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  • « La salle de bal » d’Anna Hope…

    « La salle de bal » d’Anna Hope…

    Anna Hope, je l’ai découverte en janvier 2016 lorsque les Editions Gallimard collection « Du monde entier » a fait paraître son premier roman « Le chagrin des vivants » en langue française.

    Cette année, la maison sort « La salle de bal » (titre original : « The Ballroom » ), que je me suis empressée de m’offrir tellement je m’étais régalée avec son précédent livre.

    Nous voici donc immergés dans un asile cette fois, en 1911 en Irlande.
    Pour ce livre, l’écrivain s’est inspirée de son arrière-arrière-grand-père.

    Roman à trois voix (l’auteur affectionne visiblement ce type de construction dans ses écrits, ce qui apporte un rythme non négligeable au récit), c’est autant une intrigue romantique qu’un roman social sur fond de réalité historique si chère à sa plume.

    Anna Hope revient en effet sur un épisode méconnu de l’histoire anglaise, à savoir la politique eugénique dans les asiles et égratigne au passage Churchill comme il se doit.

    Les sujets abordés sont vastes : l’internement, la procréation, la fausse humanité, la liberté…

    L’atmosphère de l’époque est palpable et admirablement décrite. Comme dans son premier roman, nous pouvons la sentir à chaque page.
    On imagine une fois encore très bien le temps que l’écrivain a dû passer à se documenter, sans toutefois avoir cette sensation d’être abreuvé, noyé dans tous les détails inutiles au lecteur.
    C’est assurément un des (nombreux) dons d’Anna Hope au-delà de tout ce que je viens de vous dire : elle a décidément le chic pour s’accaparer l’Histoire (volontairement ?) oubliée et nous faire ainsi (re)vivre des moments -tragiques- comme peu savent le faire.

    Belle lecture à tous !

    NDLR. A noter l’excellente traduction d’Elodie Leplat (comme pour son premier roman).

    Editions Gallimard

    Lors de l’hiver 1911, l’asile d’aliénés de Sharston, dans le Yorkshire, accueille une nouvelle pensionnaire : Ella, qui a brisé une vitre de la filature dans laquelle elle travaillait depuis l’enfance. Si elle espère d’abord être rapidement libérée, elle finit par s’habituer à la routine de l’institution. Hommes et femmes travaillent et vivent chacun de leur côté : les hommes cultivent la terre tandis que les femmes accomplissent leurs tâches à l’intérieur. Ils sont néanmoins réunis chaque vendredi dans une somptueuse salle de bal. Ella y retrouvera John, un «mélancolique irlandais». Tous deux danseront, toujours plus fébriles et plus épris.
    À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades. Projets qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour Ella et John.
    Après Le chagrin des vivants, Anna Hope parvient de nouveau à transformer une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

    NDLR. J’ai lu ce livre avant de savoir qu’il serait sélectionné dans le cadre du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 dont je fais partie !

  • « Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

    « Manderley for ever » de Tatiana de Rosnay…

    « Les gens et les objets disparaissent, pas les lieux »

    Ce livre étant dans ma PAL depuis 2 ans.
    2 ans.

    A quelques jours de la diffusion du documentaire qui est consacré à Daphné du Maurier sur Arte (good timing isn’t it?!), je me suis (enfin) plongée dedans…

    Note de l’éditeur :

    « J’ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. » C’est par cette phrase que commence Rebecca, le roman de Daphné du Maurier porté à l’écran par Alfred Hitchcock.

    Depuis l’âge de douze ans, Tatiana de Rosnay, passionnée par la célèbre romancière anglaise, fait de Daphné du Maurier un véritable personnage de roman. Loin d’avoir la vie lisse d’une mère de famille, qu’elle adorait pourtant, elle fut une femme secrète dont l’œuvre torturée reflétait les tourments.

    Pour qui suit un tant soit peu Tatiana de Rosnay connaît son amour incommensurable pour Daphné du Maurier, et ce depuis son plus jeune âge.
    Le titre du livre lui rend bien : c’est une indubitable déclaration.

    Avec cette biographie romancée extrêmement bien documentée, cette relation viscérale, unique en son genre, prend tout son sens.

    Elle entraîne en effet le lecteur dans les pas de l’écrivain, véritable enquête  – pélerinage de Londres à Paris en passant par New York, sans oublier la Cornouaille si chère à son coeur.

    Et comme j’ai aimé la suivre, les suivre !

    La construction alterne le travail considérable de recherches de Tatiana et l’immersion totale dans la vie de Daphné, pour ne faire plus qu’un.
    On se prend vite au jeu et surtout d’affection pour tous les lieux parcourus, habités, au point de vouloir refaire exactement le même parcours.

    J’ai vraiment passé un très bon moment.
    Arrivée à la fin du voyage, j’étais triste de les quitter toutes les deux tellement je me sentais bien avec elles.

    Ou comment un écrivain irrésistiblement libre et anticonformiste devient un personnage de roman…
    Ou comment un écrivain peut émouvoir un autre auteur… et leurs lecteurs.

    Belle lecture à tous !

    Editions Albin Michel / Héloïse d’Ormesson

  • « Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

    « Cruel vendredi : la fin approche » de Nicci French…

    Imaginez…

    Vous habitez Londres et vous êtes psychothérapeute.
    Un vendredi, un cadavre est repêché dans la Tamise, un bracelet à votre nom autour du poignet.
    Mais vous êtes bel et bien vivante !
    Vous devenez de fait le suspect numéro un.

    « Cruel vendredi » est le cinquième polar qui met en scène Frieda Klein mais il peut se lire indépendamment des quatre premiers (il y a juste quelques petites références mais cela ne peut pas gâcher votre lecture ni votre compréhension de l’intrigue).

    Ce livre, vous n’aurez pas envie de le lâcher.
    A cause de lui, vous raterez sans doute la bonne station si vous le dévorez dans les transports…
    Il vous emporte dans un tourbillon psychologique très bien ficelé.
    L’analyse des personnages est fine, l’enquête rondement bien menée dès les premières pages et jusqu’au rebondissement final.

    Un GRAND MERCI à Lecteurs.com pour m’avoir fait découvrir cette « série » (je ne manquerai pas de lire les quatre premiers du coup et de me jeter sur le sixième dès sa parution en France).

    J’ai vraiment passé un très bon moment, et ce n’est pas Jayavarman qui dira le contraire…

    Pour les amoureux du genre, je vous le recommande vivement !

    Pour ceux qui ne le savent pas : Nicci French est un pseudonyme sous lequel se cache un couple d’écrivains journalistes anglais (Nicci Gerrard et Sean French).

    Editions Fleuve Noir

  • « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    « Les vies multiples d’Amory Clay » de William Boyd…

    William Boyd est un écrivain britannique que je découvre « en vrai » avec ce livre qui n’est pas du tout son premier. Il est également scénariste et réalisateur.

    Si je vous précise cela, c’est qu’il a le don de nous balader à travers le temps et les lieux et que j’en verrais bien une adaptation au cinéma.

    Au fil des pages, je me suis prise au jeu, et vous ferez certainement comme moi : vous rechercherez à un moment donné sur Google cette incroyable Amory Clay…
    Car c’est bien là tout le génie de William Boyd, outre une écriture que j’ai beaucoup appréciée (bravo à la traductrice Isabelle Perrin) : il nous raconte la vie (tout à fait plausible) d’une femme qui n’a pas du tout existé !
    Si je vous avoue ici ce côté « biographie imaginaire », c’est que pour moi cela n’interférera pas dans votre envie de le lire (bien au contraire) et que ce n’est en rien dévoiler le livre.

    La quête d’une vie artistique plus forte que tout, la liberté féminine malgré l’époque; Paris, Berlin, Londres, New York, l’Amérique du Sud, le Vietnam…
    Ou comment des rencontres très différentes vont forger un destin…

    C’est un MAGNIFIQUE roman d’apprentissage d’une femme courageuse et irrésistiblement indépendante.

    GROS coup de coeur.

    À LIRE !

    Editions Seuil

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la très jeune Amory Clay se voit offrir par son oncle Greville un appareil photo et quelques conseils rudimentaires pour s’en servir. Elle ignore alors que c’est le déclencheur d’une passion qui façonnera irrévocablement sa vie future.

    Merci à Sylvie Le Bihan Gagnaire ( « L’Autre » et « Là où s’arrête la terre » ) de nous l’avoir recommandé sur les réseaux sociaux et à Sarah avec qui j’en ai (re)discuté dans le Perche récemment…

  • « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    « La voix des vagues » de Jackie Copleton…

    Note de l’éditeur :

    Lorsqu’un homme horriblement défiguré frappe à la porte d’Amaterasu Takahashi et qu’il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s’il dit la vérité ?

    Ce qu’elle sait c’est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu’elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l’arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.

    Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu’elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L’apparition de l’étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d’où s’échappent les souvenirs qu’elle a laissé derrière elle …

    Jackie Copleton signe ici une histoire poignante.

    Sur fond de drame historique, trois générations s’entremêlent.

    Souvenirs, secrets, coutumes, culpabilité, pardon, renaissance…
    Voici les thèmes abordés dans cette fresque familiale à la beauté japonaise.

    L’écrivain a enseigné l’anglais à Nagasaki et à Sapporo (elle vit depuis au Royaume-Uni).
    Son écriture a su garder toute la délicatesse et la pudeur caractéristiques de ce pays.

    C’est un premier roman MAGNIFIQUE.

    Belle lecture à tous !

    Editions Les Escales

  • « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…

    « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…


    Hier paraissait en France aux éditions Gallimard le premier roman de Anna Hope : « Le chagrin des vivants » (« Wake » dans son pays d’origine qui est le Royaume Uni).

    A cette occasion, la prestigieuse maison littéraire organisait une rencontre avec l’écrivain en partenariat avec Babelio et Lecteurs.com.

    J’ai eu la chance d’être sélectionnée et j’étais donc présente à cette fin de journée/début de soirée fort réussie et vraiment très intéressante !

    Anna Hope s’est très sympathiquement prêtée aux jeux des questions/réponses et elle a su nous captiver, nous expliquer le pourquoi du comment.

    Ce livre nous propose de revenir sur un triste évènement, l’attente de la cérémonie du soldat inconnu qui marquait à sa manière la fin officielle de la Première Guerre Mondiale, à travers trois portraits de femmes.

    « Dehors, la pluie tombe sans bruit, les feuilles en décomposition amortissant sa chute. Ada, allongée, les yeux ouverts, pense à son fils. A l’endroit indéterminé où il gît en France et si là-bas il pleut. »

    « Alors que le silence s’étire, quelque chose devient manifeste. Il n’est pas là. Son fils n’est pas à l’intérieur de cette boîte. Et pourtant elle n’est pas vide. Elle est pleine d’un chagrin retentissant : le chagrin des vivants. Mais son fils n’est pas là. »

    Au-delà de l’écriture qui est remarquable (excellente traduction il faut le noter), les pages trouvent leur rythme dans la temporalité (l’histoire se situe du 7 au 11 novembre 1920) et dans les personnages (trois histoires se font écho).
    Si au départ j’avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dedans, une fois ancrée je ne l’ai pas lâché !

    C’est en effet un premier roman dense, intense (elle a mis trois années à l’écrire), nécessaire par son sujet que nous offre Anna Hope.
    L’atmosphère de l’époque est parfaitement décrite, sans que l’on soit abreuvé de documentations historiques. We can smell it!

    Alors comment un auteur qui n’a pas vécu un tel drame peut-elle réussir cela ?

    C’est une des questions que nous lui avons posé hier : elle a baigné dedans indirectement grâce à son père, féru d’Histoire.
    Voilà donc d’où lui vient l’essence de cette magnifique résilience collective.

    Ce livre n’est pas triste. Il montre comment les femmes ont fait pour rester vivantes, pour essayer d’accepter, pour (ré)apprendre à vivre.

    Lors des échanges, Anna Hope a reconnu son intérêt particulier pour Virginia Woolf, Michael Cunningham (« The hours« ) que l’on peut déceler à la lecture.
    Au passage pour celles et ceux qui ne le savent pas, avant d’écrire elle jouait (série « Docteur Who » notamment). On ressent bien, dès le début et elle nous l’a confirmé, qu’elle avait imaginé les trois personnages comme on distribue des rôles.

    L’écrivain nous a confié que son second roman paraîtra en Angleterre dans trois semaines.
    Il se déroulera dans un asile où son arrière-arrière-grand-père est mort et et où se trouvait une salle de bal sublime…

    Encore un GRAND MERCI à Gallimard et à Lecteurs sans qui je serais sans doute passée à côté d’un beau et bluffant premier roman.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur :

    Durant les premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d’hommage.
    À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes mutiques, rongés par
    les horreurs vécues, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.

  • « La neige noire » de Paul Lynch…

    La lecture de ce roman n’est pas facile. Avis aux amateurs ! 😉

    Dès les premières pages, vous êtes immergé(e)(s) dans une Irlande bien loin des clichés touristiques. Une Irlande noire, âpre, brute, triste, métale, ultra communautaire, aux esprits étroits et peu engageants !

    Si les descriptions sont assez remarquables et les personnages étouffants à souhait, j’avoue m’être quelque peu ennuyée…

    Note de l’éditeur (Albin Michel) :

    « C’est le retour d’un émigré irlandais au pays.
    Après des années passées à New York, Barnabas Kane retrouve le Donegal en 1945 et s’installe sur une ferme avec sa femme et son fils. Mais l’incendie, accidentel ou criminel, qui ravage son étable, tuant un ouvrier et décimant son bétail, met un frein à ce nouveau départ. Confronté à l’hostilité et à la rancoeur d’une communauté qui l’accuse d’avoir tué l’un des leurs, confiné sur cette terre ingrate où l’inflexibilité des hommes le dispute à celle de la nature, Barnabas Kane va devoir choisir à quel monde il appartient »

  • « Academy Street » de Mary Costello…

    « Academy Street » de Mary Costello…

    La vie d’une (anti) héroïne au destin terriblement tragique en terres irlandaise et américaine dont la grâce intérieure et l’abnégation sont sans nul autre pareil.

    La famille, l’émigration, l ‘Amour, la solitude (…) à travers une écriture juste et sensible.
    Un roman anglo-saxon comme je les aime…

    Belle lecture à tous !

    Editions Seuil

    NDLR. L’auteur, Mary Costello, a reçu l’Irish Book of the Year Award (2014) pour ce roman.

  • « Saison de lumière » de Francesca Kay…

    « Saison de lumière » de Francesca Kay…

    Une biographie fictive des plus incroyablement réalistes sur la vie d’une femme peintre.

    Une « Chick Lit artistique », dans laquelle je suis délicieusement tombée , un soir d’été…

    Belle lecture à tous !

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    Editions J’ai Lu