« La porte du ciel » de Dominique Fortier…

Note de l’éditeur :

« Alors que la Guerre de Sécession fait rage, deux fillettes que tout oppose, deux destins, vont se croiser.

Au cœur de la Louisiane et de ses plantations de coton, deux fillettes grandissent ensemble. Tout les oppose. Eleanor est blanche, fille de médecin ; Eve est mulâtre, fille d’esclave. Elles sont l’ombre l’une de l’autre, soumises à un destin qu’aucune des deux n’a choisi. Dans leur vie, il y aura des murmures, des désirs interdits, des chemins de traverse. Tout près, surtout, il y aura la clameur d’une guerre où des hommes affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.

Plus loin, dans l’Alabama, des femmes passent leur vie à coudre. Elles assemblent des bouts de tissu, Pénélopes modernes qui attendent le retour des maris, des pères, des fils partis combattre. Leurs courtepointes sont à l’image des Etats-Unis : un ensemble de morceaux tenus par un fil – celui de la couture, celui de l’écriture.

Entre rêve et histoire, Dominique Fortier dépeint une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s’inventer et pose avec force la question de la liberté. »

L’atmosphère créée par Dominique Fortier nous conte une histoire passée et actuelle, et nous prend souvent à partie en tant que lecteur.
D’un côté deux fillettes que tout oppose à leur naissance, deuxième moitié du XIXe. Les plantations, les champs de coton, les us et les coutumes de cette période, les esclaves (libres ou non)…
De l’autre, plus proches de nous, des couturières, esclaves modernes d’une société qui n’a pas complètement compris le sens strict du mot abolition et qui a fait de cette condition un mode de vie qui s’est ancré dans les moeurs…
En toile de fond : Abraham Lincoln, la guerre de sécession, l’Alabama, le Mississipi… et la Liberté !

Si l’écriture contemplative nous permet de bénéficier de belles descriptions, elle laisse toutefois sur le côté les émotions intrinsèques aux personnages que personnellement j’aime ressentir et qui, du coup, manquent d’un certain relief à mon goût.
J’aurais personnellement apprécié que l’auteur aille plus loin, plus en profondeur, dissèque les personnalités d’Eléanor et d’Eve, les mette dans un réel abyme historique. Elle ne l’a pas voulu volontairement et s’en explique à la  fin du livre mais c’est un drôle de choix, que j’ai du mal à comprendre.
Cela lui aurait évité, à mes yeux, certains clichés en surface.

Une lecture inégale donc. Parfois intéressante, souvent déroutante du fait (aussi) de la construction fragmentée de la narration.
Est-ce pour autant audacieux dans la façon de traiter le sujet ? Je vous laisse juge…

Dominique Fortier est un écrivain québécois.
« La porte du ciel » est paru en 2011 (éditions Alto).
C’est son troisième roman sur les cinq publiés.

Editions Les Escales

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