« Feu pour feu » de Carole Zalberg…

« Je voulais que pour toi au moins tout commence ici. »

« Je te connais si peu aujourd’hui. »

« Victimes et bourreaux sans doute se côtoient dans cet univers brouillé par l’urgence de fuir, quelle qu’en soit le raison.
Notre périple a fait de toi une machine à vivre.
Une machine à vivre, Adama, pas à tuer.
La nuit est sale, dépose à chaque inspiration sur la langue, au palais et jusqu’aux entrailles le goût même de la terreur.
(…) goutte à goutte infusant ta conscience jusqu’à la révélation : l’horreur de ton crime.
Si tu t’en remets c’est que tu te seras arraché ce qui en soi rend humain.
Alors tu ne serais plus Adama, mon enfant (…) et je devrais, après tout ce temps, t’abandonner.
Autant m’abandonner moi-même. »

Le (quasi) monologue d’un père suite au crime atroce perpétré (notamment) par sa fille.
Ses interrogations, ses doutes, sur fond de climat social, d’immigration, d’intégration, conséquences (inévitables ?) de ce Feu pour feu.
La voix de la fille en touches éparses, habitée par une violence tristement actuelle.

L’intensité dramatique de ce texte est renforcée par sa concision (72 pages) et son écriture ciselée d’une extrême justesse.
Une claque !

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Editions Actes Sud

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