Étiquette : Premiers romans

  • « Etta et Otto (et Russel et James) » de Emma Hooper…

    « Otto,
    Débutait la lettre, à l’encre bleue.
    Je suis partie. Je n’ai jamais vu l’eau, alors je suis partie là-bas. Rassure-toi, je t’ai laissé le pick up. Je peux marcher. J’essaierai de ne pas oublier de rentrer.
    A toi (toujours),
    Etta »

    Voici les premières lignes du premier roman de Emma Hooper.

    Etta a 83 ans lorsqu’elle écrit cela à son mari Otto.

    Ce livre, je l’ai aimé de manière instantanée.
    L’écrivain a su me plonger dès les premiers mots dans cette aventure incroyable, dans les pas d’Etta, avec beaucoup d’émotions.

    C’est un beau récit initiatique, une quête magnifique, une balade incroyable, aussi mélancolique que libératrice.
    Présent et passé se mêlent et participent à la force qui s’en dégage.

    Laissez-vous donc tenter sans tarder…

    Belle lecture à tous !

     

    Editions Les Escales

  • « Je n’ai jamais eu de petite robe noire » de Roselyne Madélénat…

    Ce qui est bien quand on est au chaud chez soi, c’est que je peux rattraper mon retard sur le blog… et vous parler d’un livre : le premier roman de Roselyne Madélénat.

    Note de l’éditeur :

    Florence est journaliste dans la presse féminine et mène une vie sentimentale décousue. Depuis sa jeunesse, elle a rompu avec sa famille.
    Lors de l’enterrement de sa mère, Florence renoue avec son père qu’elle ne voyait plus. Ensemble, ils tissent un lien un peu fou, étrange.
    Cette mort ne se contente pas de mettre à nu des sentiments enfouis, elle ouvre aussi la boîte de Pandore sur un secret de famille datant de 1943 dont son père est le seul à détenir la clef…

    « Le plus difficile pour certaines questions,
    c’est de trouver le courage de les poser »

    L’histoire, entrecoupée de dialogues entre vivants et disparus qui rythment le texte, est une véritable enquête familiale qui se tisse au fil des pages.

    « La vérité, une fois qu’elle nous tombe dessus,
    nous ne pouvons rien faire pour la mettre à l’écart et l’oublier,
    elle prend toute la place,
    nous bouffe tel un cancer infiltrant »

    La plume mêle avec autant de brio le romanesque pur et une terrible réalité de la guerre 39-45.
    Elle est très prometteuse.

    Roselyne Madélénat offre aux lecteurs un livre profondément beau sur la famille, l’Amour, les non-dits, le pardon…
    Je vous recommande vivement sa lecture.

    Parce que courir après certaines ombres, c’est courir après la Vie !

    Editions Hugo Roman

    NDLR. L’auteur sera en dédicace mardi prochain à la Librairie de Paris.

  • « Appartenir » de Séverine Werba…

    « Appartenir » de Séverine Werba…

    « Boris venait de loin et on n’en parlait pas.
    Il venait de loin et c’était assez comme ça.
    Pas de quoi en faire une histoire. »

    Et pourtant si…

    Boris, c’était le grand-père, dont « la famille a été assassinée pendant la guerre ».

    « Au début, je n’y ai pas vraiment prêté attention.
    On ne prête pas attention aux souvenirs ».

    A 20 ans, la narratrice s’installe dans l’ancien appartement familial et se sépare de tous les livres lui ayant appartenu.

    « Il n’empêche que je suis soulagée et que ma vie peut commencer.
    Enfin c’est ce que je crois.
    Je regrette vite mon geste. »

    Elle se rend très vite compte de l’erreur qu’elle a commise et qui désormais va la hanter…

    « Rien ne me paraît plus important que de me souvenir et de les retrouver. »

    Mais « peut-on se souvenir d’une chose que l’on a pas connue ? »

    Après une totale indifférence, l’attraction des absents deviendra irrésistible, indispensable.

    Séverine Werba nous propose avec ce premier roman une enquête identitaire intense et vitale.

    « Je témoigne d’un non -témoignage, je témoigne d’un silence, d’un  trou laissé par la souffrance.
    Je témoigne d’une amputation.
    Je n’ai rien vu de mes yeux, je n’ai pas de souvenirs, je n’ai pas connu ceux qui sont morts et pourtant ils m’importent.
    Et pourtant je les cherche. »

    L’ombre de Boris (et des autres) plane…
    L’ombre d’elle-même…
    Véritable catharsis…

    Roman ou récit ?
    Je comprends que l’on puisse légitimement se poser la question mais peu importe à mes yeux.
    Plusieurs jours après la dernière page tournée, l’h(H)istoire m’habite toujours.
    Et c’est bien cela que je demande à un livre : qu’il m’imprègne et qu’il en reste quelque chose.

    Belle lecture à tous !

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     Editions Fayard

  • « Ce qui ne nous tue pas… » de Carole Declercq…

    La période était forcément pour moi sur le papier.
    Comme un aimant, irrésistible.
    Toujours, et à jamais.
    Un jour, je comprendrai peut-être pourquoi…

    Note de l’éditeur :

    « 1944, pendant l’occupation. (…) Maximilien von Wreden, Officier du Renseignement allemand, est en poste à Paris depuis quelques mois quand il rencontre Marianne, une étudiante en philosophie. (…) Ce que Maximilien ne sait pas, c’est que la jeune femme travaille en réalité pour un réseau de résistants. (…) »

    Malgré le contexte, c’est vraiment une très belle histoire romanesque (fort bien documentée) que nous propose ici Carole Declercq.
    L’atmosphère est admirablement décrite, l’écriture est plus que prometteuse, les thèmes principaux abordés sont non seulement importants mais intéressants (le sacrifice des femmes pendant la guerre, le renoncement de soi au nom d’une cause) et les personnages sont terriblement attachants.

    « Il peut parfois se passer de belles choses dans une période comme celle-ci.
    La guerre n’empêche pas d’être sérieux »

    Les 68 premiers romans de cette rentrée littéraire sont très éclectiques.
    Ne boudez pas ce plaisir de lecture et plongez-vous dans « Ce qui ne nous tue pas… » !

     

    Editions Terra nova

  • « Kokoro » de Delphine Roux…

    Un tout petit livre certes (128 pages) mais un concentré d’émotions !

    Une histoire poétique et émouvante sur deux enfant (Seki et Koichi) qui ont vécu un drame (la mort accidentelle de leurs parents dans un incendie) et les conséquences intérieures qui en découlent.
    Une écriture d’une extrême justesse où les mot, les phrases sont à la bonne place. Il n’y a rien en trop. Il ne manque rien.

    Ou lorsqu’une échappée (« trop attendue ») libère les souvenirs pour mieux appréhender l’avenir…

    Delphine Roux est une française à la délicatesse japonaise.
    Elle a 40 ans et a écrit principalement pour la jeunesse.

    Ce premier roman est une parenthèse enchantée dans cette rentrée littéraire et mérite d’être dégusté comme il se doit !

    Editions Philippe Picquier

    Livre lu dans le cadre du challenge 68premieresfois.

  • « Aime-moi comme tu es » de Cathy Galliègue…

    Cela fait beaucoup de bien de se plonger dans un roman qui a le don de vous évader et de vous faire oublier tout le reste.
    Je ne vais pas vous parler ici de Chick Lit ni de Littérature « Crunch » pour autant, que cela soit bien clair !

    Ce premier roman de Cathy Galliègue est paru en juin dernier.
    J’avoue ne pas en avoir entendu parler et si cette dernière ne nous avait pas dit qu’il existait dans le groupe des « 68 premiers romans », je serais passée complètement à côté !

    Note de l’éditeur :

    « Emmanuelle n’imaginait pas quitter la beauté sauvage de son Jura, sa belle vie à l’abri du besoin, son mari anglais… et se retrouver dans le 16ème arrondissement parisien. Le contraste fut violent. Il y avait forcément un sens caché à cet exil. Un but ultime. Quelque chose. Ou quelqu’un. 

    Emmanuelle était une rêveuse. Elle croyait fermement que le bonheur, si on le veut vraiment, on va le chercher avec les dents! 

    Elle espérait une surprise, de la fantaisie, un cocon protecteur en dehors des conventions, un héros qui la soulèverait de terre. Mais elle n’avait pas intégré la version militaire, flic ou pompier à la liste de ses possibles. 

    Et pourtant, Tom est arrivé. Un homme qui redoutait l’amour plus que la mort. 

    Un homme du GIGN. 

    L’histoire de cette femme morcelée et de cet homme en noir ira bien au-delà de ce qu’une histoire d’amour peut raconter. Il aura fallu la lutte, la souffrance, puis l’acceptation. Il aura fallu se faire mal pour enfin se faire du bien. « Aime-moi comme tu es », le suppliait-elle tout bas. »

    À travers une écriture plus vraie que nature, sans fard, vive, résolument très moderne, Cathy dissèque le quotidien d’un couple dont la vie est faite d’absences, de retrouvailles, d’attentes, d’illusions, de désillusions, de joies, de souffrances, de solitudes, de désirs, d’inquiétudes…

    J’ai particulièrement apprécié les emails que s’envoient Emma et Tom (je suis une fan des Lettres dans la Littérature Classique), et plus encore lorsque ce dernier se dévoile au fur et à mesure et parle de ses missions à l’étranger.
    On a l’impression de le vivre.
    Ou comment une lectrice peut se mettre dans la peau de l’héroïne et ressentir la palette d’émotions que cela provoque.
    Je n’en dirai pas plus de peur de dévoiler la fin. Cathy connaît mon ressenti en temps réel sur les dernières pages !

    C’est un premier roman dense, intense et hyper réaliste.
    L’écrivain ne s’attarde pas sur ce qui n’est pas nécessaire.
    La plume (pudique, tendre mais sans aucune mièvrerie, sincère, honnête) est prometteuse.

    Le bandeau du livre mentionne « le roman de l’été ».
    Je trouve le côté estival très réducteur.
    Il est à lire, quelle que soit la saison !

    Dernière chose : j’en verrais bien une adaptation au cinéma (oui oui, pourquoi pas ?!) ou à la télévision…
    L’histoire s’y prête complètement.

    Belle lecture à tous !


    Encore un GRAND MERCI à Cathy, non seulement pour ce premier livre mais encore pour les échanges que nous avons eus et que nous continuerons d’avoir je l’espère.
    Parce que derrière l’écrivain il y a une femme des plus sympathiques, proches de ses lecteurs ce qui est fort appréciable.

  • « Un mot sur Irène » de Anne Akrich…

    Mon septième livre du challenge des 68 premières fois !

    Irène Montès, Professeur à L’Ecole des Hautes en Sciences Sociales, est découverte morte dans un hôtel new yorkais. A côté d’elle, une poupée gonflable.
    Débute alors une enquête des plus particulières sur sa personnalité à travers son mari Léon Garry.

    La couverture et la note de l’éditeur se veulent « érotico-sulfureuses ».
    Après l’Affaire DSK, l’Affaire du Soho Grand Hotel où l’homosexualité d’Irène serait un élément déterminant.
    Ah…

    Les thèmes principaux abordés ? Les fantasmes inassouvis, l’emprise d’une femme sur un homme (après avoir été le contraire au départ de la relation) et ses conséquences, le couple.
    Au final ? Une fin anticipable étant donné la construction du roman.
    Bon, ben voilà…

    Quelle est la part de réalité, de fiction dans ce que raconte Léon ?
    « Suivre Irène. Comprendre »« Les hallucinations. Les faits. Tout semble advenir sur le même plan ».
    C’est bien le seul intérêt que j’ai trouvé à cette « littérature » Crunch que l’on s’enfile même si elle n’est pas terrible et que l’on regrette après coup avec le sentiment d’avoir perdu son temps.

     

    Editions Julliard

  • « Paris sur l’avenir » de Nathaniel Rich…

    « Paris sur l’avenir » de Nathaniel Rich…

    New York, dans un futur proche. La vie de Mitchell Zukor mathématicien surdoué mais solitaire va basculer le jour de sa rencontre avec Charnoble, représentant de « FutureWorld », société futuriste dont le siège est un bureau vide de l’Empire State Building. Le poste que ce dernier lui propose va pouvoir révéler son génie concernant le calcul des pires scénarios possibles qui peuvent arriver et dont les prospectives sont vendues aux sociétés clientes afin de les indemniser contre toutes catastrophes futures.
    Un jour, la pire de ses prophéties se révèle exacte…

    La base de l’histoire est originale : c’est un mélange de réalité et de fiction qui aurait pu être intéressant mais cela traîne en longueur à mon goût (j’ai trouvé la partie « Le Futuriste » bien trop redondante) et aucun des personnages a réussi à me séduire (ni le héros Mitchell dont la dérive sera à la hauteur de son génie, ni Jane l’ambitieuse qui deviendra une amie au fil du temps et qui créera sa propre société protectrice en se servant de lui, ni la mystérieuse Elsa -son dernier contact avec la réalité- dont le coeur peut s’arrêter de battre à tout moment).

    Je suis qualifiée de « littéraire » depuis mes plus tendres années, donc pas du tout une « scientifique » dans l’âme. Les probabilités, les statistiques, les algorithmes, les formules et autres formes du genre, même si cela flirte avec la philosophie du désastre, ne me font pas rêver du tout.
    Est-ce la raison pour laquelle je me suis profondément ennuyée ?

    Ce n’est malheureusement pas un premier roman que je défendrai…

    Editions du Sous-sol

    NDLR. Cette chronique a été rédigée pour Lecteurs.com, en tant qu’Explorateur de la rentrée littéraire.

  • « Je m’appelle Blue » de Solomonica de Winter…

    « Je m’appelle Blue » de Solomonica de Winter…

    Ce livre est un ovni. Purement et « simplement » !

    Mais comment peut-on écrire en étant doué d’une telle maturité dans les prémisses de la fleur de l’âge ?!

    Solomonica de Winter serait-elle un extra-terrestre ?
    Après un petit passage sur Wikipedia, elle existe bel et bien.
    « Je m’appelle Blue » (j’aime particulièrement son titre original « Over the rainbow ») est son premier roman.
    Elle a 18 ans. Mais elle a écrit son manuscrit à 16 !
    16 ans…
    Serait-elle donc un petit prodige ? A mes yeux c’est quelqu’un dont nous reparlerons, j’en suis certaine.

    Blue… Ou comment se retrouver dans la tête d’une adolescente de 13 ans silencieuse (suite à un choc émotionnel) qui écrit au médecin qui la suit une histoire des plus dingues à travers ses souvenirs.
    Mais quelle est donc leur part de réalité ? de fiction  ?

    Compliqué d’en parler sans trop déflorer le sujet…

    Ce livre est une dissection de cerveau d’une minutie incroyable dont la violence (non gratuite) est à la (dé)mesure de l’ambivalence identitaire de Blue.
    Quelque chose ne la laisse jamais en paix. Tout comme nous, lecteurs.
    Et je vous promets que cela à de quoi retourner votre propre tête à la lecture !

    C’est un livre intense en terme d’émotions, tout à la fois oppressant et irrésistible, à l’atmosphère pesante, malsaine ou glauque parfois (typique pour moi de la littérature du Nord) qui ne peut que marquer celui ou celle qui se plongera dedans.

    J’ai de temps en temps dû faire des pauses.
    J’avais l’impression d’être le médecin et d’avoir Blue devant moi…

    Brrrrrrr

    C’est une plongée en abîme, toujours sur le fil du rasoir.
    Mais c’est aussi (et sans doute avant tout) l’histoire d’un amour incommensurable d’une fille pour son père.

    At the end, welcome back to reality!
    The real one? Really?

    Editions Liana Levi

    NDLR. Cette chronique a été rédigée pour Lecteurs.com, en tant qu’Explorateur de la rentrée littéraire.