« Et boire ma vie jusqu’à l’oubli » de Cathy Galliègue…

Après « La nuit, je mens » dont je vous avais parlé, le nouveau roman de Cathy Galliègue est paru la semaine dernière aux Editions Emmanuelle Collas.

« Et boire ma vie jusqu’à l’oubli ».
Titre ô combien magnifique et qui résume à lui seul les sujets abordés et la puissance de l’écriture qui s’en dégage.

Betty boit comme Cathy écrit comme le bibliophile lit…

« J’ai encore cédé à ce doux abandon »

L’auteur est une révélation dans ma vie de lectrice. Je la suis depuis ses débuts et il y a ce truc entre ses lignes qui fait que.

On retrouve ici le style « Galliègue » : les mots choisis avec précision, les phrases percutantes… ce que j’ai déjà appelé la « moëlle » de la Littérature la concernant.
Je parle de style oui. Parce que tout comme son amie imaginaire  Françoise Sagan qui en avait , elle en est sacrément pourvue elle aussi !
Cathy, c’est la nécessité, l’urgence d’écrire, coûte que coûte.  Un remède dont elle ne peut se passer. Une plume décomplexée.

Comme ses précédents manuscrits je l’ai lu d’un coup, sans aucune pause, en oubliant les ronrons de nos poilus et mon thé devenu froid par la force des choses.
C’est un texte qui, par sa maîtrise, vous happe et ne vous laisse aucun répit.
J’ai pris des notes. Beaucoup.
De ses bleus à l’âme à elle, de maux familiaux personnels elle nous offre une histoire poignante. Point de fioritures. Jamais. Le sujet principal est certes intemporel, universel mais elle le marque de sa petite musique si juste qu’on a l’impression qu’il n’a jamais été traité. Il en devient unique, indélébile.

Il est compliqué de se « défaire » d’un livre de Cathy. Vous ne parvenez pas à les oublier. Ils vous habitent pendant longtemps, et ceux que vous prenez ensuite dans votre PAL peuvent manquer d’éclat.

Cet écrivain, c’est comme toutes les addictions : il est très difficile de s’en passer…

A bons entendeurs.

Note de l’éditeur (Emmanuelle Collas) :

« Betty s’efforce de vivre mais, à la nuit tombée, elle se cache et boit pour oublier la mort de son mari, Simon, et pour se souvenir de sa mère. Elle s’abrutit et s’effondre. Dans sa quête de la vérité, les images reviennent peu à peu. Des clichés tendres de l’enfance, une mère trop belle pour être vraie, des souliers rouges… et cette question lancinante : « Elle est où, maman ? » Cathy Galliègue aborde dans Et boire ma vie jusqu’à l’oubli un sujet tabou, celui de l’alcoolisme féminin, et nous offre un roman sans filtre sur la mémoire et le deuil, un diamant brut plein d’humanité et d’espoir. Après une carrière dans l’industrie pharmaceutique en France, elle est partie vivre en Guyane, où elle a animé pendant un saison une émission quotidienne littéraire sur la chaîne Guyane1ère et où elle se consacre désormais à l’écriture. Son premier roman, La nuit, je mens (Albin Michel, 2017), a remporté un succès d’estime, il est sélectionné pour le Prix Senghor 2018. Et boire ma vie jusqu’à l’oubli est son deuxième roman. »

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