? Sa position de femme influente du IIIe Reich et surtout son adoration telle pour Hitler qu’elle a tué ses propres enfants avant de se donner la mort avec son mari dans le bunker du Führer.

C’est par le biais de certaines atrocités que l’on devient un personnage de roman comme celui que propose Sébastien Spitzer, journaliste de son état…

Cela étant dit, nous sommes bien loin d’un énième livre sur le sujet ou la période grâce à la construction astucieuse choisie : les destins croisés de juifs (parmi eux, le « presque » père qui l’a élevée) et la fin inéluctable des nazis dont fait partie Magda, Médée moderne (la fille qui a voulu l’oublier sur l’autel des folles idées qu’elle soutenait).

Là où l’écrivain fait fort, c’est qu’il arrive à maintenir une intensité particulière alors que l’écriture est sobre, voire même douce.
La psychologie des personnages est fouillée, le fond des lignes extrêmement documentées.
Et nous, lecteurs, nous nous glissons dans les voies inexorables dans lesquelles nous entraîne l’auteur…

Pour un premier roman, c’est un coup de maître !

Editions de L’Observatoire

NDLR. J’ai lu ce livre à sa parution en septembre dernier mais il fait partie de la sélection du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Même Dieu ne veut pas s’en mêler » d’Annick Kayitesi-Jozan…

Note de l’édieur :

En kinyarwanda, « au-revoir »se dit : « Prends soin de survivre à la journée ».

Annick Kayitesi-Jozan a survécu au génocide des Tutsis en 1994, au Rwanda. Elle avait 14 ans. Sa mère, son petit frère, une grande partie de sa famille ont été massacrés. Réfugiée en France, elle apprend au qutodien à vivre avec les morts, et avec les siens. Désormais, elle doit répondre aux questions de ses enfants. Alors, elle se souvient. Elle remonte le temps jusqu’à la cuisine pleine de suie où, pendant les tueries, elle sert de bonne aux voisins qui viennent de dénoncer sa mère.

Sans remettre en cause ce que l’auteur a vécu, ce témoignage m’a laissée malheureusement complètement de marbre pour deux raisons principales :

1-  je n’ai rien appris de plus sur le sujet
2 – j’ai trouvé l’écriture très pauvre (beaucoup trop de bla-bla, doublé en plus d’un pathos insupportable à mon goût) et la construction brouillon

Ce fût donc pour moi une lecture complètement inutile (toutes mes excuses), mais à vous de juger !

Editions Seuil

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Crapule » de Jean-Luc Deglin…

Les félins ont été, sont et seront toujours un sujet d’étude passionnant.
Preuve en est avec ce nouveau livre, proposé par Jean-Luc Deglin aux Editions Dupuis.

A travers des dessins parsemés de couleur bleu sur fond noir et blanc, entre ronrons, doux coussinets, coups de griffes, morsures et câlins, Crapule et son humaine vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser en donnant lieu à des situations drôles et cocasses teintées d’humour noir et parfois un peu amères.

C’est que la vie avec un chat (ou plus) n’est pas toujours aisée !

On sent que l’écrivain, mâle de son état, a assurément bien étudié le comportement de sa muse féline, qu’il n’oublie d’ailleurs pas de remercier.

Ce que j’ai apprécié ?
On se sent comme au théâtre !
Chacun pourra retrouver ce qui fait le charme (ou pas) de son poilu dans les mises en scène choisies fort à propos.
On rit (beaucoup) et on le relit pour bien capter toutes les subtilités souhaitées je pense par l’auteur.

Dernière chose fort importante : ces 128 strips ont été également chatpprouvés par Nabuchodonosor, qui a désespérément tenté de cacher le titre comme vous pouvez le voir !

Editions Dupuis

Un grand merci à Lecteurs.com pour cette parenthèse de lecture bien sympathique.

« La mésange et l’ogresse » d’Harold Cobert…

Ai-je besoin de rappeler ici les faits de l’Affaire Fourniret ?
Pédophile et meurtrier tristement notoire, dont la femme a cautionné (voire plus et c’est une hypothèse de l’écrivain que j’ai trouvée extrêmement intéressante) les actes immondes.

Dans ce livre, Harold Cobert s’empare donc de ce qui a fait et qui fait de ce couple des monstres en la matière.
Même si je connaissais en substance les détails, la lecture m’a fait froid dans le dos.
L’auteur, parfaitement documenté, a le don pour installer l’atmosphère, les personnages « en se glissant dans leurs peaux » en parallèle d’une construction tout aussi épatante (parce qu’originale) qu’effrayante, à la limite du supportable.

Oui, certaines pages m’ont retourné la tronche (je vous le dis comme je le pense).
J’étais souvent au bord de l’écoeurement tellement c’est parfaitement décrit, disséqué.

Ce triangle à huis clos est brillamment étouffant.
Il questionne, tant au niveau psychologique que sociétal, politique, juridique et judiciaire.

Ou comment réussir à ne pas pouvoir s’empêcher de lire une histoire vraie des plus sordides dont les portraits sont terriblement bien brossés et ce malgré l’horreur de la situation, des situations.
Question qui en découle : cela fait-il de nous des lecteurs pervers ?
Vous avez 4h…

Editions Points

Je remercie vivement mon amie Nathalie du blog Eirenamg qui n’a de cesse de défendre cet auteur (« caméléon » selon ses mots) qui le mérite.
Ces pages m’ont donné envie de découvrir ses autres livres !