« D’un château l’autre » de Louis-Ferdinand Céline…

« Voyage au bout de la nuit » m’était tombé des mains il y a plus de vingt ans de cela.
Avec le recul, je me pensais trop jeune.

Même destinée pour « D’un château l’autre » aujourd’hui.
J’ai pourtant acquis, depuis, une certaine maturité littéraire et intellectuelle.

Seules deux personnes au monde arrivent à le déclamer en aiguisant mon intérêt : notre ami CHC (qui se reconnaîtra) et Fabrice Luchini.

A votre opinion quand vous serez en tête-à-tête avec lui…

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Editions Gallimard

« Le jardin d’éventail » de Hubert Haddad…

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Un jardin tel une personne, touché par la grâce d’une poésie philosophique, japonaise de surcroît.

« Toute chose disparaît dans sa propre apparence »

« Chaque saison est la saison de celle qui la précède »

« Quand la tempête gronde et que la solitude reste entière, comment les cueillir, les fleurs du silence ? »

« Jardiner, c’est renaître avec chaque fleur »

« Il faut laisser les choses vivre. L’imperfection ouvre à la perfection »

Belle lecture à tous !

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Devant un feu de cheminée, à la campagne, ce fût un régal…

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Editions Zulma

« Feu pour feu » de Carole Zalberg…

« Je voulais que pour toi au moins tout commence ici. »

« Je te connais si peu aujourd’hui. »

« Victimes et bourreaux sans doute se côtoient dans cet univers brouillé par l’urgence de fuir, quelle qu’en soit le raison.
Notre périple a fait de toi une machine à vivre.
Une machine à vivre, Adama, pas à tuer.
La nuit est sale, dépose à chaque inspiration sur la langue, au palais et jusqu’aux entrailles le goût même de la terreur.
(…) goutte à goutte infusant ta conscience jusqu’à la révélation : l’horreur de ton crime.
Si tu t’en remets c’est que tu te seras arraché ce qui en soi rend humain.
Alors tu ne serais plus Adama, mon enfant (…) et je devrais, après tout ce temps, t’abandonner.
Autant m’abandonner moi-même. »

Le (quasi) monologue d’un père suite au crime atroce perpétré (notamment) par sa fille.
Ses interrogations, ses doutes, sur fond de climat social, d’immigration, d’intégration, conséquences (inévitables ?) de ce Feu pour feu.
La voix de la fille en touches éparses, habitée par une violence tristement actuelle.

L’intensité dramatique de ce texte est renforcée par sa concision (72 pages) et son écriture ciselée d’une extrême justesse.
Une claque !

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Editions Actes Sud

« La chimie des larmes » de Peter Carey…

Note de l’éditeur

Séparés par plus d’un siècle, deux êtres fous d’amour et de chagrin poursuivent le même but : alors qu’en 1854 Henry Brandling cherche un horloger capable de construire un jouet mécanique qui guérira son fils, en 2010 Catherine Gehrig affronte la mort de son amant secret en restaurant le même automate.

Les longueurs, au final assez nombreuses, empêchent d’éprouver un vrai plaisir à la lecture malgré un sujet des plus intéressants traité de manière intelligente.

Dommage…

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Editions Actes Sud

« La maison des chagrins » de Victor Del Árbol…

Note de l’éditeur :

Eduardo tente de survivre dans un appartement sans âme, grâce à l’alcool et aux psychotropes que lui prescrit la psychiatre chargée de sa réinsertion. Il vient de purger une peine de prison pour le meurtre du chauffard qui a tué sa femme et sa fille, voilà quatorze ans. Peintre autrefois coté, il gagne sa vie en exécutant à la chaîne des portraits anonymes que sa galeriste place dans les grandes surfaces. Un jour, celle-ci lui transmet une bien étrange commande : une célèbre violoniste lui demande de réaliser le portrait de l’homme qui a tué son fils. Elle veut pouvoir déchiffrer sous les traits de l’homme les caractéristiques de l’assassin. Unis dans la même douleur, la commanditaire et l’artiste ouvrent bientôt la boîte de Pandore, déchaînant tous les démons qui s’y trouvaient enfouis.
Le pinceau d’Eduardo met au jour une galerie d’êtres tourmentés, enfermés dans un drame qui a figé leur existence : un jeune Chinois androgyne qui fait commerce de son corps, un fils de combattant de l’OAS enrichi par le gaz et le pétrole d’Alger, un ex-agent de la police politique de Pinochet, un Arménien sans foi ni loi, une jeune fille abusée par l’amant de sa mère, un mercenaire soufi… Autant de personnages qui hantent la maison des chagrins, pris au piège d’une vengeance désespérée et d’un hasard qui n’est que l’autre nom du destin.

Cela faisait fort longtemps que je n’avais pas lu un roman noir, très noir.
Victor Del Árbol m’a replongée dans cet univers avec délice, en ayant le génie de tisser une incroyable toile entre tous ses personnages qui vous tient en haleine jusqu’à la dernière page.

A noter au passage une splendide traduction de Claude Bleton.

Belle lecture à tous !

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Editions Actes Sud