Ce billet aura sans doute été un des plus difficiles à écrire jusqu’à ce jour.
Cela fait trois jours que je suis dessus.
Sans doute parce que ce livre m’habite encore, et pour un moment…
Note de l’éditeur :
Depuis deux ans, ou un peu moins, ou une éternité, je marche, je prends des trains, des bus, je fais du stop, je m’agrippe à la route comme un scarabée vert ayant replié ses élytres. Je croise les humains, parle à peine avec eux, je ne suis pas très liant. Il m’arrive parfois de rester un ou deux jours en leur compagnie, mais, c’est plus fort que moi, je repars assez vite. C’est curieux, je n’ai aucune mémoire. Ou plutôt j’ai des trous, grands et veloutés comme des ailes de phalènes. J’avance et tout s’efface derrière moi.
Après un accident de voiture, le jeune Iwill a rompu toutes attaches familiales. Il va désormais au hasard des routes. Lorsqu’il arrive à Luzimbapar, il rencontre Sarah et Laston. Le couple vit coupé du monde entouré d’une meute de chiens féroces. Pendant que Laston creuse des tunnels sans fin dans une ancienne mine de cuivre, Sarah confie à Iwill un cahier sur lequel il devra consigner sa vie, instaurant un pacte tacite : il s’en ira une fois le cahier achevé… Une étrange relation s’installe entre eux : ses hôtes inquiètent Iwill autant qu’ils le fascinent. Mais Iwill est-il vraiment libre de ses mouvements, les chiens le laisseraient-ils partir sans broncher s’il le décidait ?
Des pages remarquables sur la Vie, la Mort, l’Amour, l’Absence, la Fuite, le Temps, la Liberté, le Silence…
« On ne peut pas empêcher la vie de vivre. »
« Tout est dissimulé, tout est à comprendre à demi-mot. »
« Rien ne vaudra à jamais l’éclaboussant silence des étoiles
qui accompagnent mes départs. »
« Si le hasard est un bordel, le destin, lui, est un sacré beau dessin. »
« Se confier, c’est livrer ses odeurs les plus secrètes. »
« On est toujours le même, il n’y a que le paysage que l’on traverse qui change. »
« Le confort, c’est la drogue des faibles et des trouillards. »
« Le seul métronome qui calme vraiment mon coeur
c’est la cadence de mes pas sur des routes sans fin. »
Sublime mise en abîme, Alain Cadéo nous plonge dans une introspection d’une beauté poétique irrésistible servie par une plume ciselée d’une délicatesse absolue.
Donner, trouver un sens à sa vie après un malheur insurmontable. 13 lettres.
Aller jusqu’au bout d’un chemin pour y trouver l’espoir, le renouveau. 9 lettres.
De la tension du huis-clos s’évaporent des murmures qu’il vous appartient de découvrir en lisant ce livre.
TRES belle lecture à tous !
Editions Mercure de France
Un GRAND MERCI à Martine et à Alain.