Livres de photographies de Matthieu Ricard

Ces deux livres, cela faisait un moment qu’ils me faisaient de l’oeil.

« Visages de paix / Terres de sérénité » est un recueil de photographies uniquement en noir & blanc.
Juste sublime.

Cela m’a fait instantanément penser à une citation de Henry David Thoreau…

« Notre vie se perd dans des détails… Simplifiez, simplifiez, simplifiez ! » 

… que l’on retrouve (et cela m’a fait sourire) dans « Un voyage immobile (L’Himalaya vu d’une ermitage » qui nous propose une lecture à la fois photographique et littéraire.

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Editions de La Martinière

Matthieu Ricard reverse la totalité de ses droits d’auteur à ses projets humanitaires.
Laissez-vous donc tenter, autant pour vos yeux que pour ses belles causes !

« Le pigments d’éternité » de Philippe Nonie…

« Léonard de Vinci a inventé beaucoup de choses dans sa vie.
Mais il en est une qui, plus encore que toutes les autres, dépasse l’imagination. »

« Le sfumato, c’est le secret de la traversée du temps. »

J’ai eu du mal à refermer ce livre. Parce que l’histoire est tellement incroyable qu’elle m’a littéralement happée ! J’étais bien dedans.

Imaginez…

Note de l’éditeur

A la mort de son père, un célèbre restaurateur de tableaux de maîtres, Florence se rend chez le notaire pour régler les formalités d’héritage. Elle se retrouve dans l’obligation inattendue d’écouter une lettre écrite vingt-cinq ans auparavant dont le contenu la laisse abasourdie : la Joconde serait toujours vivante ! Elle aurait traversé les siècles grâce à une invention méconnue de Léonard de Vinci : les « pigments d’éternité », prévus pour protéger la Joconde de la morsure du temps et fondre le jour où Mona Lisa rencontrerait l’amour… Florence va alors mener l’enquête afin de comprendre sa propre histoire, celle d’un père dont elle découvre la face cachée, d’une mère qu’elle n’a jamais connue et celle, aussi, de la plus célèbre peinture au monde.

L’histoire jongle entre 1514/1519, 2000 et 2025 en fonction des personnages (Léonard de Vinci et son modèle, Claire & Pablo, Florence & Vincent) avec un petit aparté -obligatoire- en 1911/1913 (Vincenzo Perugia et la Joconde).
Cela rythme assurément le récit et nous tient bien en haleine !

Véritable thriller artistique, on y trouve également une réflexion sur l’acte de créer, la quête amoureuse et le temps que j’ai trouvé très intéressante.

« Je voulais profiter de l’éternité pour l’aimer et la peindre.
L’amour et la peinture sont indissociables dans mon esprit.
Je voulais la saisir dans toutes ses nuances,
toute sa complexité, ce qu’une vie ne permet pas. »

« Défier le Temps pour atteindre la perfection dans la peinture. »

La fascination populaire pour ce tableau m’a toujours surpris.
Force est de constater que Philippe Nonie a réussi à émousser mon intérêt, et bien plus encore…

Et si c’était possible ?

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Editions Paul & Mike

« Le Joker des puissants » de Stéphanie Maupas…

Ce livre est une véritable autopsie de la CPI (Cour Pénale Internationale) battie sur les espoirs les plus hauts et rattrapée par la réalité d’un monde à l’agonie.

Il est nécessaire mais il laisse un sentiment d’amertume totale.

C’est une enquête extrêmement bien documentée, digne d’un thriller dans sa construction.

Mais si je n’avais pas fait mon Droit m’aurait-il plu ? Je n’en suis pas certaine.
Pour les amateurs du genre donc…

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Editions Don Quichotte

Je remercie Babelio et Masse critique de m’avoir proposé cette lecture pour la chroniquer sur leur plateforme littéraire ( « Le Joker des puissants » ).

 

« En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut…

C’est un premier roman qui fait beaucoup parler de lui depuis la rentrée littéraire hivernale.
Nouvel écrivain, petite maison d’édition du Sud-Ouest…

Note de l’éditeur :

Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

Ce livre nous fait passer du rire aux larmes grâce à une écriture d’une belle sensibilité.
C’est une ode à l’originalité, à la fantaisie (codes inversés, jeux de mots…), à l’Amour, à une forme de vie.

« Certains ne deviennent jamais fous…
Leurs vies doivent être bien ennuyeuses »
(Charles Bukowski)

« Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit,
à l’envers,
parce que la vie c’est souvent comme ça »

Un livre agréable et efficace ?
Oui, assurément. Impossible de le nier.
On passe un joli moment.

Original ?
Je vais certainement m’attirer les foudres de certains mais sincèrement, non.
Malgré la poésie qui s’en dégage, il y a une certaine similitude dans l’atmosphère à relever : Olivier Bourdeaut n’aurait-il pas eu pour voisins une certaine Famille Jardin et Boris Vian ?

A mes yeux ce n’est donc pas LE roman de l’année mais belle lecture à tous, ne serait-ce que pour le plaisir tout simple de se faire du bien quoi qu’il en soit !

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Editions Finitude

NDLR. Deuxième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

« Bellevue » de Claire Berest…

Dès la première phrase du livre nous sommes plongés dans l’ambiance d’une écriture sans fard qui remue !

Tout du long c’est brut de décoffrage, sans fioriture.

« Je suis allongée sur un lit banal. Je cherche la lumière. (…) Mais qui contrôle la lumière ? »

« Après moi le déluge. Qu’y-a-t-il après le moi ? Peut-il disparaître de manière définitive ? »

Et plus on tourne les pages, plus on plonge avec l’héroïne…

« Chez moi est peut-être ce nulle part. »

« Tout est flou, je suis floue, je me suis rendue floue. »

Note de l’éditeur

Alma se réveille à quatre heures du matin. Dans un hôpital psychiatrique. Deux jours plus tôt, elle fêtait ses trente ans. Écrivain prometteur, Alma est une jeune Parisienne ambitieuse qui vit avec Paul depuis plusieurs années ; tout lui sourit. Et, d’un coup, tout bascule. Son angoisse va l’emporter dans une errance aussi violente qu’incontrôlable et la soumettre à d’imprévisibles pulsions destructrices. Que s’est-il passé pendant ces quarante-huit heures ?

C’est un livre qui bouscule.
Parce que les descriptions, la dissection psychologique sont telles qu’elles ne peuvent que perturber.
Et tout ce qui ne laisse pas indifférent est grisant. Addictif même…

L’auteur nous fait rentrer dans la tête d’Alma d’une manière flippante.
En même temps, c’est terriblement jouissif.

La vie d’une femme de 30 ans.
L’image qu’elle a d’elle (et des autres).
L’engagement.
La vie de couple.
La liberté.
La fuite.
Le sexe.

L’héroïne est happée par une violence irrésistible à laquelle elle ne peut échapper…

« J’ai toujours imaginé que chacun possède une fenêtre dans la tête. »

« Couper ce bras c’était éprouver la solidité de la fenêtre que chacun garde fermée dans sa tête, une manière de vérifier son étanchéité. »

« Je regarde mon bras couturé, et je n’éprouve rein sauf le souvenir du soulagement. »

« Je me suis coupée le bras pour produire du réel. Pour concentrer dans un symbole violent ce qui ne se voit pas, ni ne s’exprime intelligiblement. »

Si l’auteur n’a pas vécu ce qu’elle décrit, sincèrement je ne sais pas comment elle a fait pour rendre ces lignes plus vraies que nature.
L’écriture est remarquable qui plus est.

La construction du livre est intéressante et rythmée : elle alterne l’hôpital psychiatrique et les deux jours précédents où tout a basculé.

« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l’herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »

« Je suis à Bellevue, le lieu où l’on se retrouve quand on s’est perdu de vue. »

Plusieurs jours après, l’histoire est toujours très présente dans ma tête.
Elle m’a profondément marquée et m’a donnée envie de découvrir les autres livres écrits par l’écrivain.

J’ai pris beaucoup de notes en le lisant. Notamment ceci (juste un p’tit conseil) : Messieurs, n’oubliez jamais de descendre la poubelle lorsque votre compagne ou votre femme vous le demande…

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Editions Stock

Un GRAND MERCI à Ludivine ( «  Emilia & Jean  » ) de m’avoir donnée envie de le lire ( «  Je me suis mise en pause de la vie  » ) et de m’avoir convaincue par la même occasion de passer du côté obscure – même Jayavarman n’en revient pas – pour nos prochaines vacances en Asie (liseuse Kobo, histoire de gagner de la place dans ma valise – plus de chaussures du coup !!! )