«Camille Claudel 1915»

Un film sur l’enfermement, l’isolement, la folie, l’attente salvatrice, l’absence de liberté, la solitude, …

Terriblement pesant.

C’est en cela que le film est réussi. On voit très bien la différence entre les internés « vraiment malades » et Camille Claudel (qui était sans doute un être à part mais certainement pas une folle au sens clinique du terme).

En revanche, il manque ce petit quelque chose qui fait que la comédienne est en phase avec le réalisateur. Bruno Dumont et Juliette Binoche ne parviennent pas à cette osmose dont le film se trouve malheureusement privé.

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« Le jardin d’éventail » de Hubert Haddad…

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Un jardin tel une personne, touché par la grâce d’une poésie philosophique, japonaise de surcroît.

« Toute chose disparaît dans sa propre apparence »

« Chaque saison est la saison de celle qui la précède »

« Quand la tempête gronde et que la solitude reste entière, comment les cueillir, les fleurs du silence ? »

« Jardiner, c’est renaître avec chaque fleur »

« Il faut laisser les choses vivre. L’imperfection ouvre à la perfection »

Belle lecture à tous !

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Devant un feu de cheminée, à la campagne, ce fût un régal…

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Editions Zulma

« Feu pour feu » de Carole Zalberg…

« Je voulais que pour toi au moins tout commence ici. »

« Je te connais si peu aujourd’hui. »

« Victimes et bourreaux sans doute se côtoient dans cet univers brouillé par l’urgence de fuir, quelle qu’en soit le raison.
Notre périple a fait de toi une machine à vivre.
Une machine à vivre, Adama, pas à tuer.
La nuit est sale, dépose à chaque inspiration sur la langue, au palais et jusqu’aux entrailles le goût même de la terreur.
(…) goutte à goutte infusant ta conscience jusqu’à la révélation : l’horreur de ton crime.
Si tu t’en remets c’est que tu te seras arraché ce qui en soi rend humain.
Alors tu ne serais plus Adama, mon enfant (…) et je devrais, après tout ce temps, t’abandonner.
Autant m’abandonner moi-même. »

Le (quasi) monologue d’un père suite au crime atroce perpétré (notamment) par sa fille.
Ses interrogations, ses doutes, sur fond de climat social, d’immigration, d’intégration, conséquences (inévitables ?) de ce Feu pour feu.
La voix de la fille en touches éparses, habitée par une violence tristement actuelle.

L’intensité dramatique de ce texte est renforcée par sa concision (72 pages) et son écriture ciselée d’une extrême justesse.
Une claque !

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Editions Actes Sud

« Passagère du silence » de Fabienne Verdier…

Commencé dans l’avion qui m’a portée jusqu’à Bangkok, il m’a accompagnée durant un mois en Asie et au Cambodge.
Sa lecture s’est achevée ce jour à Paris.

Parce que, quoi qu’il en soit, il faut bien y mettre un terme, un jour.

Ce temps anormalement long trouve deux explications : ce livre m’a tellement plu que j’ai fait exprès de le dévorer lentement; ce livre renferme de telles pépites philosophiques, artistiques, taoïstes, bouddhistes et autres que le laisser infuser à ce point m’a été nécessaire.

Et je sais qu’il m’habitera pendant longtemps.

Récit d’une histoire vraie, il n’en a que plus d’échos.
Cette Femme-Artiste déterminée est allée bien au-delà de ce qu’elle recherchait, parfois au mépris de sa santé, toujours jusqu’au moindre bout de poil de son pinceau.
Non seulement cela force le respect, mais encore cela peut provoquer le sentiment envahissant de suivre sa propre voie, quel qu’en soit le trait…

Fabienne Verdier, si un jour le hasard veut que vous me lisiez ici, MERCI !

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« Je suis de ces quelques derniers peintres à croire encore avec ferveur à la transmission des puissances de l’esprit en un coup de pinceau »

Editions Le Livre de Poche