Aujourd’hui paraît le deuxième roman de Florence Herrlemann.
Et il est beau.
Vraiment très beau.
La grande amoureuse des Lettres devant l’éternel que je suis a été comblée. L’écrivain nous propose en effet une correspondance entre Hectorine (104 ans) et Sarah (29 ans) qui habitent le même immeuble à un étage d’écart.
Saugrenu comme procédé ? Pas tant que ça…
La dame âgée a beaucoup à dire à sa jeune voisine du dessous…
Mais quoi exactement ? Dans quel but ?
Des interrogations et des révélations vont naître une intrigue et une amitié hors du commun, aussi agaçante, mystérieuse que magnifique jusqu’au dénouement final que je ne vous dévoilerai pas bien sûr.
Le lecteur sort des dernières pages les yeux quelque peu mouillés (personnellement c’est rare mais je n’ai pas pu retenir mes larmes, j’avoue…) tout aussi orphelin que Sarah, en éprouvant un manque considérable que vous comprendrez à la lecture.
L’incipit est de toute beauté. La plume est précise et ciselée et la construction « en entonnoir » (je ne trouve pas d’autre terme) finement aboutie.
J’ai pu également relever de sublimes passages sur la Littérature.
Florence Herrlemann nous fait rentrer dans la peau de ses personnages comme rarement j’ai pu le ressentir. On éprouve exactement les mêmes émotions.
Elle réalise là, pour moi, un sacré coup de maître, qui plus est en conviant l’Histoire dans l’histoire d’une merveilleuse manière épistolaire.
On oscille tout à la fois entre un classicisme absolu et une modernité folle.
Refermer ce livre est un deuil littéraire.
Je ne suis pas prête d’oublier Hectorine et Sarah.
Belle lecture à tous !
Note de l’éditeur (Albin Michel) :
« Dans le petit immeuble parisien du Marais où elle vit depuis des lustres, Hectorine voit d’un jour à l’autre l’appartement du dessous investi par une nouvelle voisine, Sarah. Pour lui souhaiter la bienvenue, la vieille dame dépose une lettre sur le pas de sa porte. Cette missive sera suivie de beaucoup d’autres, retraçant une traversée du XXe siècle incroyable, entre le Cabourg de La Recherche, le Berlin du IIIe Reich et le Paris d’après-guerre.
Mais pourquoi toutes ces lettres? « Un jour, vous saurez », promet la centenaire à Sarah qui se prend au jeu, intriguée par cette voisine invisible dont les confidences laissent percer l’aiguillon d’un douloureux secret…
Dans ce roman totalement insolite qui redonne vie et fraîcheur au genre épistolaire, Florence Herrlemann insuffle un véritable hymne à la vie, à la parole qui délivre et à la transmission entre générations. Ce voyage fascinant au cœur de l’Histoire nous rappelle aussi que l’amitié est le plus tendre des pactes. »
Comme j’aurais aimé le dire aussi bien. Mais l’important est bien d’être d’accord. C’est un magnifique roman.
J’aime beaucoup la tienne également. Quand c’est écrit avec le coeur… Je t’embrasse fort