« Boris venait de loin et on n’en parlait pas.
Il venait de loin et c’était assez comme ça.
Pas de quoi en faire une histoire. »
Et pourtant si…
Boris, c’était le grand-père, dont « la famille a été assassinée pendant la guerre ».
« Au début, je n’y ai pas vraiment prêté attention.
On ne prête pas attention aux souvenirs ».
A 20 ans, la narratrice s’installe dans l’ancien appartement familial et se sépare de tous les livres lui ayant appartenu.
« Il n’empêche que je suis soulagée et que ma vie peut commencer.
Enfin c’est ce que je crois.
Je regrette vite mon geste. »
Elle se rend très vite compte de l’erreur qu’elle a commise et qui désormais va la hanter…
« Rien ne me paraît plus important que de me souvenir et de les retrouver. »
Mais « peut-on se souvenir d’une chose que l’on a pas connue ? »
Après une totale indifférence, l’attraction des absents deviendra irrésistible, indispensable.
Séverine Werba nous propose avec ce premier roman une enquête identitaire intense et vitale.
« Je témoigne d’un non -témoignage, je témoigne d’un silence, d’un trou laissé par la souffrance.
Je témoigne d’une amputation.
Je n’ai rien vu de mes yeux, je n’ai pas de souvenirs, je n’ai pas connu ceux qui sont morts et pourtant ils m’importent.
Et pourtant je les cherche. »
L’ombre de Boris (et des autres) plane…
L’ombre d’elle-même…
Véritable catharsis…
Roman ou récit ?
Je comprends que l’on puisse légitimement se poser la question mais peu importe à mes yeux.
Plusieurs jours après la dernière page tournée, l’h(H)istoire m’habite toujours.
Et c’est bien cela que je demande à un livre : qu’il m’imprègne et qu’il en reste quelque chose.
Belle lecture à tous !
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Editions Fayard