La rédemption d’un vieil homme, sur fond de guerre 39-45.
Avec une justesse d’écriture, Bénédicte des Mazery nous livre un récit sensible et poignant.
L’on avance à travers les pages et les mots en sentant inexorablement que quelque chose de tragique s’est produit.
En filigrane, le père, la question des biens spoliés aux juifs, …
Grégoire Delacourt reste sur une lancée qui est désormais la sienne : originalité, humour décapant et style qui lui est bien propre. Qui d’autre pourrait commencer avec cette phrase sibylline ?
« Arthur Dreyfuss aimait les gros seins. »
Il a vraiment le chic pour nous faire rentrer dans ses livres, vivre ses livres !
« Des mots que l’on connaît, emperlés d’une certaine manière, sont capables de modifier la perception du monde »
« Il faut beaucoup de temps aux princesses blessées »
« Cette poignée de secondes de bonheur valait bien tous les silences du monde. Toutes les attentes. Toutes les souffrances »
« Ce n’est pas le temps qui civilise mais ce qu’on vit »
« Les gouttes de pluie, la lenteur des choses, la délicatesse »
« Le silence aussi possède la violence des mots »
« L’éclat de joie des farces inconséquentes qui sont le ciment des enfances heureuses »
« On doit apprendre à écouter, et non seulement ses mots, mais son corps, sa vitesse, sa force, sa faiblesse et ses silences pour se retrouver dans l’autre »
« Un goût très fin d’éternel »
« Tout durait et restait peuplé d’attente »
A quand le prochain ?
NDLR. Le seul hic : l’avoir lu après l’annonce de Scarlett Johansson d’attaquer éditeur et auteur pour « utilisation et exploitation frauduleuses des droits de la personne », ce qui m’a fait la détester à l’évocation de ses nom et prénom, très présents forcément dans l’ouvrage… Pour ceux qui n’ont pas suivi cette bêtise sans nom, c’est l@ ! Really pathetic isn’t it ? STOP Scarlett please, STOP ! And READ IT please ! (peu de chance que tu lises cet article mais bon…)
Il est de ces couvertures de livres qui vous cueillent au vif, qui vous provoquent tellement d’émotions que vous repartez avec, sans savoir vraiment pourquoi tout en étant persuadée qu’il vous plaira plus que tout.
« Il faudra repartir » en fait partie.
Les notes de Nicolas Bouvier nous transportent, au moyen d’un style réel, sans fioriture.
Le voyage est des plus plaisants; nous le voudrions sans fin…
« Les choses qu’ont a violemment aimées au début de la jeunesse devraient ou disparaître sans laisser de traces ou grandir avec nous »
« Penser à l’aspect constamment transformateur que doit avoir la vie »
« Il faut alors revenir en soi, ou plutôt à ce courant imprévisible que les choses qu’on aime ont choisi pour nous rendre visite, pour emprunter cet étroit passage, le seul que nous pouvions leur offrir »
« A partir d’une certaine échelle, tout ce qui était moche devient beau »
Dans un monde de plus en plus superficiel et insipide, « L’éloge de l’ombre » se révèle être une bouffée d’oxygène si tant est que l’on soit attiré par la culture asiatique (ce qui est mon cas).
L’esthétique de la pénombre face à celle de l’éclairage outrancier occidental : comme une claque de caresses…
Un joli parcours de femme, la fin d’un amour, le début d’un autre, L’Italie, et une très belle réflexion sur le métier d’écrivain…
« On ne fait que projeter autour de soi son petit cinéma intime » (Les choses de la vie)
« Il faudrait probablement s’interroger sur l’enchaînement des circonstances, sur cette fatalité étrange qui fait qu’un accident en entraîne un autre, ou sur ces trajectoires qui bifurquent considérablement juste après qu’elles ont frôlé un obstacle minuscule »
« Puisqu’au fond ce pourrait être ça, l’harmonie : accepter sa solitude »