« Par amour » de Valérie Tong Cuong…

Bon allez, il est temps d’essayer de vous parler d’un livre, du dernier livre de Valérie Tong Cuong : « Par amour ».

Je dis essayer parce que cela fait des jours que je n’arrive pas à le chroniquer tellement il m’a touchée.
Havraise à 100 pour sang, ce sera donc un billet particulier. Valérie comprendra et me pardonnera d’avoir du mal à faire mieux…

Note de l’éditeur :

Par amour, n’importe quel être humain peut se surpasser. On tient debout, pour l’autre plus encore que pour soi-même.

V.T.C.

Valérie Tong Cuong a publié dix romans, dont le très remarqué Atelier des miracles. Avec cette fresque envoûtante qui nous mène du Havre sous l’Occupation à l’Algérie, elle trace les destinées héroïques de gens ordinaires, dont les vies secrètes nous invitent dans la grande Histoire.

Ces lignes sont une plongée dans la Seconde Guerre Mondiale au Havre (et en Algérie) par le biais de deux familles dont les histoires s’entremêlent à l’Histoire.

L’écrivain, qui s’est extrêmement bien documentée, réveille par le biais de ses personnages le silence pudique de ses hommes et de ses femmes lambda qui ont vécu l’horreur des bombardements, l’exil mais qui par leur courage et l’Amour étaient prêts à tout, à croire à tout.

La polyphonie qui rythme les pages alliée à la délicate écriture d’une justesse remarquable font de ce livre un roman essentiel, nécessaire.

Comme malheureusement toutes les guerres, passées ou actuelles, 39-45 a décimé des familles.
Avec ce livre, Valérie Tong Cuong a le don de raviver des souvenirs parfois perdus en cours de route ou non transmis, de reconstituer indirectement des pans de certaines; de créer des ponts, de faciliter la communication entre les générations avant qu’il ne soit trop tard.

Je le recommande vivement.

Belle lecture à tous !

Editions JC Lattès

« Rose Valland, Capitaine Beaux-Arts » de Catel, Polack et Bouilhac…

En marge de l’exposition « 21 rue de la Boétie » cet album, édité aux Editions Dupuis, retrace (rapidement) le combat d’une vie : celui de Rose Valland, « historienne d’art, résistante et capitaine de l’armée française qui a activement contribué au sauvetage et à la récupération de presque 45 000 œuvres d’art volées par les nazis. »

Ce livre en deux parties (une BD et des documents historiques) vous donnera envie d’aller plus loin, et notamment de lire « Le front de l’art » qu’elle a écrit.

Belle lecture (indispensable) à tous !

Films à voir sur le sujet : « The Monuments Men » et « Le train » .

« Imprécis de la pluie » d’Yvette Rodalec…

Le 6 novembre 2015, j’écrivais un p’tit billet intitulé « Eloge de la pluie ».
En février 2017, me voilà avec entre les mains « Imprécis de la pluie » offert par Babelio dans le cadre de l’opération Masse Critique (merci à eux).

Ce livre se laisse infuser, comme un bon thé.
Je l’ai ouvert lorsque j’en avais envie, entre un terminé et un autre ouvert.
Je m’en imprègnerai, encore et encore.

Son format et son papier sont d’une élégance folle.
Au passage, je découvre une maison d’édition que je ne connaissais pas.
Ce qu’on y trouve ? Des extraits de romans, d’essais; des poèmes; des reproductions de tableaux, de lithographies, de sculptures, de photographies; des haïkus… qui ont pour thème commun la pluie donc.

Où que vous l’ouvriez, vous lirez ou regarderez les gouttes d’eau qui tombent dehors ou sur vous comme vous ne l’avez jamais fait; comme vous ne les avez jamais humées, respirées, ressenties; comme des muses.

Même pour les plus récalcitrants, je suis certaine que vous apprendrez à l’apprécier (je suis prête à prendre le pari).

Pour ma part, je confirme et je signe : la pluie est une véritable poésie des sens…

Belle lecture à tous !

Editions Dialogues

« Petit Piment » d’Alain Mabanckou…

Note de l’éditeur :

Jeune orphelin de Pointe-Noire, Petit Piment effectue sa scolarité dans une institution placée sous l’autorité abusive et corrompue de Dieudonné Ngoulmoumako. Arrive bientôt la révolution socialiste, les cartes sont redistribuées. L’aventure commence. Elle le conduira notamment chez Maman Fiat 500 et ses dix filles, et la vie semble enfin lui sourire dans la gaité quotidienne de cette maison pas si close que ça, où il rend toutes sortes de services. Jusqu’à ce que ce bonheur s’écroule. Petit Piment finit par perdre la tête, mais pas le nord : il sait qu’il a une vengeance à prendre contre celui qui a brisé son destin.

Une destinée congolaise en trois partie : Moïse à l’orphelinat avec Papa Moupelo, Petit Piment hors les murs avec Maman Fiat 500 (et ses filles) puis un drame qui aura pour conséquence une amnésie délirante…

Si je reconnais à ce livre une plongée délicate plutôt réussie dans l’enfance, j’avoue ne pas y avoir trouvé la profondeur à laquelle je m’attendais.

Au fil des pages, les personnages et les faits historiques sont restés trop superficiels à mon goût pour que j’y trouve un réel intérêt et plaisir.

Quoi qu’il en soit, merci à Lecteurs.com pour la découverte, même si je ne suis pas certaine du coup d’avoir envie de lire d’autres livres de l’auteur…

« Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

« Les gens et les objets disparaissent, pas les lieux »

Ce livre étant dans ma PAL depuis 2 ans.
2 ans.

A quelques jours de la diffusion du documentaire qui est consacré à Daphné du Maurier sur Arte (good timing isn’t it?!), je me suis (enfin) plongée dedans…

Note de l’éditeur :

« J’ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. » C’est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier porté à l’écran par Alfred Hitchcock.

Depuis l’âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphné du Maurier un véritable personnage de roman. Loin d’avoir la vie lisse d’une mère de famille, qu’elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l’œuvre torturée reflétait les tourments.

Pour qui suit un tant soit peu Tatiana de Rosnay connaît son amour incommensurable pour Daphné du Maurier, et ce depuis son plus jeune âge.
Le titre du livre lui rend bien : c’est une indubitable déclaration.

Avec cette biographie romancée extrêmement bien documentée, cette relation viscérale, unique en son genre, prend tout son sens.

Elle entraîne en effet le lecteur dans les pas de l’écrivain, véritable enquête  – pélerinage de Londres à Paris en passant par New York, sans oublier la Cornouaille si chère à son coeur.

Et comme j’ai aimé la suivre, les suivre !

La construction alterne le travail considérable de recherches de Tatiana et l’immersion totale dans la vie de Daphné, pour ne faire plus qu’un.
On se prend vite au jeu et surtout d’affection pour tous les lieux parcourus, habités, au point de vouloir refaire exactement le même parcours.

J’ai vraiment passé un très bon moment.
Arrivée à la fin du voyage, j’étais triste de les quitter toutes les deux tellement je me sentais bien avec elles.

Ou comment un écrivain irrésistiblement libre et anticonformiste devient un personnage de roman…
Ou comment un écrivain peut émouvoir un autre auteur… et leurs lecteurs.

Belle lecture à tous !

Editions Albin Michel / Héloïse d’Ormesson