Hier, ce livre a reçu le Prix Renaudot.
Il me restait quelques pages, celles qui m’ont fait tant avoir les larmes aux yeux ce matin dans mon p’tit train de banlieue qui me menait à l’Atelier.
Personnellement, je pense que ce texte brillant méritait le Goncourt.
Certains diront que ce n’est qu’un prix.
Mais lorsqu’un livre est à ce point réussi, il mérite le Graal littéraire non ?
Passons.
Charlotte, c’est Charlotte Salomon, peintre juive allemande gazée enceinte à Auschwitz.
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Je ne la connaissais pas du tout, je l’avoue, mais je l’ai très vite aimée au fil des pages.
La lecture m’a rapidement donnée l’envie (irrésistible) de la googlelisée…
Tout d’abord pour mettre un visage sur un nom…
Et puis pour voir ses tableaux…
Ce livre retrace donc la (courte) vie du peintre.
On y croise forcément toutes les atrocités de la guerre 39-45 et les drames vécus par une famille forcée à l’exil.
L’on y trouve également une réflexion artistique fort intéressante.
« Elle doit vivre pour créer.
Peindre pour ne pas devenir folle. »
« Fallait-il aller au bout du supportable ?
Pour enfin considérer l’art comme la seule possibilité de vie. »
Le génie de Foenkinos ?
Sa technique d’écriture.
Comme un poème de vers libres.
« J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne à la ligne pour respirer »
Une mécanique qui participe à l’Histoire.
Elle l’a rend d’autant plus hachée, saccadée, interrompue, suspendue, habitée, violente, bouleversante… Empreinte de ce qui fait son tout.
« J’étais tous les personnages dans ma pièce.
J’ai appris à emprunter tous les chemins.
Et ainsi je suis devenue moi-même.
(…)
Il faut une lumière éclatante pour mourir »
Un très beau livre.
TRES BEAU.
Editions Gallimard