« Agnès Grey » d’Anne Brontë…

31 juillet : sur le fil du rasoir… (2/2)

Deuxième choix du mois de juillet (qui s’achève ce soir) du Reading Classics Challenge 2018 : Brontë !

J’ai choisi de découvrir Anne que je n’avais, oui j’ose le dire,  jamais lue…
A mes yeux le challenge sert à ça : me faire découvrir des livres que je n’ai jamais ouverts sinon, c’est d’la triche ! :P 

Se plonger dans les soeurs Brontë est toujours un délice pour l’anglo-saxonne de coeur que je suis.

Ce que j’ai aimé en l’espèce, outre l’analyse, la satire sociale de tout une époque ? Le style « journalistique » d’Anne (le roman est écrit à la première personne) que j’ai trouvé vraiment intéressant pour le traitement du sujet : elle a été elle-même gouvernante avant son (trop jeune) décès; elle savait donc exactement  de quoi elle parlait.
Connaître ce détail biographique donne aux lignes une sensibilité et une intensité particulières.

Belle lecture à tous !

A noter la belle traduction de Ch.Romey et A.Rolet revue et préfacée par Isabelle Viéville Degeorges.

Note de l’éditeur (Archipoche) :

« Élevée au sein d’une famille unie mais pauvre – qui n’est pas sans rappeler la fratrie Brontë -, Agnès Grey, 18 ans, fille d’un pasteur d’un village du nord de l’Angleterre, décide de tenter sa chance dans le monde en se faisant gouvernante. Trop discrète et inexpérimentée, elle est vite confrontée à la dure réalité dès son arrivée chez la famille Bloomfield.
Désarmée face à l’indiscipline des enfants gâtés dont elle a la garde, et à l’indifférence cruelle des adultes, elle est renvoyée au bout de quelques mois. Dans l’obligation de subvenir à ses besoins, elle trouve alors un emploi chez les Murray. Les jours passent, avec leur lot de monotonie et de difficultés, jusqu’à l’arrivée du nouveau pasteur, Mr Weston… »

« Peines de coeur d’une chatte anglaise » de Balzac…

31 juillet : sur le fil du rasoir… (1/2)

Premier choix du mois de juillet (qui s’achève ce soir) du Reading Classics Challenge 2018 : Balzac !

Ces cinq nouvelles m’ont tendues les bras, ne serait-ce qu’à cause du titre…

Bien qu’inégal sur le fond en terme d’intérêt à proprement parler, j’ai tout de même passé un bon moment de lecture.

La première chose qui m’a interpelée ?
Les titres… très évocateurs!
Jugez-en par vous même :

  1. « Peines de coeur d’une chatte anglaise » qui a donné son nom au recueil.
  2. « Guide-âne à l’usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs ».
  3. « Voyage d’un moineau à Paris, à la recherche du meilleur gouvernement ! ».
  4. « Voyage d’un lion d’Afrique à Paris et ce qui s’ensuivit ».
  5. « Les amours de deux bêtes offerts en exemple aux gens d’esprit ».

Je vous conseille vivement au passage de lire les notices avant les textes.
Ils mettent très bien en perspective ce qu’a souhaité l’écrivain et expliquent le contexte.

Au final, c’est une étude zoologique doublée bien évidemment d’une formidable satire sociale ET humaine, d’une modernité folle !

A (re)découvrir comme il se doit donc…
Personnellement je suis ravie de l’avoir lu. J’étais passée complètement à côté jusqu’ici.

A noter les beaux dessins à l’ancienne de Grandville.

Note de l’éditeur (GF Flammarion) :

« En 1840, l’éditeur Hetzel eut l’idée d’un grand livre collectif illustré par le célèbre caricaturiste Grandville : Scènes de la vie privée et publique des animaux. À cette occasion, plusieurs écrivains de renom, parmi lesquels Charles Nodier, Alfred de Musset et George Sand, entreprirent de donner la parole aux bêtes, pour dévoiler des travers tout humains. Balzac, dans ce projet, s’imposa comme le collaborateur le plus fécond : il écrivit, en marge de La Comédie humaine, cinq nouvelles pleines d’humour et d’esprit, réunies dans le présent volume. Le premier de ces récits, Peines de cœur d’une chatte anglaise, relate les amours interdites d’une aristocratique féline et d’un matou sans le sou : on dit que, sous ce masque, Balzac aurait mis en scène sa liaison secrète avec la comtesse Guidoboni-Visconti… »

« Au soleil suivi de La vie errante et autres voyages » de Maupassant…

Un jour nous n’allons plus à l’école.

Les années passent…

On finit par les « oublier », ces écrivains d’un temps passé, parce que parfois ils nous ont agacé dans la façon d’avoir été imposés, dans la façon d’avoir été enseignés ou choisis de façon peu opportune avec le recul.

Et puis plus tard, vous vous lancez dans le challenge (dingue ?) de lire deux classiques par mois mais à la barre, c’est vous.
Vous qui décidez en fonction de vos envies, de vos affinités.

Et là, la magie opère…

Ce livre, c’est une pépite comme je les aime !
Il a désormais intégré ma PLDC (pile livres de chevet).

Je ne savais même pas qu’il existait jusqu’à ce que je me replonge dans la bibliographie de Maupassant.
Pour dire…
A  force de parler toujours des mêmes, eh bien voilà.

Il fleure bon le voyage, les impressions qui l’accompagne.
L’écrivain peint de sa plume ce qu’il voit, sent, vit.
Entre les lignes se révèle le journaliste, l’auteur, l’homme.

Ou comment le lecteur retrouve également tous ses sens…

Belle lecture à tous !

« J’ai quitté Paris et même la France ,
parce que la tour Eiffel finissait par m’ennuyer trop »

Note de l’éditeur (Folio) :

1881 : Maupassant découvre l’Algérie en insurrection ; il y retourne, ainsi qu’en Tunisie, en 1888. Il voyage également en Italie, en Sicile, en Bretagne. Les articles qu’il donne aux journaux – et reprend pour certains en recueils – nous permettent de suivre le parcours d’un écrivain qui fut journaliste durant toute sa vie littéraire.
Des paysages nouveaux, aux couleurs crues ; des hommes aux habitudes différentes des nôtres : Maupassant ne pouvait qu’être captivé par ces révélations. Ses positions politiques, son obsession pour le soleil, son goût des autres font l’intérêt de ces récits, qui ont le talent et la force des contes. Parfois l’auteur s’inspire des guides, s’ennuie, rêve… Mais le vrai est aussi beau que l’imaginaire.
Ces textes témoignent de l’originalité des impressions de Maupassant et d’une sensibilité naissante qui éclatera dans ses romans et ses nouvelles.

« Correspondance passionnée » d’Anaïs Nin et Henry Miller…

La correspondance est une des formes littéraires que j’affectionne depuis très longtemps.
Je pense que cela remonte aux « Liaisons dangereuses » de Pierre Choderlos de Laclos.

Dans mes chouchous (non exhaustifs et dans le désordre) on trouve Kafka et Miléna, Anne Pingeot et François Mitterrand, Alexandra David-Néel et son mari, Madame de Sévigné, Camille Claudel et Rodin, Frida Kahlo, George Sand…

Grâce au Reading Classics Challenge de ce mois de juin, mon choix s’est donc porté tout naturellement sur les lettres passionnées que se sont échangés Anaïs Nin et Henry Miller.

Ce que j’aime particulièrement c’est qu’au-delà des mots fleure bon une époque, malheureusement révolue.
C’est délicieusement exaltant.

Ce recueil rejoint ces livres (peu nombreux) que j’aime feuilleter de temps en temps parce que j’apprécie les faire infuser, les savoir là, non loin de moi et prêts à être ouverts et réouverts au gré de mes envies.

C’est tout simplement beau, et cela fait du bien.

Belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Stock) :

« Je serai la seule femme que vous n’aurez jamais? Une vie trop intense diminue l’imagination : nous ne vivrons pas, nous ne ferons qu’écrire et parler pour faire gonfler les voiles. »
Anaïs Nin et Henry Miller ont entretenu pendant vingt ans une correspondance passionnée. Commencée en 1932, elle s’achève en 1953, en Californie, alors qu’ils sont tous les deux devenus célèbres. Récit d’un amour fou, qui fait place peu à peu à la tendresse, ces lettres expriment la bienveillance constante qui anime la relation entre ces deux écrivains d’exception.
La sélection qui a été faite – Nin et Miller s’écrivaient tous les jours – suit l’évolution de leurs rapports au travers des années et offre un complément aux Cahiers secrets qui révélaient la passion littéraire et amoureuse qui les a unis. Le lecteur assiste à des échanges passionnants sur le devenir de leur oeuvre et le sens de l’écriture. Sans complaisance l’un envers l’autre, ils s’encouragent, sans cesser de s’adresser critiques et conseils sur leurs travaux respectifs.
Cette correspondance constitue également un témoignage sur l’époque passionnante que ces deux êtres ont traversée et les personnalités du monde des lettres et des arts qu’ils fréquentaient. Deux personnages exceptionnels unis dans une fidélité essentielle, physique, matérielle et littéraire.

« La fin de l’homme rouge ou le temps du désenchantement » de Svetlana Alexievitch…

Relever certains défis fait du bien. Cela nous sort de notre zone de confort…
Grâce au Reading Classics Challenge, je n’ai aucune honte à révéler que j’ai découvert la plume de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de Littérature en 2015 (mais pas que).

La lecture de ce livre fait écho à celui d’un autre écrivain, Maureen Demidoff, que j’ai lu en temps que jurée du Grand Prix des Lectrices ELLE 2018 : « La tête et le cou » .

Si ce n’est pas une lecture aisée, facile à appréhender du fait notamment du nombre de pages et des horreurs décrites, le choix des témoignages le rendent très marquant.
On se rend très vite compte que l’on a entre les mains l’Histoire du peuple soviétique, ces russes qui ont « besoin de croire en quelque chose » malgré ce qu’ils ont connu, subi (et c’est encore toujours le cas sur beaucoup de points).

Svetlana Alexievitch a collecté « les voix de centaines de témoins brisés » pour créer ce testament édifiant de ce que fut l’URSS.
Au lecteur de se faire son avis.
Personnellement j’en suis ressortie assez rincée et une question reste en suspens : mais quel avenir ont-ils ?!

Note de l’éditeur  (Babel) :

Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu’a été l’URSS, la seule à écrire la petite histoire d’une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Ce magnifique requiem utilise une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.