Note de l’éditeur :
Elle est allemande, lui américain. Ils se rencontrent à quelques semaines de la chute du nazisme. Dans cet univers de guerre et de faux-semblants, leur amour peut-il avoir un sens, un avenir ? Et même une réalité ?
Lorsque Babelio (encore merci à eux) m’a proposé de me l’envoyer pour le chroniquer, je n’ai pas hésité une seconde.
La période m’a toujours intéressée et je trouve la dissection des sentiments paradoxaux passionnant.
Le livre est rythmé par le fait que les deux personnages se font écho : Steven alias Clarence Wilson, soldat fantôme de son état. Hanna, berlinoise qui a fui à bicyclette.
Deux points de vue intéressants et qui apporte pour celui d’Hanna un éclairage très intéressant sur la société allemande (et les secrets de famille de ce côté-là aussi) pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Nous sommes bien loin (et c’est tant mieux) d’une histoire cul-cul la praline.
Elle est belle, bien qu’il lui manque une fois le livre refermé une certaine profondeur, ce truc complètement fou qui fait que…
L’écriture émérite est à signaler, même si j’estime celle-ci un peu trop dans la retenue pour l’histoire contée.
J’ai envie de dire que si tout cela est fait pour nous troubler, c’est réussi… Et j’arrive même à me persuader au final que c’est ce que l’écrivain a voulu pour que cela participe à l’atmosphère souhaitée.
Belle lecture à tous !
« La pluie. Incessante. Qui nous dévaste, nous pénètre. Nous glace. Nous recouvre de boue, sans espoir de sécher »
« Je pense à mon vélo resté dans le wagon. A la mort qui, pour cette fois, n’a pas voulu de moi »
« J’aime les filles à bicyclette. Elles incarnent la liberté. La liberté, chez une femme, est ce qui me trouble le plus »
« Je ne sais plus comment cela s’est installé en moi. Cette tentation de m’effacer qui me traverse parfois. L’idée de me fondre dans le décor. Comme si je doutais de ma propre existence, celle qui m’a été assignée par ma naissance et le regard des autres. Il m’arrive de ne plus percevoir clairement les limites de la réalité »
« Que pourrions-nous espérer bâtir, nous qui nous sommes connus sur des décombres ? Dans la violence. Emportés par l’Histoire monstrueuse qui grandit ou avilit tous ceux qu’elle touche. Et pourtant je ne parviens pas à me convaincre que nous sommes sans avenir. Vois-tu, j’espère encore. Il est dans ma nature de résister »
« Décidément, tu as tout souillé, l’Autre ! Tout saccagé. Est-ce parce que c’est la fin que j’ose de te dire en face ? Tu as profané tes adorateurs comme tes adversaires. A grande échelle comme dans nos vies minuscules. (…) Qui va nous réparer, nous les abîmés ? Qui va ressusciter nos morts ? Qui va me guérir moi ? »
Editions Robert Laffont
Ca donne envie !!!
Super alors !