Note de l’éditeur :
« Je ne peux pas t’expliquer pourquoi, pas maintenant, mais sois patient, je te raconterai dès que j’aurai trouvé les mots. J’ai besoin de respirer, encore un peu, un autre air que celui, étouffant, de l’été 1984, celui que j’avais refoulé et que j’ai retrouvé dans une salle de la prison de Nantes, il y a trois semaines « .
Deux nuits ont bouleversé la vie d’Hélène à 30 ans d’intervalle, la troisième, à la veille d’un procès, sera peut-être enfin celle de la vérité…
Ce jeudi 12 janvier 2017 Sylvie Le Bihan nous propose un roman dans la droite ligne de son (superbe) tout premier : « L’Autre » .
Et il prend (lui aussi) aux tripes !
Côté construction de la narration, celle-ci est des plus intéressantes : par le biais d’une lettre qu’elle écrit à son (futur ex) amant, Hélène avoue un drame qu’elle a vécu il y a plusieurs années de cela et qui pourrait l’excuser de ne pas honorer son rendez-vous, voire de rompre…
Avec son style contemporain, direct, sans concession mais non dénué d’une certaine pudeur que je décèle dans chacun de ses livres, elle jongle entre le présent et le passé qu’elle manie à la perfection et nous offre un nouveau texte intense, poignant !
Parce qu’entre ses lignes, à travers ses personnages féminins, ne nous y trompons pas : l’auteur nous dévoile beaucoup de choses sur elle.
Pour moi, Sylvie fait partie de ces écrivains rares de l’intime qui ne tombent jamais dans le pathos.
De cette émotion vraiment très très forte que je ressens lorsque je la lis, j’y perçois (mais je peux me tromper) une quête. Aussi indicible que brûlante, hurlante.
Pour finir par accepter, pour tenter d’oublier un drame, faut-il oser le pointer du doigt et le décortiquer là où ça fait le plus mal, l’avouer, le partager ?
L’écriture comme une reconstruction, une renaissance, une résilience…
Ai-je le droit de parler de ce livre comme d’un coup de coeur étant donné le sujet traité ?
Je me pose la question, en bonne fille raisonnable que je suis. La réponse n’est pas évidente.
Ce que je peux affirmer, c’est que je suis certaine qu’il faudra compter sur lui dans cette rentrée littéraire parce qu’encore une fois, oui, ce témoignage est nécessaire, indispensable.
Editions du Seuil