« L’image manquante »

Un documentaire fort original et sans concession (comme toujours) de Rithy Panh, où des marionnettes remplacent ces absents tellement présents.

A voir, pour peu que l’Histoire cambodgienne ne vous laisse pas indifférent.

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A voir également S21 & Duch

« Journal d’un écrivain en pyjama » de Dany Laferrière…

C’est un livre qui ne pourra pas vous laisser indifférent si vous écrivez ou si vous êtes dans l’optique d’écrire un jour…

Dany Laferrière nous transmet en effet ses précieux conseils d’écrivain, mêlant à la fois le sérieux et l’humour avec brio.

Belle lecture à tous !

« Emotion + musique = rythme »

« Bernard Werber sait tout des fourmis mais aucune fourmi ne sait qui est Bernard Werber »

« On a beau descendre au fond du trou noir, on ne dénichera pas la pépite si elle ne s’y trouve pas »

« La poésie s’habille comme elle veut. Je la préfère en minijupe, mais ça ne regarde que moi »

« Le silence n’est pas un temps mort mais l’oxygène nécessaire »

« L’ennemi du charme, c’est la mécanique »

« Ecrire un jour un livre qui mérite l’arbre qu’on a dû abattre pour le fabriquer »

« S’il vient, prenez l’argent du succès, mais éloignez-vous du bruit qui l’accompagne »

« Pour tout écrivain il y a une mer d’encre à traverser et cette musique à trouver »

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Editions Grasset

« Je ne retrouve personne » de Arnaud Cathrine…

Deuxième plongée dans l’univers de Arnaud Cathrine après  » Nos vies romancées « .
Je dois avouer que j’apprécie particulièrement son style et l’écho qu’il engendre (chez moi).

Aurélien est amené à quitter Paris pour organiser la vente de la maison normande familiale dans laquelle il ne venait plus…

Tour à tour amer et joyeux dans sa mélancolie, l’homme s’extrait de l’écrivain pour laisser la place à sa vie.

« S’efforcer de ne penser à rien. Contempler la mer étale. Respirer l’air chargé d’iode. Sentir mes pas sur le sable et les couteaux de mer qui cassent. Juste ça »

« Lorsque je vivais ici, je détestais le dimanche et le lundi à part égale, promesses de rues vides, de commerces fermés. Aujourd’hui, après dix-sept ans de vie parisienne, je n’aime rien tant que ces parenthèses »

 » (…) ne pas fabriquer du passé. Seul dans cette maison, je laisse au contraire tout affleurer, sans prévoir encore les effets de ce reflux. On dirait qu’une digue intérieure a cédé »

« Je me suis ouvert une bouteille de (…), savourant cette anesthésie si particulière : l’ivresse dont on attend qu’elle bâillonne toute émotion susceptible de contrevenir à une bienheureuse (quoique temporaire) indifférence aux choses (on sait à quoi le plus souvent) »

« Moi je n’ai envie de rien, sinon de laisser les choses venir »

« La splendeur de l’imprévisible »

« (…) oui je ne suis qu’une sève curieuse; oui, j’ai le goût des chemins de traverse, des sentiers dépréciés (…) »

« A présent, je deviens sans jamais me perdre de vue »

« L’incarnation si ratée dont témoigne notre quotidien »

« On ne trouve pas la solitude, on la fait » (Marguerite Duras)

« Ici, il ne fait pas si gris qu’on le dit. Il « fait seul » mais je l’ai voulu »

« Paris a fini par dévoiler ses frontières. Ici en revanche, l’horizon ne déçoit pas »

« La vérité exige d’être formulée à bout portant. Alors elle tue. Le sachant, on tient en joue sans jamais tirer… Ou à blanc »

La nostalgie n’est-elle pas, dans son côté positif, le bonheur de retrouver finalement un certain passé pour mieux s’abandonner à autre chose ?

En ne retrouvant personne, il se retrouve.
Lui.

Un TRES BEAU livre, tout simplement.

Belle lecture à tous !

Je ne retrouve personne Arnaud Cathrine

Editions Verticales