Étiquette : Romans étrangers

  • « Le coeur battant de nos mères » de Brit Bennett…

    « Le coeur battant de nos mères » de Brit Bennett…

    Note de l’éditeur :

    Nadia a 17 ans et la vie devant elle. Mais quand elle perd sa mère et avorte en cachette, tout change. Elle choisit alors de quitter la communauté noire et religieuse qui l’a vue grandir. Boursière dans une grande université, Nadia fréquente l’élite. Elle a laissé derrière elle Luke, son ancien amant aux rêves brisés, et Aubrey, sa meilleure amie. Durant une décennie marquée des affres de la vie, les trajectoires des trois jeunes gens vont se croiser puis diverger, tendues à l’extrême par le poids du secret.

    Ce livre est un rendez-vous manqué.
    J’aurais aimé l’aimer… pour son titre, pour l’histoire encensée par la critique américaine.

    D’une part, je ne sais pas si cela tient à une mauvaise traduction française mais je n’ai pas été sensible à l’écriture de l’auteur.
    D’autre part, l’histoire est malheureusement assez plate malgré les sujets abordés (maternité, avortement, triangle amoureux…).

    Best seller ou pas, il m’a littéralement laissée sur le côté.

    A vous de juger !

    Editions Autrement

    Livre lu dans le cadre du Jury du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « La salle de bal » d’Anna Hope…

    « La salle de bal » d’Anna Hope…

    Anna Hope, je l’ai découverte en janvier 2016 lorsque les Editions Gallimard collection « Du monde entier » a fait paraître son premier roman « Le chagrin des vivants » en langue française.

    Cette année, la maison sort « La salle de bal » (titre original : « The Ballroom » ), que je me suis empressée de m’offrir tellement je m’étais régalée avec son précédent livre.

    Nous voici donc immergés dans un asile cette fois, en 1911 en Irlande.
    Pour ce livre, l’écrivain s’est inspirée de son arrière-arrière-grand-père.

    Roman à trois voix (l’auteur affectionne visiblement ce type de construction dans ses écrits, ce qui apporte un rythme non négligeable au récit), c’est autant une intrigue romantique qu’un roman social sur fond de réalité historique si chère à sa plume.

    Anna Hope revient en effet sur un épisode méconnu de l’histoire anglaise, à savoir la politique eugénique dans les asiles et égratigne au passage Churchill comme il se doit.

    Les sujets abordés sont vastes : l’internement, la procréation, la fausse humanité, la liberté…

    L’atmosphère de l’époque est palpable et admirablement décrite. Comme dans son premier roman, nous pouvons la sentir à chaque page.
    On imagine une fois encore très bien le temps que l’écrivain a dû passer à se documenter, sans toutefois avoir cette sensation d’être abreuvé, noyé dans tous les détails inutiles au lecteur.
    C’est assurément un des (nombreux) dons d’Anna Hope au-delà de tout ce que je viens de vous dire : elle a décidément le chic pour s’accaparer l’Histoire (volontairement ?) oubliée et nous faire ainsi (re)vivre des moments -tragiques- comme peu savent le faire.

    Belle lecture à tous !

    NDLR. A noter l’excellente traduction d’Elodie Leplat (comme pour son premier roman).

    Editions Gallimard

    Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
    À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
    Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

    NDLR. J’ai lu ce livre avant de savoir qu’il serait sélectionné dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    « Les vies de papier » de Rabih Alameddine…

    Sur l’autel du souvenir, la littérature, la poésie, les citations prennent vie dans un Beyrouth aussi tragique que beau.

    Au fil des pages, Aaliya nous donne envie de nous replonger dans certains livres devenus des classiques.

    Ce récit est une ode aux librairies et aux libraires (les vrai(e)s !), au papier, aux textes, aux mots mais aussi à l’Amitié et à la Liberté.
    Comme un remède à tous les maux…

    Belle lecture à tous !

    L’auteur a reçu le Prix Femina étranger 2016 pour ce livre.

    Editions Les Escales

    Aaliya Saleh, 72 ans, les cheveux bleus, a toujours refusé les carcans imposés par la société libanaise. À l’ombre des murs anciens de son appartement, elle s’apprête pour son rituel préféré. Chaque année, le 1er janvier, après avoir allumé deux bougies pour Walter Benjamin, cette femme irrévérencieuse et un brin obsessionnelle commence à traduire en arabe l’une des oeuvres de ses romanciers préférés : Kafka, Pessoa ou Nabokov.
    À la fois refuge et « plaisir aveugle », la littérature est l’air qu’elle respire, celui qui la fait vibrer comme cet opus de Chopin qu’elle ne cesse d’écouter. C’est entourée de livres, de cartons remplis de papiers, de feuilles volantes de ses traductions qu’Aaliya se sent vivante.
    Cheminant dans les rues, Aaliya se souvient de l’odeur de sa librairie, des conversations avec son amie Hannah, de ses lectures à la lueur de la bougie tandis que la guerre faisait rage, de la ville en feu, de l’imprévisibilité de Beyrouth.

  • « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    William Boyd est un écrivain britannique que je découvre « en vrai » avec ce livre qui n’est pas du tout son premier. Il est également scénariste et réalisateur.

    Si je vous précise cela, c’est qu’il a le don de nous balader à travers le temps et les lieux et que j’en verrais bien une adaptation au cinéma.

    Au fil des pages, je me suis prise au jeu, et vous ferez certainement comme moi : vous rechercherez à un moment donné sur Google cette incroyable Amory Clay…
    Car c’est bien là tout le génie de William Boyd, outre une écriture que j’ai beaucoup appréciée (bravo à la traductrice Isabelle Perrin) : il nous raconte la vie (tout à fait plausible) d’une femme qui n’a pas du tout existé !
    Si je vous avoue ici ce côté « biographie imaginaire », c’est que pour moi cela n’interférera pas dans votre envie de le lire (bien au contraire) et que ce n’est en rien dévoiler le livre.

    La quête d’une vie artistique plus forte que tout, la liberté féminine malgré l’époque; Paris, Berlin, Londres, New York, l’Amérique du Sud, le Vietnam…
    Ou comment des rencontres très différentes vont forger un destin…

    C’est un MAGNIFIQUE roman d’apprentissage d’une femme courageuse et irrésistiblement indépendante.

    GROS coup de coeur.

    À LIRE !

    Editions Seuil

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future.

    Merci à Sylvie Le Bihan Gagnaire ( « L’Autre » et « Là où s’arrête la terre » ) de nous l’avoir recommandé sur les réseaux sociaux et à Sarah avec qui j’en ai (re)discuté dans le Perche récemment…

  • « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    Note de l’éditeur :

    Lorsqu’un homme horriblement défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et qu’il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s’il dit la vérité ?

    Ce qu’elle sait c’est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu’elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l’arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.

    Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu’elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L’apparition de l’étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d’où s’échappent les souvenirs qu’elle a laissé derrière elle …

    Jackie Copleton signe ici une histoire poignante.

    Sur fond de drame historique, trois générations s’entremêlent.

    Souvenirs, secrets, coutumes, culpabilité, pardon, renaissance…
    Voici les thèmes abordés dans cette fresque familiale à la beauté japonaise.

    L’écrivain a enseigné l’anglais à Nagasaki et à Sapporo (elle vit depuis au Royaume-Uni).
    Son écriture a su garder toute la délicatesse et la pudeur caractéristiques de ce pays.

    C’est un premier roman MAGNIFIQUE.

    Belle lecture à tous !

    Editions Les Escales

  • « Le Dieu des Petits Riens » de Arundhati Roy…

    « Le Dieu des Petits Riens » de Arundhati Roy…

    C’est une amie qui m’a offert ce livre et qui marque mon entrée dans la littérature indienne…

    Note de l’Editeur :

    Rahel et Estha Kochamma, deux jumeaux de huit ans, vivent en Inde, entourés de leur grand-mère, Mammachi, qui fabrique des confitures trop sucrées, de l’oncle Chacko, un coureur de jupons invétéré, esprit romantique converti au marxisme pour les besoins de son portefeuille, de la grand-tante Baby Kochamma, qui nourrit un amour mystique pour un prêtre irlandais, et de leur mère Ammu, désertée par son mari, qui aime secrètement Velutha, un Intouchable. Un drame va ébranler leur existence et les séparer. Comment réagir quand, à huit ans, on vous somme de savoir «qui aimer, comment et jusqu’où» ? Comment survivre quand, après un événement affreux dont on a été témoin, on vous demande de trahir la vérité pour l’amour d’une mère ?

    Dès le début, j’ai été subjuguée par l’écriture.
    La traduction est, je pense, très réussie et participe pour beaucoup à la qualité de la lecture (bravo à Claude Demanuelli, personne de l’ombre ô combien indispensable !).

    Ce Dieu des Petits Riens est le premier roman de l’auteur, le plus célèbre écrivain indien de langue anglaise.
    Pour ce livre inspiré de sa vie, elle a reçu le Booker Prize en 1997.

    J’avoue avoir été très vite obligée de me plonger dans quelques recherches sur la littérature en provenance d’Inde.
    Je n’y connaissais absolument rien. J’étais un peu perdue.
    Il m’a donc fallu m’imprégner de certaines informations essentielles qui m’ont permis de mieux comprendre et de me replonger avec délice dans les lignes.

    L’Inde, comme la plupart des pays d’Asie, est très codifiée.
    Qui plus est, elle a été colonisée pendant de nombreuses années.
    A travers les personnages, nous avons affaire à une véritable dissection des codes de cette société si particulière.
    Arundhati Roy y dénonce l’injustice fondée sur le système des castes sur fond d’imaginaire et de liberté liés à l’enfance.

    Si la construction peut sembler décousue au premier abord, nous sommes finalement en présence de souvenirs qui s’enchaînent comme dans des rêves, au gré d’évènements plutôt dramatiques même si certains passages sont également drôles.

    Ce livre m’a donnée envie d’en découvrir plus sur ce foyer de civilisations qui compte parmi les plus anciens du monde.
    Il est émouvant, envoûtant, poétique…

    Belle lecture à tous !

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    Editions Folio

    A lire accompagné d’un très bon Darjeeling of course!

  • « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    « Le chardonneret » de Donna Tartt…

    Je l’avais entamé il y a un an, mais j’avais dû le mettre de côté pour cause d’encres fraîches à chroniquer dans le cadre d’aventures littéraires…

    Je l’ai repris avec plaisir il y a quelques jours de cela, et j’en suis venue à bout ! ( 1 109 pages dans l’édition Pocket quand même)

    Note de l’éditeur

    Qui est Theo ? Que lui est-il arrivé à New York pour qu’il soit aujourd’hui, quatorze ans plus tard, cloîtré dans une chambre d’hôtel à Amsterdam comme une bête traquée ? Qu’est devenu le jeune garçon de treize ans qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ? D’où vient cette toile de maître, Le Chardonneret, qu’il transporte partout avec lui ?

    Mais quel livre !

    On suit pendant plusieurs années Théo Decker (et bien d’autre personnages), marqué trop tôt par un drame qui aura des conséquences tout au long de sa vie.

    Un roman d’initiation remarquable de par son intensité, où la beauté de l’Art et l’horreur des travers de la société américaine, occidentale se confrontent.
    J’y ai vu également une réflexion des plus intéressantes sur l’obsession et la rédemption.

    Un tableau dans le tableau captivant, servi par une écriture minutieuse (la traduction est très réussie).

    Je pense que c’est un livre capital dans son genre.
    Je pense donc que l’on parler de chef d’oeuvre, oui.

    Belle lecture à tous !

    imageEditions Pocket

  • « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    « Le sel de nos larmes » de Ruta Sepetys…

    Je ne suis pas du tout une habituée des romans historiques, mais j’avoue que celui-ci m’a particulièrement plu !

    Déjà par l’aspect complètement inconnu des évènements en question (vous connaissiez vous le Wilhem Gustloff ?!).
    J’aime qu’un livre m’apporte quelque chose. Celui-ci m’a fait connaître une tragédie humaine et maritime hors du commun que les livres scolaires n’ont jamais évoquée !

    Ensuite par la découverte de cet écrivain lituano-américain, une femme incroyable qui aime mettre en lumière des pans d’Histoire méconnus d’une plume brillante, superbement traduite, extrêmement bien documentée, aussi réaliste que romanesque.

    Enfin par son côté récit à quatre voix qui rythment le livre du début jusqu’à la fin.

    Véritable drame humain (avant et après l’embarquement), ces pages abordent le thème de l’exil mêlé d’espoir qui s’achèvera (pour la majorité des passagers) au fond de l’océan.
    Elles libèrent des fantômes depuis trop longtemps enfouis qui ont sombré dans l’oubli le plus total et que Ruta Sepetys ranime en leur accordant un souffle de vie (littéraire) plus que mérité.

    Un GRAND MERCI à Babelio de me l’avoir mis entre les mains (et en plus de m’avoir fait rencontrer l’auteur).
    Paru chez Gallimard Jeunesse, je ne suis pas certaine que je ne serais pas passée  à côté…

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    Note de l’éditeur

    Hiver 1945. Quatre adolescents. Quatre destinées.

    Chacun né dans un pays différent.
    Chacun traqué et hanté par sa propre guerre.
    Parmi les milliers de réfugiés fuyant à pied vers la côte devant l’avancée des troupes soviétiques, quatre adolescents sont réunis par le destin pour affronter le froid, la faim, la peur, les bombes…
    Tous partagent un même but : embarquer sur le Wilhem Gustloff, un énorme navire promesse de liberté…

    Inspirée par la plus grande tragédie de l’histoire maritime, Ruta Sepetys lève le voile sur une catastrophe scandaleusement occultée de la Seconde Guerre mondiale, qui a fait au moins six fois plus de victimes que le Titanic en 1912.

  • « Les temps perdus » de Juan Pablo Villalobos…

    « Les temps perdus » de Juan Pablo Villalobos…

    J’ai choisi ce livre pour sa couverture qui m’a fait rire.
    Il s’est révélé aussi déjanté que subtil.

    Sur fond de révolution, tremblement de terre, corruption, disparitions et assassinats, nous avons affaire à une sacrée satyre, une immersion humoristique dans un immeuble aux querelles de voisinage hautes en couleur !
    On y croise des chiens, des cafards, Diego Rivera (& Frida), Tête de Papaye, Francesca (aussi bien objet de fantasmes en tout genre que dictatrice immobilière et littéraire), Téo (ennemi public n°1 d’un cercle de lecture qu’il refuse d’intégrer alors que tout le monde l’imagine écrivain) et tant d’autres, tant d’autres…

    Les quiproquos sont assez irrésistibles.
    C’est fantasque à souhait.

    Belle lecture à tous !

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    Editions Actes Sud

    « Tel est le paradoxe de l’Art.
    Il faut rechercher le nouveau.
    Celui qui ne recherche pas ne trouve pas. »