Étiquette : Premiers romans

  • « Branques » d’Alexandra Fritz…

    « Branques » d’Alexandra Fritz…

    Branque
    masculin, féminin
    argot
    familier
    Qui est un peu idiot ou stupide. 

    Note de l’éditeur

    Voici la chronique de deux filles et deux garçons internés dans un hôpital psychiatrique. Jeanne, qui y tient son journal, tente de comprendre son basculement dans « l’anormal » et de disséquer à vif les raisons de son amputation de liberté. Rageuse, pugnace, elle a pour compagnons de « branquerie », comme elle dit, Tête d’Ail, Isis et Frisco. L’un obsédé sexuel, l’autre pédante philosophe, tous transpercés par le désir amoureux autant que par la solitude, par des idéaux de justice comme par  des pulsions suicidaires. A très exactement parler, ils en bavent. Avalant des gouttes et digérant des cachets, ils refusent d’être assimilés à une faune hallucinée souvent obèse et déprimante, où les médecins ne sont pas les moins dérangés de tous. Comment ne pas crever de tristesse et de rage ? Dans un quotidien absurde, le sarcasme cautérise les plaies. Que va-t-il arriver à ces quatre personnages dérisoires comme l’humain, attachants comme la faute ?

    Voilà : le problème que j’ai pour écrire ce billet est que l’éditeur en dit trop… 😉

    Ce livre nous plonge donc dans l’univers psychiatrique, thème qui semble être à la mode dans le milieu littéraire ces derniers mois…

    J’avais adoré le sublime et terrifiant « Je m’appelle Blue » du prodige Solomonica de Winter à la rentrée littéraire de septembre dernier et j’ai également beaucoup apprécié « Bellevue » de Claire Berest en janvier.

    Alexandra Fritz arrive à tirer son épingle du jeu avec ce premier roman et à aborder le temps, le ressenti, la souffrance, l’errance, la solitude, les regrets, les rêves perdus, les souvenirs, la liberté par le biais d’une écriture et d’une construction littéraire intéressantes.

    Belle lecture à tous !

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    « Je ne crains personne, je ne crains qu’une chose, c’est que la vie reparte sans que je trouve la force de me tuer à nouveau »

    « Ah les arts. Ils permettent d’y voir plus clair quand on n’y voit plus rien »

    « Mais il est temps d’écrire (…) Essayer de faire le tour de mon « je  » en laissant la porte ouverte »

    « Ecrire sur la solitude c’est comme laisser la lumière allumée dans la pièce d’à côté »

    « Je parle d’un double absente, qui est multiple, et qui me manque »

    « On se dit qu’il faut tenir. Pourquoi ? Parce qu’il faut »

    « Ici, c’est impossible de rester normal ou de le redevenir »

    « Chercher la beauté du monde là où il est impossible de l’oublier »

    « Enfermement, ceux qui le choisissent, ceux qui le subissent, chacun la pierre autour du cou »

    Editions Grasset

    NDLR. Quatrième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Brillante » de Stéphanie Dupays…

    « Brillante » de Stéphanie Dupays…

    J’ai lu ce livre dans l’A380 qui m’emmenait à Bangkok.
    J’aime bien faire voyager les écrivains…

    Note de l’éditeur :

    Claire est une trentenaire comblée. Diplômée d’une grande école, elle occupe un beau poste dans un groupe agro-alimentaire où elle construit sa carrière avec talent. Avec Antonin, cadre dans la finance, elle forme un couple qui est l’image du bonheur parfait. Trop peut-être.

    Soudain, Claire vacille. Au bureau, sa supérieure hiérarchique lui tourne ostensiblement le dos, de nouvelles recrues empiètent sur ses dossiers, elle se sent peu à peu évincée. Après une phase de déni, Claire doit se rendre à l’évidence : c’est la disgrâce.

    Elle qui a tout donné à son entreprise s’effondre. Claire va-t-elle réussir à exister sans «briller»?  Que vont devenir ses liens amicaux et amoureux fondés sur un même idéal de réussite?

    Stéphanie Dupays dépeint ici une ascension en déperdition la plus totale, une placardisation violente difficile à accepter tant sur le plan professionnel que personnel.
    Pestiférée aux yeux de tous et surtout d’elle-même, Claire finit par se poser des questions, celles sur lesquelles elle aurait dû se pencher dès le départ.
    En sortira-t-elle grandit ? Succombera-t-elle de nouveau à l’appel d’une vie faite de clichés ?

    Ce titre sonne comme un couperet.
    C’est un premier roman réussi sur le monde impitoyable du travail d’une génération sacrifiée sur l’autel d’idéaux artificiels et grotesques imposés par notre société du paraître, servi par une écriture intéressante.
    Là où d’autres auraient pu s’égarer dans des longueurs à n’en plus finir, l’écrivain fait court et c’est percutant.

    Belle lecture à tous !

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    Ce livre fait partie de la sélection des 68 (éditions 2016), challenge auquel je participe.

    « La compétition s’est déplacée de l’excellence scolaire à l’habileté sociale. »

    « Un couple envié qui s’est inventé une vie, et les personnages qui vont avec. »

    « Et puis (se) mentir… Mon job est formidable. Des mots bien comme il faut. »

    « Un monde où la langue n’a plus d’importance, où toute l’activité est orientée vers le présent et l’opérationnel. »

    « Céder sur les mots, c’est céder sur les choses. »

    « Depuis qu’elle se sent en échec, Claire a besoin de s’évader du petit cercle des perfectionnistes, des infaillibles, des trop sûrs d’eux. »

    « Comment réagir face à quelqu’un qui n’offre aucune résistance ? L’affrontement n’en est que plus violent car il est nié, il n’a pas le droit de cité. »

    « Comment s’y retrouver quand les mots ont perdu tout leur sens ? »

    « Dans le couple comme dans l’entreprise, il faut se vendre et se présenter sous son meilleur jour. »

    « Se souvient-elle d’elle au-delà de l’image idéal qu’ils projettent aux yeux d’autrui ? »

    « La plupart des couples n’existent que par l’image qu’ils donnent d’eux-mêmes. »

    « Sortir du jeu social »

    « Des clones, de purs produits d’une usine à rêves »

    Editions Mercure de France

    NDLR. Troisième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut…

    « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut…

    C’est un premier roman qui fait beaucoup parler de lui depuis la rentrée littéraire hivernale.
    Nouvel écrivain, petite maison d’édition du Sud-Ouest…

    Note de l’éditeur :

    Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
    Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
    Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
    L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

    Ce livre nous fait passer du rire aux larmes grâce à une écriture d’une belle sensibilité.
    C’est une ode à l’originalité, à la fantaisie (codes inversés, jeux de mots…), à l’Amour, à une forme de vie.

    « Certains ne deviennent jamais fous…
    Leurs vies doivent être bien ennuyeuses »
    (Charles Bukowski)

    « Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit,
    à l’envers,
    parce que la vie c’est souvent comme ça »

    Un livre agréable et efficace ?
    Oui, assurément. Impossible de le nier.
    On passe un joli moment.

    Original ?
    Je vais certainement m’attirer les foudres de certains mais sincèrement, non.
    Malgré la poésie qui s’en dégage, il y a une certaine similitude dans l’atmosphère à relever : Olivier Bourdeaut n’aurait-il pas eu pour voisins une certaine Famille Jardin et Boris Vian ? 😉

    A mes yeux ce n’est donc pas LE roman de l’année mais belle lecture à tous, ne serait-ce que pour le plaisir tout simple de se faire du bien quoi qu’il en soit !

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    Editions Finitude

    NDLR. Deuxième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…

    « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…


    Hier paraissait en France aux éditions Gallimard le premier roman de Anna Hope : « Le chagrin des vivants » (« Wake » dans son pays d’origine qui est le Royaume Uni).

    A cette occasion, la prestigieuse maison littéraire organisait une rencontre avec l’écrivain en partenariat avec Babelio et Lecteurs.com.

    J’ai eu la chance d’être sélectionnée et j’étais donc présente à cette fin de journée/début de soirée fort réussie et vraiment très intéressante !

    Anna Hope s’est très sympathiquement prêtée aux jeux des questions/réponses et elle a su nous captiver, nous expliquer le pourquoi du comment.

    Ce livre nous propose de revenir sur un triste évènement, l’attente de la cérémonie du soldat inconnu qui marquait à sa manière la fin officielle de la Première Guerre Mondiale, à travers trois portraits de femmes.

    « Dehors, la pluie tombe sans bruit, les feuilles en décomposition amortissant sa chute. Ada, allongée, les yeux ouverts, pense à son fils. A l’endroit indéterminé où il gît en France et si là-bas il pleut. »

    « Alors que le silence s’étire, quelque chose devient manifeste. Il n’est pas là. Son fils n’est pas à l’intérieur de cette boîte. Et pourtant elle n’est pas vide. Elle est pleine d’un chagrin retentissant : le chagrin des vivants. Mais son fils n’est pas là. »

    Au-delà de l’écriture qui est remarquable (excellente traduction il faut le noter), les pages trouvent leur rythme dans la temporalité (l’histoire se situe du 7 au 11 novembre 1920) et dans les personnages (trois histoires se font écho).
    Si au départ j’avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dedans, une fois ancrée je ne l’ai pas lâché !

    C’est en effet un premier roman dense, intense (elle a mis trois années à l’écrire), nécessaire par son sujet que nous offre Anna Hope.
    L’atmosphère de l’époque est parfaitement décrite, sans que l’on soit abreuvé de documentations historiques. We can smell it!

    Alors comment un auteur qui n’a pas vécu un tel drame peut-elle réussir cela ?

    C’est une des questions que nous lui avons posé hier : elle a baigné dedans indirectement grâce à son père, féru d’Histoire.
    Voilà donc d’où lui vient l’essence de cette magnifique résilience collective.

    Ce livre n’est pas triste. Il montre comment les femmes ont fait pour rester vivantes, pour essayer d’accepter, pour (ré)apprendre à vivre.

    Lors des échanges, Anna Hope a reconnu son intérêt particulier pour Virginia Woolf, Michael Cunningham (« The hours« ) que l’on peut déceler à la lecture.
    Au passage pour celles et ceux qui ne le savent pas, avant d’écrire elle jouait (série « Docteur Who » notamment). On ressent bien, dès le début et elle nous l’a confirmé, qu’elle avait imaginé les trois personnages comme on distribue des rôles.

    L’écrivain nous a confié que son second roman paraîtra en Angleterre dans trois semaines.
    Il se déroulera dans un asile où son arrière-arrière-grand-père est mort et et où se trouvait une salle de bal sublime…

    Encore un GRAND MERCI à Gallimard et à Lecteurs sans qui je serais sans doute passée à côté d’un beau et bluffant premier roman.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur :

    Durant les premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d’hommage.
    À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes mutiques, rongés par
    les horreurs vécues, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.

  • « Ahlam » de Marc Trévidic…

    « Ahlam » de Marc Trévidic…

    Un juge (et pas n’importe lequel) qui devient romancier, ce n’est pas si commun.

    J’étais très intriguée par ce qu’allait nous offrir à lire Marc Trévidic, revenu sur le devant de la scène médiatique suite aux attentats parisiens du 13 novembre 2015.

    Avec « Ahlam » (qui veut dire « les rêves » en arabe), il nous offre une histoire sublime sur fond de montée du radicalisme tunisien.

    Le terrorisme, il connaît. Pendant 10 ans, il a oeuvré judiciairement contre.
    Là où on l’attendait au tournant, c’était sur l’histoire romanesque et l’écriture.
    Et force est de constater que le « pari » est très réussi !

    Ce livre, c’est comme un conte.
    La douce poésie qui s’en dégage se mêle à la réalité tragique des plus glaçantes.

    Les personnages, jamais épargnés, sont terriblement attachants.
    Les descriptions, elles, sont d’une finesse et d’une élégance telles que l’on a l’impression de voir à travers les lignes…

    « Ahlam », c’est un véritable hymne à la création, à la peinture, à la musique, à la beauté pure, aux mots, aux couleurs, à la tolérance, à la Liberté…

    L’auteur a admirablement traité le côté irrésistible de l’Art et du fanatisme.

    Magistrature, littérature.
    Sous cette plume enveloppante et envoûtante et au-delà de la rime, les deux termes étaient faits pour se rencontrer brillamment.

    Bref je suis vraiment bluffée par la qualité du livre et cela ne m’arrive pas si souvent.
    Et du coup, je pense que vous aurez compris que c’est mon premier gros coup de <3 de cette rentrée littéraire.

    Belle lecture à tous !

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    Editions JC Lattès

    NDLR. Premier lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Buvard, une biographie de Caroline N.Spacek » de Julia Kerninon…

    « Buvard, une biographie de Caroline N.Spacek » de Julia Kerninon…

    Choisi parce que j’ai eu un coup de coeur pour la couverture que j’ai trouvée magnifique, j’ai littéralement été happée par son contenu !

    Note de l’éditeur

    Un jeune homme réussit à forcer la porte d’une romancière célèbre, Caroline N. Spacek, réfugiée en solitaire dans la campagne anglaise depuis plusieurs années. Très jeune, elle a connu une gloire littéraire rapide et scandaleuse, après une enfance marquée par la violence et la marge. Il finit par s’installer chez elle et recueillir le récit de sa vie.

    Le lien, aussi étrange que naturel, aussi fascinant qu’essentiel, tissé entre un écrivain et un étudiant-lecteur-témoin qui absorbe tout nous plonge d’emblée dans un huis-clos biographique dévorant d’où émerge une histoire des plus magnifiques…
    En filigrane, une réflexion sur l’Ecriture et la Lecture, passions qui peuvent s’avérer aussi douces que violentes.

    Ce livre, je l’ai beaucoup aimé. BEAUCOUP !
    C’est une pépite littéraire comme je les aime.
    J’ai adoré l’atmosphère entourée de mystères, les personnages attachants, le style qui laisse la place autant à la contemplation imaginative qu’à la mise en scène qui n’est pas de tout repos.

    Julia Kerninon a le don rare de savoir nous balader et de tenir en haleine celui ou celle qui se glisse dans ses lignes…

    Un livre que je recommande vivement donc.

    Belle lecture à tous !

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    Editions Poche Babel / Actes Sud

    NDLR. Je le verrais bien adapté au théâtre…

  • « Flic de papier » de Guy Rechenmann…

    « Flic de papier » de Guy Rechenmann…

    On rentre dans l’histoire dès les premières lignes.

    Il n’y a aucun temps mort mais ce policier se veut différent… et c’est tant mieux !

    Guy Rechenmann nous propose un flic humain, simple, normal. Un anti-héros quelque part, avec ses failles et ses faiblesses.
    C’est certainement ce parti pris peu commun qui rend le personnage émouvant, intéressant et qui fait que l’on s’y attache… beaucoup !

    Ecrit à la première personne,  j’ai vécu l’histoire comme un véritable journal de bord et j’ai beaucoup apprécié ce style qui rythme l’enquête.
    L’écriture mêle poésie, humour et sérieux avec cette pointe de sel qui fait qu’on dévore le livre telle une bouffée d’oxygène iodée.

    Je me plongerai très vite dans le second opus paru en 2015 : « Fausse note« .
    A suivre donc… 

    Belle lecture à tous !

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    Editions Vents Salés

    Printemps 1988. Un homme disparaît au Cap-Ferret. La disparition, c’est une blessure jamais refermée et c’est l’histoire d’Anselme…
    Originaire de Chambéry et récemment muté au commissariat d’Arcachon pour retrouver des couleurs après une sordide affaire, Anselme Viloc, simple inspecteur de police, est chargé de l’enquête. Alors, tous les jours ou presque, il prend la pinasse et traverse le Bassin. Il ne s’en plaint pas : la presqu’île est envoûtante.
    Bizarrement dans cette affaire, il n’y a pas le moindre embryon de piste. De surcroît, ici les gens parlent peu aux étrangers, encore moins aux flics. Par chance, il a noué des liens avec Éric, le jeune pilote de la navette et David, le patron de l’Escale, deux garçons de bon sens. Eux, ils connaissent du monde…

  • « Le problème à N corps » de Catherine Quillet…

    « Le problème à N corps » de Catherine Quillet…

    Catherine Quillet, je vous en ai parlé il y  a peu ( « La fuite est un art lointain » ) .

    Elle signe ici son premier roman et me replonge par la même occasion dans la catégorie « Thriller » que je délaisse beaucoup trop alors que j’adore ça !

    Note de l’éditeur

    « Vincent est un homme comblé. Il a un travail exaltant et vit une existence épanouie auprès d’une femme belle et intelligente. Tout lui réussit.

    Tout ? Depuis qu’il a retrouvé un journal intime, rédigé pendant ses études, l’angoisse ne le lâche plus : sur la liasse de feuilles, sa belle écriture régulière retranscrit en détails sa rencontre avec Marianne, dix ans plus tôt.

    Pourtant, il ne se souvient de rien.

    Comment expliquer cet oubli ? Que s’est-il passé pour que sa conscience ait occulté cette passion de jeunesse ?

    Vincent part sur les traces de sa mémoire muette. Ses armes : la linguistique informatique, le TGV Paris-Grenoble, des collègues chercheurs en sciences du signal, le Télécran® et un écrivain oublieux amateur de chair fraîche. »

    Dès les premières pages, on se délecte du passé, des souvenirs, du mensonge, de la trahison qui nous plongent dans une histoire des plus mystérieuses sans cadavre ni policier et dont l’arme du crime se révèle être des plus insolites…

    Amoureux de littérature et d’originalité ce livre est pour vous, assurément.
    J’ai vraiment passé un très bon moment.

    Belle lecture à tous !

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    Vous pouvez commander ce livre sur le site de l’éditeur Paul & Mike.

  • « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    Ce livre, il a fallu que j’attende un peu (trop avec le recul ! faute avouée à moitié pardonnée) pour me plonger dedans.
    Beaucoup d’avis positifs dans le Groupe des 68.
    Cela aurait dû booster mon envie. Etrangement, cela a provoqué le contraire sur le coup. C’est souvent comme cela lorsque j’entends trop parler de quelque chose… 😉

    Je le gardais toutefois dans un coin de ma tête.

    Et puis il y a eu cette soirée Lecteurs.com et la rencontre avec Pascal Manoukian himself.
    L’écouter répondre aux questions que pose son manuscrit avec autant d’humilité et de bienveillance et bavarder un moment avec lui l’a « désacralisé » en quelque sorte.

    A partir de là…

    Note de l’éditeur :

    1992. Lampedusa est encore une petite île tranquille et aucun mur de barbelés ne court le long des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Virgil, le Moldave, Chanchal, le Bangladais, et Assan, le Somalien, sont des pionniers. Bientôt, des millions de désespérés prendront d’assaut les routes qu’ils sont en train d’ouvrir.
    Arrivés en France, vivants mais endettés et sans papiers, les trois clandestins vont tout partager, les marchands de sommeil et les négriers, les drames et les petits bonheurs.

    A la lecture, ce qui m’a d’abord frappé c’est le grand réalisme dans les vécu des migrants. En tout cas ce que l’on peut s’en imaginer (installés bien confortablement dans nos canapés douillets).
    Pascal Manoukian est journaliste grand reporter. Il a couvert la plupart des grands conflits qui ont secoué la planète entre 1975 et 1995. Il est également directeur éditorial de l’agence de presse Capa (sur le départ nous a-t-il confié, son mandat étant arrivé à son terme).
    L’on comprend donc mieux cette sensation du réel qui nous dépasse en connaissant sa biographie.

    Ensuite, la force de son écriture n’a pas pu me laisser indifférente.
    Il signe ici un premier roman d’une grande maîtrise.

    Enfin c’est un roman extrêmement bien documenté qui fait réfléchir.
    Forcément.
    Je défie quiconque de le lire et de ne rien en tirer dans sa façon de voir certaines choses.

    Parce que franchement…

    Comment notre monde a-t-il pu en arriver là ?!
    Combien d’espérances noyées, sacrifiées, enterrées et j’en passe ?!
    Courir après une meilleure vie serait-il forcément trouver de telles déception, misère, intolérance, humiliation, violence, mort ?

    Nietzsche disait « Je tombe mais je me relève toujours ».
    L’écho de cette citation évoquée par l’écrivain lui permet de ne jamais sombrer dans le pathos et de rester finalement positif, voire même optimiste.

    « Il faut survivre »

    « Pourtant (…) partir est une tradition ancienne (…).
    Le voyage est source d’apprentissage, de sagesse, d’enrichissement personnel »

    « Chaque acte de solidarité ou de résistance, le plus petit qui soit (…)
    redonne la force d’avancer »

    J’en envie d’y croire en tout cas.

    « Les échoués », c’est le cancer de nos sociétés dites « civilisées ».
    Sa lecture est INDISPENSABLE.

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    Editions Don Quichotte