“Les soeurs Brontë, la force d’exister” de Laura El Makki…

Ce livre au doux parfum de l’Angleterre du XIXe et de tout ce qui a fait les Brontë a été un véritable page-turner me concernant !

A la manière de Tatiana de Rosnay qui a fait revivre Daphné du Maurier (“Manderley for ever”), Laura El Makki nous conte l’histoire  de la célèbre famille pour le plus grand plaisir des lecteurs même si personnellement je n’ai rien appris de plus que ce que je savais déjà.

Ce que j’ai particulièrement apprécié est sans aucun doute la genèse du processus créatif de l’écriture, cet art commun qui coulait dans leurs veines.

Document ponctué de lignes de Charlotte, Emily et Anne, ce dernier nous incite à nous replonger dans leurs écrits, romans, dessins et poèmes.

Et l’on referme le livre en souhaitant une chose : aller visiter Haworth !

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Tallandier) :

“Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent.
Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ?
Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister.”

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Chacune de ses peurs » de Peter Swanson…

Peter Swanson, qui est une découverte pour moi (je ne l’avais jamais lu alors qu’il en est à son troisième), nous offre avec ce livre une intrigue psychologique haletante aux personnages bien plantés mêlant le passé et le présent et oscillant entre Londres et Boston.

J’ai tout simplement passé un très bon moment et beaucoup aimé.
Je vous le recommande vivement !

Note de l’éditeur (Calman-Lévy noir) :

Lorsque Corbin propose à Kate d’échanger leurs appartements respectifs de Boston et de Londres, Kate, récemment victime d’un ex à la jalousie pathologique, pense que cela l’aidera à remonter la pente et accepte avec joie la proposition de son cousin américain.Malheureusement, à peine arrivée, elle apprend qu’une Voisine, Audrey Marshall, a été assassinée. Troublée, elle se pose aussitôt des questions sur Corbin, d’autant qu’elle s’aperçoit rapidement que ce cousin, locataire fort sympathique au demeurant, se montre très énigmatique sur sa relation avec Audrey… Alors quand l’ex-petit ami de la victime l’accuse clairement à son tour, et que le mystérieux Corbin disparaît brusquement…

Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« La salle de bal » d’Anna Hope…

Anna Hope, je l’ai découverte en janvier 2016 lorsque les Editions Gallimard collection « Du monde entier » a fait paraître son premier roman « Le chagrin des vivants » en langue française.

Cette année, la maison sort « La salle de bal » (titre original : « The Ballroom » ), que je me suis empressée de m’offrir tellement je m’étais régalée avec son précédent livre.

Note de l’éditeur :

Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

Nous voici donc immergés dans un asile cette fois, en 1911 en Irlande.
Pour ce livre, l’écrivain s’est inspirée de son arrière-arrière-grand-père.

Roman à trois voix (l’auteur affectionne visiblement ce type de construction dans ses écrits, ce qui apporte un rythme non négligeable au récit), c’est autant une intrigue romantique qu’un roman social sur fond de réalité historique si chère à sa plume.

Anna Hope revient en effet sur un épisode méconnu de l’histoire anglaise, à savoir la politique eugénique dans les asiles et égratigne au passage Churchill comme il se doit.

Les sujets abordés sont vastes : l’internement, la procréation, la fausse humanité, la liberté…

L’atmosphère de l’époque est palpable et admirablement décrite. Comme dans son premier roman, nous pouvons la sentir à chaque page.
On imagine une fois encore très bien le temps que l’écrivain a dû passer à se documenter, sans toutefois avoir cette sensation d’être abreuvé, noyé dans tous les détails inutiles au lecteur.
C’est assurément un des (nombreux) dons d’Anna Hope au-delà de tout ce que je viens de vous dire : elle a décidément le chic pour s’accaparer l’Histoire (volontairement ?) oubliée et nous faire ainsi (re)vivre des moments -tragiques- comme peu savent le faire.

Belle lecture à tous !

NDLR. A noter l’excellente traduction d’Elodie Leplat (comme pour son premier roman).

Editions Gallimard

NDLR. J’ai lu ce livre avant de savoir qu’il serait sélectionné dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

« Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

« Les gens et les objets disparaissent, pas les lieux »

Ce livre étant dans ma PAL depuis 2 ans.
2 ans.

A quelques jours de la diffusion du documentaire qui est consacré à Daphné du Maurier sur Arte (good timing isn’t it?!), je me suis (enfin) plongée dedans…

Note de l’éditeur :

« J’ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. » C’est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier porté à l’écran par Alfred Hitchcock.

Depuis l’âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphné du Maurier un véritable personnage de roman. Loin d’avoir la vie lisse d’une mère de famille, qu’elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l’œuvre torturée reflétait les tourments.

Pour qui suit un tant soit peu Tatiana de Rosnay connaît son amour incommensurable pour Daphné du Maurier, et ce depuis son plus jeune âge.
Le titre du livre lui rend bien : c’est une indubitable déclaration.

Avec cette biographie romancée extrêmement bien documentée, cette relation viscérale, unique en son genre, prend tout son sens.

Elle entraîne en effet le lecteur dans les pas de l’écrivain, véritable enquête  – pélerinage de Londres à Paris en passant par New York, sans oublier la Cornouaille si chère à son coeur.

Et comme j’ai aimé la suivre, les suivre !

La construction alterne le travail considérable de recherches de Tatiana et l’immersion totale dans la vie de Daphné, pour ne faire plus qu’un.
On se prend vite au jeu et surtout d’affection pour tous les lieux parcourus, habités, au point de vouloir refaire exactement le même parcours.

J’ai vraiment passé un très bon moment.
Arrivée à la fin du voyage, j’étais triste de les quitter toutes les deux tellement je me sentais bien avec elles.

Ou comment un écrivain irrésistiblement libre et anticonformiste devient un personnage de roman…
Ou comment un écrivain peut émouvoir un autre auteur… et leurs lecteurs.

Belle lecture à tous !

Editions Albin Michel / Héloïse d’Ormesson

« Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

Imaginez…

Vous habitez Londres et vous êtes psychothérapeute.
Un vendredi, un cadavre est repêché dans la Tamise, un bracelet à votre nom autour du poignet.
Mais vous êtes bel et bien vivante !
Vous devenez de fait le suspect numéro un.

« Cruel vendredi » est le cinquième polar qui met en scène Frieda Klein mais il peut se lire indépendamment des quatre premiers (il y a juste quelques petites références mais cela ne peut pas gâcher votre lecture ni votre compréhension de l’intrigue).

Ce livre, vous n’aurez pas envie de le lâcher.
A cause de lui, vous raterez sans doute la bonne station si vous le dévorez dans les transports…
Il vous emporte dans un tourbillon psychologique très bien ficelé.
L’analyse des personnages est fine, l’enquête rondement bien menée dès les premières pages et jusqu’au rebondissement final.

Un GRAND MERCI à Lecteurs.com pour m’avoir fait découvrir cette « série » (je ne manquerai pas de lire les quatre premiers du coup et de me jeter sur le sixième dès sa parution en France).

J’ai vraiment passé un très bon moment, et ce n’est pas Jayavarman qui dira le contraire…

Pour les amoureux du genre, je vous le recommande vivement !

Pour ceux qui ne le savent pas : Nicci French est un pseudonyme sous lequel se cache un couple d’écrivains journalistes anglais (Nicci Gerrard et Sean French).

Editions Fleuve Noir