Note de l’éditeur :
Un soir d’hiver, dans un RER qui traverse la capitale et file vers une lointaine banlieue au nord-ouest de Paris. Réunis dans une voiture, sept passagers sont plongés dans leurs rêveries, leurs souvenirs ou leurs préoccupations. Marie s’est jetée dans le train comme on fuit le chagrin ; Alain, qui vient de s’installer à Paris, va retrouver quelqu’un qui lui est cher ; Cigarette est revenue aider ses parents à la caisse du bar-PMU de son enfance ; Chérif rentre dans sa cité après sa journée de travail ; Laura se dirige comme tous les mardis vers une clinique ; Liad arrive d’Israël ; Frank rejoint son pavillon de banlieue.
Sept histoires qui s’entremêlent pour n’en faire au final qu’une seule, au gré des stations et d’un voyage effectué en RER, voici ce que nous propose le premier roman d’Anne Collongues.
« Peu importe la destination, seul compte le départ »
« (…) à quel point il est agréable de s’asseoir dans un train,
de se confier au mouvement,
l’apaisement instantané que procure le détachement »
« Le fauteuil rend spectateur et la vitesse léger »
« (…) des villes qui ressemblent à s’y méprendre à celle d’où elle est partie tout à l’heure, villes sans commencement ni fin,
qui se fondent les unes aux autres, grises, maussades (…) »
Servies par une écriture (déjà) maîtrisée et métaphorique à souhait (je ne suis pas étonnée qu’elle ait été publiée chez Actes Sud), ces bribes de vies faites d’illusions, de rêves, de regrets, d’espoirs, de solitudes marquent de leurs empreintes psychologiques ces pages dont les rames sinueuses engendrent des tournants singuliers dans chacune des normalités décrites.
Ce qui sépare est parfois ce qui rassemble…
« Choisis ce que tu veux et ensuite continue, sinon ça ne sert à rien »
« Il faut persévérer pour progresser et prendre du plaisir »
« L’ailleurs vers lequel elle rêvait de se tirer »
« (…) c’est le même paysage qui revient indéfiniment comme reviennent les jours, quand ils se suivent et s’émoussent, (…) »
« Impossible de revenir en arrière, c’est trop tard. Il suffirait pourtant de presque rien pour dévier la trajectoire des évènements »
J’ai simplement envie de vous dire ceci : laissez vous embarquer !
Et pour tous ceux qui prennent quotidiennement les transports en commun : ce livre va vous faire les apprécier.
NDLR. Huitième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !