C’est d’abord la rencontre de deux personnalités : Carole Zalberg l’écrivain et Denis Deprez le dessinateur belge (aquarelliste en l’espèce), sans que le talent de l’un n’empiète sur le talent de l’autre.
Puis l’amour d’une femme et d’un homme : un homme du passé auquel se mêlera l’homme d’aujourd’hui, « l’ancre », grâce à un délicieux et mystérieux jeu d’écriture dont elle a le secret.
Au travers des quelques pages que compte ce petit livre, Carole Zalberg joue avec les mots comme Denis Deprez joue avec son pinceau et ses couleurs : entre ombres et lumières, ce parcours initiatique décrit est des plus justes, des plus touchants. Une tranche de vie qu’il ne nous appartient pas de juger, mais d’aimer.
La rédemption d’un vieil homme, sur fond de guerre 39-45.
Avec une justesse d’écriture, Bénédicte des Mazery nous livre un récit sensible et poignant.
L’on avance à travers les pages et les mots en sentant inexorablement que quelque chose de tragique s’est produit.
En filigrane, le père, la question des biens spoliés aux juifs, …
Grégoire Delacourt reste sur une lancée qui est désormais la sienne : originalité, humour décapant et style qui lui est bien propre. Qui d’autre pourrait commencer avec cette phrase sibylline ?
« Arthur Dreyfuss aimait les gros seins. »
Il a vraiment le chic pour nous faire rentrer dans ses livres, vivre ses livres !
« Des mots que l’on connaît, emperlés d’une certaine manière, sont capables de modifier la perception du monde »
« Il faut beaucoup de temps aux princesses blessées »
« Cette poignée de secondes de bonheur valait bien tous les silences du monde. Toutes les attentes. Toutes les souffrances »
« Ce n’est pas le temps qui civilise mais ce qu’on vit »
« Les gouttes de pluie, la lenteur des choses, la délicatesse »
« Le silence aussi possède la violence des mots »
« L’éclat de joie des farces inconséquentes qui sont le ciment des enfances heureuses »
« On doit apprendre à écouter, et non seulement ses mots, mais son corps, sa vitesse, sa force, sa faiblesse et ses silences pour se retrouver dans l’autre »
« Un goût très fin d’éternel »
« Tout durait et restait peuplé d’attente »
A quand le prochain ?
NDLR. Le seul hic : l’avoir lu après l’annonce de Scarlett Johansson d’attaquer éditeur et auteur pour « utilisation et exploitation frauduleuses des droits de la personne », ce qui m’a fait la détester à l’évocation de ses nom et prénom, très présents forcément dans l’ouvrage… Pour ceux qui n’ont pas suivi cette bêtise sans nom, c’est l@ ! Really pathetic isn’t it ? STOP Scarlett please, STOP ! And READ IT please ! (peu de chance que tu lises cet article mais bon…)
Un joli parcours de femme, la fin d’un amour, le début d’un autre, L’Italie, et une très belle réflexion sur le métier d’écrivain…
« On ne fait que projeter autour de soi son petit cinéma intime » (Les choses de la vie)
« Il faudrait probablement s’interroger sur l’enchaînement des circonstances, sur cette fatalité étrange qui fait qu’un accident en entraîne un autre, ou sur ces trajectoires qui bifurquent considérablement juste après qu’elles ont frôlé un obstacle minuscule »
« Puisqu’au fond ce pourrait être ça, l’harmonie : accepter sa solitude »
Florian Zeller ne m’a pas du tout convaincue (voire même déçue) avec son écriture au style un peu trop convenu et générationnel et les deux-trois passages qui m’ont fait rire ne constituent en rien une réussite à part entière !
Le parallèle couple-Europe m’a laissée de marbre et a été juxtaposé de manière fort simpliste.
Le livre le plus « bobo » de cette saison littéraire ?
Cette fois, oui, c’est malheureusement bel et bien fini.
Deux mois passés ensemble, entre mes mains, dans le métro, dans mon
sac, sur notre canapé, au travail, dans mon lit. Vous m’avez accompagnée dans le Gers, en Bourgogne.
Deux mois d’une fidélité absolue, lorsque beaucoup d’autres m’attendent.
Cette nécessité, ce besoin de vous lire sans vouloir vous quitter.
Ou comment par d’invraisemblables subterfuges repousser à son
paroxysme l’heure de la page ultime.
Mais quant on aime il faut savoir laisser partir l’autre… pour mieux
le retrouver…
Ne pas se fier au titre, qui peut « faire peur » au premier abord !
C’est avec un style affûté que Jérôme Ferrari nous parle de la chute des mondes, de tous les mondes, quels qu’ils soient, avec une réflexion des plus intelligentes sur l’âme humaine…
A chacun d’y « trouver sa place », et même si globalement c’est assez déprimant ce livre nous incite à continuer de philosopher (au comptoir, ou ailleurs) au-delà de sa dernière page.
Un clin d’oeil à vous, Carole Zalberg, qui m’avez donné envie de lire ce livre.
Ou comment, en suivant « ses » écrivains sur un réseau social, on en découvre d’autres avec cette pointe de délice qu’est le partage…