« La confession d’un enfant du siècle« est l’unique roman (en prose) qu’Alfred de Musset écrivit en 1836, juste après sa liaison passionnelle de deux ans avec George Sand à qui les mots sont adressés.
Sylvie Verheyde, actrice, scénariste et réalisatrice s’en est admirablement emparée, pour deux raisons.
La première tient dans son choix du rôle principal attribué à Pete Doherty (auteur-compositeur-interprète de rock sur les terres de sa très gracieuse Majesté). J’ai dû me faire violence pour accepter cet état de fait, et je suis finalement sortie enchantée par son jeu d’acteur ! Il fallait oser prendre une telle figure (« défrayeur people chronique »), mais il campe un Octave-Musset plus vrai que nature, au point que l’on se demande s’il ne joue pas son propre rôle.
La deuxième tient dans son choix de la direction de la photographie, qui arrive à retranscrire admirablement bien l’atmosphère du XIXe siècle (lieux de débauche, silences aristocratiques, résistances corporelle et émotionnelle -pour finalement succomber-, attente, passion destructrice, regrets, …). C’est vraiment une belle palette d’émotions qui nous est ici offerte.
En jouant sur ces deux tableaux, la réalisatrice fait de ce film au parti pris « ancien » une toile résolument moderne !
NDLR. Sélection officielle Cannes 2012, « Un certain regard ».