Étiquette : Romans français

  • « Les quatre saisons de l’été » de Grégoire Delacourt…

    « Les quatre saisons de l’été » de Grégoire Delacourt…

    C’est un livre parfois un peu cruel, nostalgique mais finalement très lumineux, tout en finesse et en délicatesse que nous offre Grégoire Delacourt.
    L’on retrouve ici, selon moi, ce grand quelque chose qui a marqué son entrée en littérature.

    Quatre très belles histoires, avec pour points communs une unité de date (14 juillet 1999), de lieu (le Touquet), de partition (Cabrel) et de thème (l’Amour).

    La construction a ceci d’intéressant que chaque histoire est racontée dans un ordre bien chapitré :
    1 – Pimprenelle
    2 – Eugénie Guinoisseau
    3 – Jacinthe
    4 – Rose
    et l’écrivain se réserve la liberté de les conclure à la fin de son livre.

    L’écriture est toujours aussi élégante…

    « L’amour, c’est quand on peut mourir pour quelqu’un. Quand on a les mains qui piquent, les yeux qui brûlent, quand on a plus faim »

    « On ne doit pas redonner vie à nos amours d’enfance. On doit les laisser là où elles sont : dans l’obscurité confortable des souvenirs. Là où les promesses ébauchées, la nostalgie des peaux, des odeurs, là où les rêves enfouis se bonifient et écrivent la plus belle des histoires.
    Celle que rien ne menace. Celle qui n’est jamais arrivée. »

    « Les vacances, c’est ce moment d’enfance qu’on rattrape, où nous étions immortels, où nous allions ne jamais nous quitter »

    « Mais nous nous aimions.
    Nous nous aimions entre les mots et entre les lignes, dans les silences et les regards, dans les gestes les plus simples.
    Nous nous aimions dans le plaisir précieux de nous retrouver souvent.
    Nous nous aimions en marchant sur la digue d’un même pas, en regardant les mêmes jolies choses.
    Nous nous amions à chaque instant, sans chercher à le prolonger, sans rien lui demander d’autre que ce moment d’éternité, justement »

    Une très jolie réussite selon moi.
    Plongez, mais plongez donc !

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    NDLR. Les éditions JC Lattès l’ont fait paraître dans la catégorie « Roman ». Je ne suis pas certaine que ce soit la bonne…

    « L’écrivain de la famille« 
    « La liste de mes envies« 
    « La première chose qu’on regarde« 

  • « La vie du dénommé Pierre Daubrac racontée par son chien » de Jean Claude Delayre…

    « La vie du dénommé Pierre Daubrac racontée par son chien » de Jean Claude Delayre…

    Un chien qui raconte sa vie avec son maître, l’histoire n’a rien de banal…
    Qui plus est lorsque ce dernier est poète…

    Une jolie tragico-comédie douce-amère, qui vous donne envie d’aboyer de contentement en remuant la queue !

    Editions Paul & Mike

  • « Un roman anglais » de Stéphanie Hochet…

    « Un roman anglais » de Stéphanie Hochet…

    Il est des auteurs qui savent faire revivre certaines atmosphères…
    Stéphanie Hochet en fait joliment partie.

    L’Angleterre de la fin de la première guerre mondiale jusqu’au début de la seconde, le conflit vu de ceux non partis au front, …
    Et surtout, le portrait d’une femme.

    Un livre d’un classicisme absolu et d’une modernité folle, qui redonne vie entre ses lignes à l’exceptionnelle Virginia Woolf et ses lettres de noblesse au genre.

    Le hasard fait que je l’ai terminé le jour de sa parution.
    J’ai pris beaucoup de plaisir à le lire.

    Belle lecture à tous !

    Editions Rivages

  • « Le journal d’un écrivain sans succès » de Jean-Fabien…

    « Le journal d’un écrivain sans succès » de Jean-Fabien…

    Ne vous y fiez pas : sous son écriture débridée se « cache » un auteur, un vrai, et plutôt très doué !

    Là où parfois certains ont un humour (trop) commun, limite ennuyeux (ce n’est pas donné à tout le monde d’être particulièrement inspiré), Jean-Fabien sait faire rire tout en ayant un style.

    Ceux sans imagination y verront du Beigbeder.
    Personnellement je ne cherche pas à vouloir établir trop facilement une comparaison à tout prix.

    C’est frais, savoureux, ironique à souhait (lorsque nécessaire) et décapant.
    Brillant même.
    En fait, limite faux-imposteur-insolent -parce qu’-intelligent et en 1.0 s’il vous plaît ! (nul besoin d’une release puisque cette version est parfaite donc unique).

    (Pardon mais) [PUTAIN] QU’CA FAIT DU BIEN !!!
    J’en redemande…

    Vous voulez lire quelque chose qui sort de l’ordinaire ?
    Découvrez-le sans tarder !

    Editions Paul & Mike

  • « La biche ne se montre pas au chasseur » d’Eloïse Lièvre…

    « La biche ne se montre pas au chasseur » d’Eloïse Lièvre…

    Le désir d’un enfant.
    Le désir d’un enfant qui ne vient pas.
    Le désir d’un enfant qui ne veut pas venir.
    Le désir d’un enfant qui ne veut plus venir.

    Une attente.
    Une non acceptation.
    Une dénégation.
    Une dissection introspective.

    Eloïse Lièvre nous conte ce désir plus-que-tout-au-monde emprunt de confession (libératrice) d’une écriture sublime, touchante et troublante à la fois.

    Ce livre a été édité en 2012 aux Editions D’un noir si bleu.
    IL MERITE DE VIVRE UNE SECONDE BELLE VIE !
    Votre libraire peut le commander… 

    Belle lecture à tous !

    Editions D’un noir si bleu

  • « La vie des elfes » de Muriel Barbery…

    « La vie des elfes » de Muriel Barbery…

    Une qualité d’écriture indéniable (voire remarquable).
    Cela ne fait malheureusement pas tout.

    J’avoue que c’est la deuxième fois que cela m’arrive (en principe, même lorsque je n’aime pas un livre, je vais jusqu’au bout) : je l’ai lâchement abandonné. Oui, abandonné ! Par ennui mortel…

    Cela ne m’amuse pas d’écrire cela. Ce n’est jamais agréable comme sensation.
    D’autant plus que j’avais apprécié « La Gourmandise » et « L’élégance du hérisson« .

    Le titre, « La vie des elfes« , était tellement prometteur dans mon imaginaire…

    Editions Gallimard

  • « Alors vous ne serez plus jamais triste » de Baptiste Beaulieu…

    « Alors vous ne serez plus jamais triste » de Baptiste Beaulieu…

    Après « Alors Voilà » (que j’avais beaucoup apprécié), Baptiste Beaulieu nous livre en guise de deuxième livre son premier conte (à rebours).

    « Aux lignées condamnées à cent ans de solitude,
    il n’était pas donné sur terre une seconde chance »

    (Gabriel Garcia Marquez)

    Un médecin malheureux de la mort de sa femme décide de se suicider. Dans un taxi, il va faire la rencontre d’une femme complètement excentrique. Que va-t-il advenir de sa terrible décision ?
    Je n’ai pas envie de vous en dire plus, au risque de trop en dévoiler.

    Je ne connaissais pas l’intrigue lorsque je l’ai acheté. Un drame dans mon cercle d’amis de vingt ans a eu lieu récemment et j’avoue que le sujet abordé m’a perturbée. Mais c’est aussi cela qui peut être beau lorsque nous lisons : nous pouvons parfois ressentir un écho particulier (même si ce n’est pas ce que je recherche dans l’absolu).

    Malgré un sujet extrêmement sombre et triste, Baptiste Beaulieu arrive une fois encore à y adosser une légèreté poétique qui caractérise son style d’écriture depuis l’ouverture de son blog et la parution de sa première pépite littéraire.

    Sarah aurait dû croiser d’autres chemins que celui de Teddy bear…

    Belle lecture à tous !

     

     « – C’est absurde…
       – Comme la vie.
       – Vous croyez que la vie est absurde ?
       – Je suis vieille : je ne crois plus, je suis sûre.

    « Cet homme est mort et le soleil a continué de se lever ? »

    « La lune continue-t-elle d’exister quand je ne la regarde pas ? »

    « Mais, mon cher, quand on est aussi riche que moi, on n’est pas bizarre, on est excentrique ! »

    « Le monde est magique. Il nous aime et il nous pleure, il brise même des roches en deux pour nous le prouver. Maintenant, restez-là et parlez-lui, j’ai des fourmis dans les orteils, je veux les écraser en me dégourdissant les jambes. Ensuite, nous irons à l’aéroport boire du sirop de pingouin et du champagne »

    « – N’avez-vous jamais rêver de tout quitter ? (…)
     – On emporte toujours ses problèmes dans nos bagages.
     – N’en prenez pas. Mettez les mains dans vos poches, videz-les, remettez les mains dedans puis, en sifflotant un air de jazz, mimez quelques pas de danse et partez »

    « – … a tellement bu dans sa vie (…) « Ce ne sont pas des prises de sang qu’on lui fait, (…), ce sont des vendanges » »

     » (…) vous allez guérir en silence. On appelle cela « vieillir » »

    « La magie existe, il faut la faire soi-même »

    Editions Fayard

  • « Chez eux » de Carole Zalberg…

    « Chez eux » de Carole Zalberg…

    « Elle a grandi dans une belle maison, blottie dans la bulle d’amour qu’entretenaient ses parents,
    sa soeur et la famille élargie. Mais en cette année 1938 la vie d’Anna Wajimsky,
    petite juive polonaise de six ans, bascule »

    La guerre, l’isolement, la famille, la peur, le courage, le refus de l’horreur, la dignité, la solidarité…
    Voici les sujets dont ce petit livre traite brillamment, dans une sorte de huis-clos qui m’a profondément émue.

    Un de plus sur le sujet ?
    NON.
    C’est un livre que je qualifierais de rare parce que d’une justesse extrême.
    En 99 pages Carole Zalberg sait nous toucher, faire réagir tous les pores de notre peau comme personne.

    Il est à mettre dans toutes les mains et ce très vite.
    Parce qu’en ces temps de plus en plus troubles il ne faut pas que cela se reproduise. JAMAIS !

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    Editions Poche Babel / Actes Sud

    NDLR. Ce livre a été une première publié en 2004 aux Editions Phébus. Il vient à nouveau de paraître aux Editions Babel.

  • « Hard de vivre » de Carmen Bramly…

    « Hard de vivre » de Carmen Bramly…

    La prochaine fois, je n’irai pas à l’encontre d’une couverture qui ne me plaît pas et je ne m’obligerai pas à lire un livre sous prétexte que l’auteur sera en dédicace à la fin du mois grâce à l’association dont je fais partie.

    Carmen Bramly n’a pas inventé le fil à couper le beurre côté drogues et triangles amoureux chez les « d’jeunes » et elle se débrouille moins bien que d’autres donc il n’y a aucun intérêt à perdre de temps avec ses lignes selon moi, même si je lui reconnais une certaine maturité dans son écriture.

    Cela étant dit, tous les goûts sont dans la nature et cet avis n’engage que moi !

    Editions JC Lattès