Peut-on dire que rentrer dans la tête d’un dictateur mégalomane procure un plaisir de lecture ?
Question sans doute incongrue mais c’est aussi à cela que servent les écrivains : nous pousser dans certains retranchements…
Yasmina Khadra nous propose donc de vivre dans les pensées, les paroles, les gestes de Mouammar Kadhafi lors de la dernière nuit précédent sa mort.
Force est de constater que son livre est très réussi. La vie de ce jeune berger bédouin « venu de rien » devenu Colonel puis Chef d’Etat à 27 ans (et pendant 41 ans !) en Lybie est bien documentée et l’écriture le rend aussi fascinant (quelque part) que glaçant, effroyable, dérangeant. L’écrivain tente indirectement par ce biais d’expliquer (si tant est que cela puisse être possible) ce qu’il s’est passé.
Les choses que nous apprenons n’excusent en rien les atrocités qu’il a pu commettre mais nous amène à réfléchir (notamment sur certaines ingérences occidentales)…
Belle lecture à tous !
« La vérité n’existe pas.
Les gens croient ce qui les arrange. »
« L’important n’est pas d’où l’on vient, mais le chemin que l’on a parcouru.
Personne ne m’a fait de cadeau. »
« La vie n’est qu’un rêve dont notre mort sonne le réveil.
Ce qui compte n’est pas ce qu’on emporte, mais ce qu’on laisse derrière soi. »
« Je ne regrette pas d’avoir sévi.
C’était légitime et nécessaire. »
« Seuls les êtres d’exception finissent ainsi, dans un bain de foule. »
« Tu n’écoutes que d’une oreille, celle que tu prêtes volontiers à tes démons, tandis que l’autre reste sourde à la raison. »
Editions Julliard