« I am I am I am » de Maggie O’Farrell…

Je vous le révèle d’emblée : ce livre a été un vrai bonheur de lecture !

La traduction de Sarah Tardy est une pure merveille, et cela a  contribué à mon plaisir sans aucun doute.

Maggie O’Farrell n’en est pas à sa première publication, mais pour ma part je ne l’avais jamais lue.
Je rattraperai assurément mon « retard » en la matière.

Nous avons affaire ici à une autobiographie dont la construction est follement originale et peu conventionnelle.
Elle est volontairement éclatée, que ce soit dans le temps et dans les illustrations qui figurent avant chaque chapitre.

« Dix-sept rencontres avec la mort »

Nous avons tous frôlé à un moment ou à un autre la mort, de manière très différente.
C’est ce que nous propose l’écrivain : elle évoque en effet des souvenirs sur le fil du rasoir, diverses façons d’avoir échappé au pire.

Ces pages forcent le respect et incitent le lecteur à VIVRE de la façon la plus complète, la plus entière possible.
Malgré tout le tragique qui s’en dégage, c’est une ode viscérale à la vie, à l’inattendu.

« I am I am I am » ce sont des émotions, des sensations, des réflexions à nulles autres pareilles.
J’ai ressenti ces lignes, au sens strict du terme. Un peu à l’image du « Parfum » de Patrick Süskind lu il y a fort longtemps, bien que très différent : olfactivement concernant ce dernier, corporellement celui-ci.

C’est un livre à part, qui aura une place de choix dans mes bibliothèques.

Belle lecture à tous !

J’ai eu l’occasion de rencontrer l’auteur en petit comité grâce au Picabo River Book Club (Léa) et Belfond.
Un grand merci renouvelé à eux !!

Note de l’éditeur (Belfond) :

« Après le succès d’Assez de bleu dans le ciel, Maggie O’Farrell revient avec un nouveau tour de force littéraire. Poétique, subtile, intense, une œuvre à part qui nous parle tout à la fois de féminisme, de maternité, de violence, de peur et d’amour, portée par une construction vertigineuse. Une romancière à l’apogée de son talent.
Il y a ce cou, qui a manqué être étranglé par un violeur en Écosse.
Il y a ces poumons, qui ont cessé leur œuvre quelques instants dans l’eau glacée.
Il y a ce ventre, meurtri par les traumatismes de l’accouchement…
Dix-sept instants.
Dix-sept petites morts.
Dix-sept résurrections.Je suis, je suis, je suis.
I am, I am, I am. »

« Amour propre » de Sylvie Le Bihan…

J’avoue avoir craint que le thème du livre ne soit pas du tout pour moi.
Les enfants. Tout un poème… A l’évocation de ce mot, j’aurais plutôt tendance à fuir.
J’ai fait le choix, complètement assumé, de ne pas en avoir. Cela ne m’a jamais posé de problème. Même si la vie du coup m’a éloignée inexorablement d’ami(e)s qui n’ont pas compris. Les moules ne sont pas faits pour moi.  Liberté chérie : ça et seulement ça je l’ai respecté à la lettre.Tout le monde n’est pas capable d’appréhender une telle prise de position, cette décision d’une vie souvent injustement interprétée comme de l’égoïsme alors qu’il n’en est rien.

Cela étant dit, c’était sans compter sur Sylvie parce qu’aux siens, elle en a des choses à dire…

Par un tour de force dont elle seule a le secret, l’écrivain aborde en effet un sujet tabou dans une atmosphère de liberté et de solitude malapartienne propice à la réflexion : la maternité donc, mais dans ce qu’elle a de moins lisse, dans toutes les complexités qu’elle peut engendrer (contraintes, doutes…) face à ses propres désirs et à la norme sociale imposée.

Dans les pas d’une mère absente, disséquer le douloureux regret d’avoir eu des enfants (profondément aimés malgré tout) n’est pas chose aisée.
Il faut d’abord l’accepter soi-même et puis (surtout ?) le faire comprendre aux autres.

Et si par le truchement de toutes les questions posées elle pouvait trouver les réponses à sa propre quête identitaire ?

Avec ce quatrième roman, Sylvie Le Bihan continue d’explorer ses combats intérieurs de femme de manière franche et directe qui ne peuvent que toucher le coeur.

Le livre parait aujourd’hui.
Belle lecture à tous !

« Je suis là pour oublier la mère et renouer avec la femme »

« Juger c’est nier l’intime »

« Regretter ce n’est pas rejeter, c’est simplement penser au « si » « 

« Il arrive, parfois, qu’on touche à ses rêves, qu’on se retrouve enfin, après un long chemin, à l’endroit qui nous a toujours semblé être le point, de départ ou final, de notre histoire »

Note de l’éditeur (JC Lattès) :

« Giulia n’a hérité de sa mère que son prénom, italien comme elle, et son amour pour Malaparte. Elle a grandi seule avec son père et avec les livres du grand écrivain. Elle est devenue mère, elle est devenue professeure d’université, spécialiste de Malaparte. Ses enfants ont grandi, ils ont encore besoin d’elle,  mais c’est elle qui a besoin de vivre sans eux maintenant  : elle ne fuit pas comme sa mère a fui dès sa naissance, elle fuit pour comprendre ce qu’elle a hérité de cette absente, ce qu’elle a légué, elle, mère si présente, à  ses enfants.
Elle répond à l’invitation d’un ami universitaire et part seule à la Villa Malaparte à Capri pour écrire un livre. L’œuvre du grand écrivain, ce qu’elle lit, découvre de l’auteur dans cette maison mythique, sa solitude, le silence de la maison où sont passés tant d’hommes et de femmes qu’elle admire, tout cela sert sa quête  : quelle mère a-t-elle été, quelle éducation a-t-elle reçu et a-t-elle donné  ? Et une question plus grave et plus essentielle  peut-être  : a-t-elle aimé ses enfants  ? Les aiment-elles tout en regrettant la vie qu’elle aurait pu avoir sans eux  ? Etait-elle faite pour être mère ou est-elle faite comme sa mère pour la liberté, l’absence de responsabilités ? »

« Les grands espaces » de Catherine Meurisse…

Plonger dans ce livre, c’est avoir rendez-vous avec les doux souvenirs d’enfance de l’auteur.

Campagne, vieilles pierres, odeurs, apprentissages en tout genre, liberté, nature… le tout parsemé d’une bonne dose de graines littéraires finement choisies.

Au-delà de l’authenticité cultivée et de la poésie, cet album est également un plaidoyer sur tout ce qui ne convient pas à ce jour.

Que ce soit le graphisme ou le texte, c’est très réussi.
J’ai vraiment BEAUCOUP aimé.

N’oubliez jamais d’ouvrir, quel que soit votre âge, la porte imaginaire dont vous avez la clef depuis la nuit des temps.

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Dargaud) :

« Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d’arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d’y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d’un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l’auteure raconte le paradis de l’enfance, que la nature, l’art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu’à dépasser. Les Grands Espaces raconte le lieu d’une enfance et l’imaginaire qui s’y déploie, en toute liberté. »

« Parfaite » de Caroline Kepnes…

Ou comment se retrouver dans la tête d’un psychopathe…

La lecture est addictive et en même temps très vite inconfortable. 

Je vous explique pourquoi…

L’emploi du « je » et du « tu » fait que nous avons l’impression d’être à la fois le libraire fou, le chasseur donc, et le chassé en tant que lecteur lorsqu’il parle de Beck.
Non non non… je ne suis pas cinglée ! 
C’est une double impression très étrange mais bigrement efficace.

Après avoir refermé le livre, retrouvé toute votre tête et récupéré une activité normale, réfléchissez à ce que vous laissez comme empreinte (parfois indélébile) sur les réseaux sociaux.
Des fois que Joe passerait par l@…

Perso,  le côté fan, groupie, obsessionnel de quelqu’un me fait flipper !
C’est bien pour cela que je me suis éloignée de certaines micro-communautés à l’intérieur d’autres…
CQFD si cela était encore nécessaire.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de voir la série « You » tirée du livre mais j’y songe.

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Pocket) :

« Je sais tout de toi.
Tu es parfaite.
Je t’aimerai
à la vie
à la mort.
Tu es à moi
pour toujours. »

« L’extraordinaire voyage du chat de Mossoul raconté par lui-même » d’Elise Fontenaille & Sandrine Thommen…

Voilà.
C’était LE livre qu’il me fallait.
Là, maintenant, tout de suite.

L’incroyable (et pourtant vraie !) histoire d’un chat qui a entrepris un long périple entre Mossoul en Irak, ville tombée entre les mains de Daesh, et Bergen en Norvège où sa maîtresse et ses quatre filles ont dû se réfugier. 

Parler autrement des migrants, de façon plus positive que d’habitude, c’est bien là le formidable message transmis par cet album jeunesse que tout le monde devrait lire.

Texte et illustrations m’ont fichue les poils (ainsi qu’à Sacré Jayavarman comme vous pouvez le constater ), de la plus jolie des manières.

Belle lecture à tous ! 

Un GRAND MERCI renouvelé à mon amie K. qui se reconnaîtra. 🙏🏼❤️

Note de l’éditeur (Gallimard Jeunesse Giboulées) :

(à partir de 6 ans)