« Parfums » de Philippe Claudel…

Prenez un mot, et couchez par écrit ce que vous ressentez à son évocation…
Tel pourrait être le résumé de ce livre, haut en odeurs et admirablement bien écrit !

Une lecture plaisir, qui donne envie de décrire ces parfums qui nous touchent tant…

Voici quelques jolies phrases relevées :

« Tenace, même dans son absence »

« Ambre solaire. On dirait le titre d’une poésie »

« Je leur prêterai cette odeur. Je suis enfin prêt. J’enfourche mon vélo. Je fonce. Le vent me renifle. J’ai 10 ans. Le présent est un cadeau somptueux »

« De grandes heures paisibles, et durant lesquelles la lecture et l’écriture atteignent un degré de délice qui s’accorde avec une forme fragile et miraculeuse de retour à la vie »

« Si le sentir est difficile, c’est en bouche qu’il se délivre. Le respirer le condamne, le goûter l’amnistie. Derrière ses allures de Quasimodo, de vilain canard ou de galeux, c’est un prince qui pour apparaître attend qu’on veuille bien l’apprécier. On se trompe si souvent, sur les fromages ou sur les êtres »

« Voyager, c’est se perdre, se défaire du connu pour renaître sans repères et laisser ses sens apprivoiser la terre »

« Aligner des noms, respirer leurs syllabes, c’est écrire le grand poème du monde et celui de ses profonds désirs »

« Chaque lettre a une odeur, chaque verbe un parfum, chaque mot diffuse dans la mémoire un lieu et ses effluves. Et ce texte qui peu à peu se tisse aux hasards conjugués de l’alphabet et de le remembrance, devient alors le fleuve merveilleux, mille fois ramifié et odorant, de notre vie rêvée, de notre vie vécue, de notre vie à venir, qui tour à tour nous emporte et nous dévoile »

Belle lecture à tous !

Parfums Philippe Claudel

Editions Stock

 

« Le sermon de la chute de Rome » de Jérôme Ferrari…

Ne pas se fier au titre, qui peut « faire peur » au premier abord !

C’est avec un style affûté que Jérôme Ferrari nous parle de la chute des mondes, de tous les mondes, quels qu’ils soient, avec une réflexion des plus intelligentes sur l’âme humaine…

A chacun d’y « trouver sa place », et même si globalement c’est assez déprimant ce livre nous incite à continuer de philosopher (au comptoir, ou ailleurs) au-delà de sa dernière page.

Ma réflexion se poursuit donc…

Belle lecture à tous !

20120930-180903.jpg

Editions Actes Sud

Un clin d’oeil à vous, Carole Zalberg, qui m’avez donné envie de lire ce livre.
Ou comment, en suivant « ses » écrivains sur un réseau social, on en découvre d’autres avec cette pointe de délice qu’est le partage…

« Multifaceted »

photo

Emaux de Briare et grès sur buste en papier mâché
Joint : mélange marron « clair » et noir
Haut et dessous du buste : peinture à l’huile couleur vert
Pied couleur argenté mat

Création originale et unique

 

« Occupe-toi d’Amélie »…

Marcel est le meilleur ami d’Etienne qui entretient Amélie, « cocotte » de son état !
Marcel reçoit la visite de son parrain belge, venu lui remettre son héritage, à la seule condition………. qu’il se marie !
Etienne demande à Marcel de s’occuper d’Amélie pendant son absence militaire et afin qu’il veille à ce que celle-ci lui reste fidèle. En échange, elle sera la fausse mariée de Marcel aux yeux de l’oncle belge.
A partir de là, le Vaudeville peut commencer…

Pas de portes qui claquent (merci), et des comédiens plutôt bons dans leurs rôles.
Joie et rires seront les maîtres mots d’une soirée tout en légèreté !

Occupe-toi d'Amélie Théâtre de la Michodière

 

« Les lisières » de Olivier Adam…

Une claque !

Paul/Olivier balade son spleen, entre Saint Malo, la banlieue et Paris, avec son double comme ombre.

Etre là, tout en étant ailleurs, sans pouvoir, vouloir y être…

On suit Paul/Olivier dans toutes ses dérives.
Rien ne lui est épargné. Il faut dire qu’il n’y va pas non plus avec le dos de la cuillère.
On le plaint,  on le déteste,  on le comprend…

Comment faire lorsque l’on se sent bien ni ici, ni là, ni là-bas, ni ailleurs ?
Ah si… peut-être qu’il existe le bien-être terrestre, peut-être… Mais pour combien de temps ?

Comme une résonnance où les échos n’en finiraient pas, comme un renvoi à nos propres lisières…

L’on y retrouve tous les thèmes qui sont si chers à l’auteur.

Un livre habité, abouti.

Belle lecture à tous !

Les Lisières Olivier Adam

« En dépit de tout ce que je pouvais en dire ou écrire, je n’étais plus d’ici. Et puisqu’il semblait acquis que je ne serais jamais non plus d’ailleurs, j’étais désormais condamné à errer au milieu de nulle part »

« Avoir le cerveau léger jusqu’à l’absence »

« Les barrières ne servaient à se protéger de rien, d’aucun voleur, d’aucune agression. Elles étaient juste psychologiques, des symboles destinés à éviter que tout le monde se barre en courant »

« Peut-on être nostalgique de ce qu’on a oublié ? Peut-on regretter de ce qu’on a perdu, en souffrir si on n’en a pas gardé la moindre trace, le moindre souvenir ? »

« Soudain la mer s’est répandue devant mes yeux, et j’ai eu la sensation qu’on ouvrait mon cerveau pour le laisser libre de s’étendre après des jours entiers dans un Tupperware »

Editions Flammarion