Emue.
Remuée.
Chamboulée.
Céline, respire !
« Tu sais, Jenny, derrière ces murs, on enferme les petites filles qui parlent trop… »
Petite fille docile et sensible, Jenny passe les sept premières années de sa vie dans le mensonge et la douleur.
Elle survit, essaie de comprendre et subit en silence et dans les pleurs. Marquée pour toujours, elle écrit et clame ainsi publiquement les faits. Elle raconte, avec courage et détermination, la maltraitance sexuelle. Le ton, d’une sobriété pudique, est celui d’une violence rentrée et maîtrisée sous forme d’interrogations quant au rôle d’une mère dans le déni. Car plutôt que de se concentrer sur la pathologie et les agissements du prédateur et d’accuser, Mensonges et Faux-semblants évoque avant tout le comportement des proches, mère et grand-mère, englués avec complaisance dans leurs mensonges, leur passivité et leur confort organisé. Toute l’originalité de ce récit se situe dans l’évocation d’une tacite malfaisance familiale et pose la question d’une résilience possible.
Lecteur(s), prenez bien soin de votre organe qui bat à tout rompre.
Parce que parfois, comme à la lecture de ce petit-GRAND livre, on a le souffle coupé, le coeur dans la bouche prêt à exploser.
Des pages intimes sur une petite fille abusée, qui mêle le « je » et le « elle » comme le dicible et l’indicible.
Une écriture sensible, qui ne flirte jamais avec le pathos ou le too much.
Un roman-témoignage terriblement touchant.
Sans l’ombre d’un doute horrible à vivre (et à avoir vécu).
Certainement pas simple à coucher sur le papier.
Assurément pas facile à lire sans que cela provoque toutes sortes d’émotions.
A notre retour d’Asie, à l’occasion d’un dîner, j’ai rencontré un p’tit bout d’femme drôlement attachante.
Je viens de découvrir l’écrivain.
Martine, je ne remuerai pas la salade cette fois-ci.
Je te serre tout simplement dans mes bras.
Ce livre est à lire.
Cet auteur est à aimer. Eperdument.
Editions Estelas
Merci à Denis et à Cathy (qui se reconnaîtront) pour la mise en relation… <3