Étiquette : Etats-Unis

  • « Dans les angles morts » d’Elizabeth Brundage…

    « Dans les angles morts » d’Elizabeth Brundage…

    Des personnages fouillés, une histoire intrigante, passionnante et une superbe plume (il est effectivement à noter l’excellente traduction de Cécile Arnaud !) sur fond de critique sociale américaine.

    Dans cette histoire à la multiplicité des contours, le passé vient flirter avec le présent avec brio et l’intensité augmente de pages en pages jusqu’au dénouement final.

    Une réussite totale donc qui fait de ce livre un excellent roman digne d’un prix.
    Enfin moi je dis ça… je dis rien…

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur (Quai Voltaire) :

    En rentrant chez lui un soir de tempête de neige, George Clare trouve sa femme assassinée, et leur fille de trois ans seule dans sa chambre – depuis combien de temps?
    Huit mois plus tôt, engagé à l’université de Chosen, il avait acheté pour une bouchée de pain une ancienne ferme laitière, et emménagé avec sa famille dans cette petite ville étriquée et appauvrie, en passe d’être repeuplée par de riches New-Yorkais. Ce qu’il a omis de dire à sa femme, c’est que les anciens propriétaires, acculés par les dettes, s y étaient suicidés, en laissant trois orphelins, Eddy, Wade et Cole. Dans les angles morts est aussi l’histoire des frères Hale, et celle de la maison de leur enfance. Pour le shérif Travis Lawton, George est le premier suspect. Mais les secrets sont tenaces dans cette enquête où la culpabilité règne en maître.

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « 4 3 2 1 » de Paul Auster…

    « 4 3 2 1 » de Paul Auster…

    Alors alors, que vaut le dernier Paul Auster ?

    Tout d’abord, il faut que vous sachiez deux choses importantes sur « 4 3 2 1 » :
    – il pèse 1,259 kg ! Oui, oui, vous avez bien lu… Au début je l’ai promené avec moi dans les transports mais franchement là, et ce n’est pas dans mes habitudes, je vous recommande de le prendre en ebook sur liseuse parce qu’il est lourd et ce même pour chez soi sur le canapé.
    – il comporte 1 016 pages ! Oui, oui, vous avez bien lu aussi… Pour ceux qui aiment se plonger dans plusieurs ouvrages à la fois ou qui pensent s’arrêter pour faire autre chose, je vous le déconseille. Ce qui fait l’essence même de ce roman fait qu’il vaut mieux se l’enfiler d’une traite au risque de ne plus savoir qui on est ni où on crèche ! Alors préparez vos yeux et votre tête en conséquence. Perso, cela m’a pris le week-end mais j’étais motivée par la rencontre de samedi.
    Et puis la nouvelle sélection des livres du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 va me parvenir donc, je n’avais pas trop le choix pour ne pas prendre de retard…

    Et donc et donc…….. sinon ?

    Cela faisait sept ans que l’écrivain n’avait rien proposé à ses lecteurs.
    Avec ce quinzième roman, nul doute qu’il fait un retour remarqué !

    Que serait devenue votre vie si … ?

    Voici la question que pose ce livre.

    L’écrivain nous propose quatre versions de la vie d’Archibald sur quatre périodes différences, ponctuées toutefois de quelques éléments persistants (Amy, l’écriture…).

    1.0
    1.1
    1.2
    1.3
    1.4

    Ou comment une circonstance, complètement anodine, peut bouleverser une existence…

    A quel point cela ressemble à Paul Auster lui-même ?
    Nous sommes en droit de nous poser la question laquelle, je l’espère, sera abordée à La Grande Librairie jeudi soir ou lors de la rencontre orchestrée par François Busnel à laquelle je vais assister samedi au Théâtre du Rond-Point.

    Ce livre m’a fait penser à un film que j’avais beaucoup aimé et qui m’avait marquée en son temps (1998) : « Sliding Doors » (« Pile et face » en français).
    On peut aussi faire un parallèle (sans doute facile mais pas si idiot que ça à la réflexion à mon avis) avec un autre film que j’adore : « Forrest Gump ».
    Pourquoi ? Eh bien lisez-le et vous comprendrez certainement à quoi je fais allusion !

    Je suis loin d’avoir découvert toute l’oeuvre de l’écrivain.
    En revanche je peux affirmer et je pense que je ne serai pas la seule à le dire que c’est un roman qui marquera par la force littéraire qui s’en dégage tant du point de l’histoire que de la construction et de l’écriture.

    Belle lecture à tous !

    NDLR. Une autre façon de le lire (ou de le relire) ? Vous pouvez vous plonger dans chacune des quatre histoires de manière séparée (la mention des chapitres vous permet de le faire de cette façon).

    Note de l’éditeur (Actes Sud) :

    À en croire la légende familiale, le grand-père nommé Isaac Reznikoff quitta un jour à pied sa ville natale de Minsk avec cent roubles cousus dans la doublure de sa veste, passa Varsovie puis Berlin, atteignit Ham- bourg et s’embarqua sur l’Impératrice de Chine qui franchit l’Atlantique en essuyant plusieurs tempêtes, puis jeta l’ancre dans le port de New York au tout premier jour du XXe siècle. À Ellis Island, par une de ces bifurcations du destin chères à l’auteur, le nouvel arrivant fut rebaptisé Ferguson. Dès lors, en quatre variations biographiques qui se conjuguent, Paul Auster décline les parcours des quatre possibilités du petit-fils de l’immigrant. Quatre trajectoires pour un seul personnage, quatre répliques de Ferguson qui traversent d’un même mouvement l’histoire américaine des fifties et des sixties. Quatre contemporains de Paul Auster lui-même, dont le “maître de Brooklyn” arpente les existences avec l’irrésistible plaisir de raconter qui fait de lui l’un des plus fameux romanciers de notre temps.

    En France, toutes les livres de Paul Auster sont édités chez Actes Sud.

    A noter l’admirable traduction par Gérard Meudal.

  • « 10 jours dans un asile » de Nellie Bly…

    « 10 jours dans un asile » de Nellie Bly…

    Après ma lecture de son tour du monde en 72 jours, j’avais une envie folle de me plonger dans un autre de ses récits.

    Une fois encore nous avons affaire à du journalisme infiltré, en l’espèce dans un asile.

    L’écrivain, toujours très  déterminée, n’hésite pas un seul instant malgré quelques appréhensions légitimes à se faire passer pour folle dans le but de se faire interner afin de pouvoir parler des conditions d’enfermement.
    Et elle ne sera pas déçue par ce qu’elle va découvrir…

    « Nous n’attendons rien de sensationnel, mais un récit honnête des faits »

    « Il est facile d’y entrer mais une fois à l’intérieur, impossible d’en sortir »

    « Plus je parlais et me comportait normalement,
    plus les médecins étaient convaincus de ma folie »

    L’enquête des plus détaillée s’avèrera tellement honteusement factuelle (bain glacé, brimades, insultes, excès de pouvoir en tout genre, coups, nourriture exécrable, punitions, privations de sorties…) qu’elle engendrera des réformes importantes au niveau de la politique en matière de santé du pays.

    Cette investigation est suivie de deux autres : une concerne les bureaux de placement et l’autre une usine.
    Toutes aussi édifiantes…

    Replacez-vous dans le contexte de l’époque et vous comprendrez pourquoi Nellie Bly a été une pionnière dans l’émancipation des femmes.

    Belle lecture à tous !

    Editions Points

    Engagée en 1887 au journal New York World du célèbre Joseph Pulitzer, Nellie Bly se voit confier une mission pour le moins singulière : se faire passer pour folle et intégrer un asile, le Blackwell’s Island Hopital à New York. Intrépide, courageuse et soucieuse de dénoncer les conditions de vie des laissées-pour-compte, elle accepte le défi et endosse le rôle. Elles reste dix jours dans l’établissement et en tire un brûlot.

  • « Le coeur battant de nos mères » de Brit Bennett…

    « Le coeur battant de nos mères » de Brit Bennett…

    Note de l’éditeur :

    Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l’élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret.

    Ce livre est un rendez-vous manqué.
    J’aurais aimé l’aimer… pour son titre, pour l’histoire encensée par la critique américaine.

    D’une part, je ne sais pas si cela tient à une mauvaise traduction française mais je n’ai pas été sensible à l’écriture de l’auteur.
    D’autre part, l’histoire est malheureusement assez plate malgré les sujets abordés (maternité, avortement, triangle amoureux…).

    Best seller ou pas, il m’a littéralement laissée sur le côté.

    A vous de juger !

    Editions Autrement

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Nulle part sur la terre » de Michael Farris Smith…

    « Nulle part sur la terre » de Michael Farris Smith…

    Note de l’éditeur :

    « Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.
    Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.
    Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil. »

    Un roman social noir made in US dont Hooper aurait pu peindre l’atmosphère, à l’écriture cinématographique mais qui m’a malheureusement laissée sur le bord de la route.

    Pour les amateurs du genre…

    Editions Sonatine

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices 2018 ELLE dont je fais partie !

  • « 84, Charing Cross Road » d’Hélène Hanff…

    « 84, Charing Cross Road » d’Hélène Hanff…

    Je viens de terminer à l’instant ce p’tit bonheur d’édition…

    171 pages de plaisir pur, d’humour, de générosité, de bienveillance, d’amour des livres, de naturel typiquement américain, de réserve typiquement britannique, de rationnement d’après guerre, de charme d’un autre temps…

    A travers cette correspondance, une véritable famille se crée entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ainsi qu’un trafic littéraire et alimentaire totalement irrésistible.

    Une ode aux vieux livres, aux librairies, aux libraires et aux amitiés qui savent s’entretenir qui fait du bien.

    On en redemande.

    Ne résistez pas : belle lecture à tous !

    Editions Autrement

    Par un beau jour d’octobre 1949, Helene Hanff s’adresse depuis New York à la librairie Marks & Co., sise 84, Charing Cross Road à Londres. Passionnée, maniaque, un peu fauchée, extravagante, Miss Hanff réclame à Frank Doel les livres introuvables qui assouviront son insatiable soif de découvertes. Vingt ans plus tard, ils s’écrivent toujours.

    Ce recueil épistolaire a paru pour la première fois en 1970 !

  • « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    Sur l’autel du souvenir, la littérature, la poésie, les citations prennent vie dans un Beyrouth aussi tragique que beau.

    Au fil des pages, Aaliya nous donne envie de nous replonger dans certains livres devenus des classiques.

    Ce récit est une ode aux librairies et aux libraires (les vrai(e)s !), au papier, aux textes, aux mots mais aussi à l’Amitié et à la Liberté.
    Comme un remède à tous les maux…

    Belle lecture à tous !

    L’auteur a reçu le Prix Femina étranger 2016 pour ce livre.

    Editions Les Escales

    Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l’ombre des murs anciens de son appartement, elle s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l’une des oeuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.
    À la fois refuge et « plaisir aveugle », la littérature est l’air qu’elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu’elle ne cesse d’écouter. C’est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu’Aaliya se sent vivante.
    Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.

  • « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    Je l’avais entamé il y a un an, mais j’avais dû le mettre de côté pour cause d’encres fraîches à chroniquer dans le cadre d’aventures littéraires…

    Je l’ai repris avec plaisir il y a quelques jours de cela, et j’en suis venue à bout ! ( 1 109 pages dans l’édition Pocket quand même)

    Note de l’éditeur

    Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu’il soit aujourd’hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d’hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu’est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D’où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu’il transporte partout avec lui ?

    Mais quel livre !

    On suit pendant plusieurs années Théo Decker (et bien d’autre personnages), marqué trop tôt par un drame qui aura des conséquences tout au long de sa vie.

    Un roman d’initiation remarquable de par son intensité, où la beauté de l’Art et l’horreur des travers de la société américaine, occidentale se confrontent.
    J’y ai vu également une réflexion des plus intéressantes sur l’obsession et la rédemption.

    Un tableau dans le tableau captivant, servi par une écriture minutieuse (la traduction est très réussie).

    Je pense que c’est un livre capital dans son genre.
    Je pense donc que l’on parler de chef d’oeuvre, oui.

    Belle lecture à tous !

    imageEditions Pocket

  • « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    Je ne suis pas du tout une habituée des romans historiques, mais j’avoue que celui-ci m’a particulièrement plu !

    Déjà par l’aspect complètement inconnu des évènements en question (vous connaissiez vous le Wilhem Gustloff ?!).
    J’aime qu’un livre m’apporte quelque chose. Celui-ci m’a fait connaître une tragédie humaine et maritime hors du commun que les livres scolaires n’ont jamais évoquée !

    Ensuite par la découverte de cet écrivain lituano-américain, une femme incroyable qui aime mettre en lumière des pans d’Histoire méconnus d’une plume brillante, superbement traduite, extrêmement bien documentée, aussi réaliste que romanesque.

    Enfin par son côté récit à quatre voix qui rythment le livre du début jusqu’à la fin.

    Véritable drame humain (avant et après l’embarquement), ces pages abordent le thème de l’exil mêlé d’espoir qui s’achèvera (pour la majorité des passagers) au fond de l’océan.
    Elles libèrent des fantômes depuis trop longtemps enfouis qui ont sombré dans l’oubli le plus total et que Ruta Sepetys ranime en leur accordant un souffle de vie (littéraire) plus que mérité.

    Un GRAND MERCI à Babelio de me l’avoir mis entre les mains (et en plus de m’avoir fait rencontrer l’auteur).
    Paru chez Gallimard Jeunesse, je ne suis pas certaine que je ne serais pas passée  à côté…

    image

    Note de l’éditeur

    Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.

    Chacun né dans un pays différent.
    Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
    Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l’avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes…
    Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté…

    Inspirée par la plus grande tragédie de l’histoire maritime, Ruta Sepetys lève le voile sur une catastrophe scandaleusement occultée de la Seconde Guerre mondiale, qui a fait au moins six fois plus de victimes que le Titanic en 1912.