Étiquette : Apprentissage

  • « L’heure bleue » d’Elsa Vasseur…

    « L’heure bleue » d’Elsa Vasseur…

    J’ai lu des avis très très contrastés de ce premier roman et je tenais à m’en faire ma propre opinion.

    Avec une si jolie couverture qui fleure bon les vacances et un titre enchanteur côté imaginaire, cela ne pouvait pas être entièrement raté !

    Eh bien je confirme (si besoin en est) : je suis décidément à contre-courant, comme souvent…

    La difficile acceptation d’un malheur terrible, la mort, la maladie, les classes sociales, le pardon, l’apprentissage, les séparations, le bonheur, la tristesse, la solitude, la manipulation, les premiers balbutiements amoureux…
    Il y a au final pas mal de choses dans ce livre qui ne se la pète pas et qui est loin d’être inintéressant dans les thèmes abordés et dans l’écriture.

    Il mérite donc que l’on s’y attarde.
    En tout cas c’est mon avis.
    C’est une jolie surprise, et l’écrivain est à suivre.

    « L’heure bleue », ou le passage de l’adolescence à l’âge adulte…

    Belle lecture à tous !

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    « La tristesse a une date de péremption. Comme le bonheur, c’est un sentiment entier, organique, qu’il faut saisir au bon moment afin d’en conserver la fraîcheur intact »

    Editions Robert Laffont

    Zoé, dix-sept ans, accepte l’invitation de Lise, une camarade de terminale qui lui propose de passer l’été en Grèce pour s’occuper de son jeune neveu. Elle se retrouve sur l’île privée de Dolos, plongée dans l’intimité de la flamboyante famille Stein ou règnent les non-dits et les faux-semblants.
    Dans la somptueuse villa qui domine la mer, Zoé peine à saisir les clés de l’univers lisse et clinquant de ce monde qui n’est pas le sien. Que s’est-il passé avec la précédente baby-sitter pour qu’elle refuse de garder l’enfant pendant les vacances ? Et de quoi souffre Rose, la splendide soeur de Lise qui crée un malaise à chacune de ses apparitions ? Adam, son mari, semble l’ignorer totalement et ne pas être non plus à sa place au sein de sa belle-famille.
    Prise dans le chassé-croisé des tensions et des manipulations qui s’exacerbent dans la chaleur estivale, Zoé va vivre une épopée intime qui ressuscitera les fantômes de son passé et la fera entrer sans ménagements dans l’âge adulte.

    NDLR. Onzième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    « Les échoués » de Pascal Manoukian…

    Ce livre, il a fallu que j’attende un peu (trop avec le recul ! faute avouée à moitié pardonnée) pour me plonger dedans.
    Beaucoup d’avis positifs dans le Groupe des 68.
    Cela aurait dû booster mon envie. Etrangement, cela a provoqué le contraire sur le coup. C’est souvent comme cela lorsque j’entends trop parler de quelque chose… 😉

    Je le gardais toutefois dans un coin de ma tête.

    Et puis il y a eu cette soirée Lecteurs.com et la rencontre avec Pascal Manoukian himself.
    L’écouter répondre aux questions que pose son manuscrit avec autant d’humilité et de bienveillance et bavarder un moment avec lui l’a « désacralisé » en quelque sorte.

    A partir de là…

    Note de l’éditeur :

    1992. Lampedusa est encore une petite île tranquille et aucun mur de barbelés ne court le long des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Virgil, le Moldave, Chanchal, le Bangladais, et Assan, le Somalien, sont des pionniers. Bientôt, des millions de désespérés prendront d’assaut les routes qu’ils sont en train d’ouvrir.
    Arrivés en France, vivants mais endettés et sans papiers, les trois clandestins vont tout partager, les marchands de sommeil et les négriers, les drames et les petits bonheurs.

    A la lecture, ce qui m’a d’abord frappé c’est le grand réalisme dans les vécu des migrants. En tout cas ce que l’on peut s’en imaginer (installés bien confortablement dans nos canapés douillets).
    Pascal Manoukian est journaliste grand reporter. Il a couvert la plupart des grands conflits qui ont secoué la planète entre 1975 et 1995. Il est également directeur éditorial de l’agence de presse Capa (sur le départ nous a-t-il confié, son mandat étant arrivé à son terme).
    L’on comprend donc mieux cette sensation du réel qui nous dépasse en connaissant sa biographie.

    Ensuite, la force de son écriture n’a pas pu me laisser indifférente.
    Il signe ici un premier roman d’une grande maîtrise.

    Enfin c’est un roman extrêmement bien documenté qui fait réfléchir.
    Forcément.
    Je défie quiconque de le lire et de ne rien en tirer dans sa façon de voir certaines choses.

    Parce que franchement…

    Comment notre monde a-t-il pu en arriver là ?!
    Combien d’espérances noyées, sacrifiées, enterrées et j’en passe ?!
    Courir après une meilleure vie serait-il forcément trouver de telles déception, misère, intolérance, humiliation, violence, mort ?

    Nietzsche disait « Je tombe mais je me relève toujours ».
    L’écho de cette citation évoquée par l’écrivain lui permet de ne jamais sombrer dans le pathos et de rester finalement positif, voire même optimiste.

    « Il faut survivre »

    « Pourtant (…) partir est une tradition ancienne (…).
    Le voyage est source d’apprentissage, de sagesse, d’enrichissement personnel »

    « Chaque acte de solidarité ou de résistance, le plus petit qui soit (…)
    redonne la force d’avancer »

    J’en envie d’y croire en tout cas.

    « Les échoués », c’est le cancer de nos sociétés dites « civilisées ».
    Sa lecture est INDISPENSABLE.

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    Editions Don Quichotte