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  • « Le pigments d’éternité » de Philippe Nonie…

    « Le pigments d’éternité » de Philippe Nonie…

    « Léonard de Vinci a inventé beaucoup de choses dans sa vie.
    Mais il en est une qui, plus encore que toutes les autres, dépasse l’imagination. »

    « Le sfumato, c’est le secret de la traversée du temps. »

    J’ai eu du mal à refermer ce livre. Parce que l’histoire est tellement incroyable qu’elle m’a littéralement happée ! J’étais bien dedans.

    Imaginez…

    Note de l’éditeur

    À la mort de son père, un célèbre restaurateur de tableaux de maîtres, Florence se rend chez le notaire pour régler les formalités d’héritage. Elle se retrouve dans l’obligation inattendue d’écouter une lettre écrite vingt-cinq ans auparavant dont le contenu la laisse abasourdie : la Joconde serait toujours vivante ! Elle aurait traversé les siècles grâce à une invention méconnue de Léonard de Vinci : les « pigments d’éternité », prévus pour protéger la Joconde de la morsure du temps et fondre le jour où Mona Lisa rencontrerait l’amour… Florence va alors mener l’enquête afin de comprendre sa propre histoire, celle d’un père dont elle découvre la face cachée, d’une mère qu’elle n’a jamais connue et celle, aussi, de la plus célèbre peinture au monde.

    L’histoire jongle entre 1514/1519, 2000 et 2025 en fonction des personnages (Léonard de Vinci et son modèle, Claire & Pablo, Florence & Vincent) avec un petit aparté -obligatoire- en 1911/1913 (Vincenzo Perugia et la Joconde).
    Cela rythme assurément le récit et nous tient bien en haleine !

    Véritable thriller artistique, on y trouve également une réflexion sur l’acte de créer, la quête amoureuse et le temps que j’ai trouvé très intéressante.

    « Je voulais profiter de l’éternité pour l’aimer et la peindre.
    L’amour et la peinture sont indissociables dans mon esprit.
    Je voulais la saisir dans toutes ses nuances,
    toute sa complexité, ce qu’une vie ne permet pas. »

    « Défier le Temps pour atteindre la perfection dans la peinture. »

    La fascination populaire pour ce tableau m’a toujours surpris.
    Force est de constater que Philippe Nonie a réussi à émousser mon intérêt, et bien plus encore…

    Et si c’était possible ?

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    Editions Paul & Mike

  • « Le Joker des puissants » de Stéphanie Maupas…

    « Le Joker des puissants » de Stéphanie Maupas…

    Ce livre est une véritable autopsie de la CPI (Cour Pénale Internationale) battie sur les espoirs les plus hauts et rattrapée par la réalité d’un monde à l’agonie.

    Il est nécessaire mais il laisse un sentiment d’amertume totale.

    C’est une enquête extrêmement bien documentée, digne d’un thriller dans sa construction.

    Mais si je n’avais pas fait mon Droit m’aurait-il plu ? Je n’en suis pas certaine.
    Pour les amateurs du genre donc…

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    Editions Don Quichotte

    Je remercie Babelio et Masse critique de m’avoir proposé cette lecture pour la chroniquer sur leur plateforme littéraire ( « Le Joker des puissants » ).

  • « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut…

    « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut…

    C’est un premier roman qui fait beaucoup parler de lui depuis la rentrée littéraire hivernale.
    Nouvel écrivain, petite maison d’édition du Sud-Ouest…

    Note de l’éditeur :

    Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur «Mr. Bojangles» de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis.
    Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
    Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
    L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.

    Ce livre nous fait passer du rire aux larmes grâce à une écriture d’une belle sensibilité.
    C’est une ode à l’originalité, à la fantaisie (codes inversés, jeux de mots…), à l’Amour, à une forme de vie.

    « Certains ne deviennent jamais fous…
    Leurs vies doivent être bien ennuyeuses »
    (Charles Bukowski)

    « Ceci est mon histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit,
    à l’envers,
    parce que la vie c’est souvent comme ça »

    Un livre agréable et efficace ?
    Oui, assurément. Impossible de le nier.
    On passe un joli moment.

    Original ?
    Je vais certainement m’attirer les foudres de certains mais sincèrement, non.
    Malgré la poésie qui s’en dégage, il y a une certaine similitude dans l’atmosphère à relever : Olivier Bourdeaut n’aurait-il pas eu pour voisins une certaine Famille Jardin et Boris Vian ? 😉

    A mes yeux ce n’est donc pas LE roman de l’année mais belle lecture à tous, ne serait-ce que pour le plaisir tout simple de se faire du bien quoi qu’il en soit !

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    Editions Finitude

    NDLR. Deuxième lu de la sélection du Challenge 68 édition 2016 !

  • « Bellevue » de Claire Berest…

    « Bellevue » de Claire Berest…

    Dès la première phrase du livre nous sommes plongés dans l’ambiance d’une écriture sans fard qui remue !

    Tout du long c’est brut de décoffrage, sans fioriture.

    « Je suis allongée sur un lit banal. Je cherche la lumière. (…) Mais qui contrôle la lumière ? »

    « Après moi le déluge. Qu’y-a-t-il après le moi ? Peut-il disparaître de manière définitive ? »

    Et plus on tourne les pages, plus on plonge avec l’héroïne…

    « Chez moi est peut-être ce nulle part. »

    « Tout est flou, je suis floue, je me suis rendue floue. »

    Note de l’éditeur

    Alma se réveille à quatre heures du matin. Dans un hôpital psychiatrique. Deux jours plus tôt, elle fêtait ses trente ans. Écrivain prometteur, Alma est une jeune Parisienne ambitieuse qui vit avec Paul depuis plusieurs années ; tout lui sourit. Et, d’un coup, tout bascule. Son angoisse va l’emporter dans une errance aussi violente qu’incontrôlable et la soumettre à d’imprévisibles pulsions destructrices. Que s’est-il passé pendant ces quarante-huit heures ?

    C’est un livre qui bouscule.
    Parce que les descriptions, la dissection psychologique sont telles qu’elles ne peuvent que perturber.
    Et tout ce qui ne laisse pas indifférent est grisant. Addictif même…

    L’auteur nous fait rentrer dans la tête d’Alma d’une manière flippante.
    En même temps, c’est terriblement jouissif.

    La vie d’une femme de 30 ans.
    L’image qu’elle a d’elle (et des autres).
    L’engagement.
    La vie de couple.
    La liberté.
    La fuite.
    Le sexe.

    L’héroïne est happée par une violence irrésistible à laquelle elle ne peut échapper…

    « J’ai toujours imaginé que chacun possède une fenêtre dans la tête. »

    « Couper ce bras c’était éprouver la solidité de la fenêtre que chacun garde fermée dans sa tête, une manière de vérifier son étanchéité. »

    « Je regarde mon bras couturé, et je n’éprouve rein sauf le souvenir du soulagement. »

    « Je me suis coupée le bras pour produire du réel. Pour concentrer dans un symbole violent ce qui ne se voit pas, ni ne s’exprime intelligiblement. »

    Si l’auteur n’a pas vécu ce qu’elle décrit, sincèrement je ne sais pas comment elle a fait pour rendre ces lignes plus vraies que nature.
    L’écriture est remarquable qui plus est.

    La construction du livre est intéressante et rythmée : elle alterne l’hôpital psychiatrique et les deux jours précédents où tout a basculé.

    « On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l’herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »

    « Je suis à Bellevue, le lieu où l’on se retrouve quand on s’est perdu de vue. »

    Plusieurs jours après, l’histoire est toujours très présente dans ma tête.
    Elle m’a profondément marquée et m’a donnée envie de découvrir les autres livres écrits par l’écrivain.

    J’ai pris beaucoup de notes en le lisant. Notamment ceci (juste un p’tit conseil) : Messieurs, n’oubliez jamais de descendre la poubelle lorsque votre compagne ou votre femme vous le demande… 😉

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    Editions Stock

  • « Trois amis en quête de sagesse » de Matthieu Ricard, Alexandre Jollien et Christophe André…

    « Trois amis en quête de sagesse » de Matthieu Ricard, Alexandre Jollien et Christophe André…

    Un peu plus de 400 pages de Sagesse, de pur Bonheur tout simplement !

    Imaginez…

    Trois amis se réunissent pour aborder des thèmes qui leur sont chers.
    Le premier est moine bouddhiste, le deuxième philosophe et le troisième psychiatre.

    Trois façons différentes de voir la vie. Ou pas.
    Trois très beaux conseils de vie ai-je envie de dire.

    C’est touchant.
    C’est vrai, authentique.

    C’est un livre qui fait réfléchir.
    Il fait du bien.

    Si vous me permettez juste un petit conseil : il n’est pas à lire d’un seul coup.
    Il faut prendre son temps. Le laisser infuser, comme un bon thé. Le garder près de soi. Y revenir.

    C’est devenu un ouvrage de chevet me concernant, que je prendrai plaisir à repicorer comme il se doit…

    Je recommande vivement.

    Belle lecture à tous !

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    Editions L’iconoclaste

    Un GRAND MERCI à Lecteurs.com !

  • « Le dernier amour d’Attila Kiss » de Julia Kerninon…

    « Le dernier amour d’Attila Kiss » de Julia Kerninon…

    « Comme c’est étrange ce que la vie nous fait,
    où elle nous emporte et nous dépose,
    perdus quelque part entre l’irréparable et l’insaisissable »

    L’écrivain signe son deuxième roman (très attendu !) après le talentueux « Buvard » dont je vous ai parlé il y a peu.

    Une nouvelle fois il est question de rencontre (Attila Kiss, 51 ans, travailleur de nuit hongrois et Theodora Babbenberg, 25 ans, riche héritière viennoise) et d’amour, deux thèmes visiblement chers à l’auteur.

    Julia Kerninon a décidément le chic pour nous conter des histoires, ici sur fond (musical) de dualité historique et sociale qui participe subtilement au cheminement amoureux…

    La plume est toujours aussi éclatante.

    Belle lecture à tous !

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    Editions La brune au rouergue

  • « L’Amant de Prague » de Monique Ayoun…

    « L’Amant de Prague » de Monique Ayoun…

    Le titre et le choix de cette peinture de Schiele pour la couverture ne pouvaient pas mieux éclairer le lecteur.

    « L’amant de Prague » : l’histoire d’une femme (Carla) et d’une homme (Peter) qui sonne comme un couperet.
    L’amant.
    De Prague.
    On sait d’ores et déjà que cela se terminera comme cela doit se terminer.

    « L’enlacement » : la force d’un trait marqué, implacable, dur. A la frontière de la violence.
    Le corps.
    Les corps.
    Le dos.

    Ici, nul question d’Amour. Ou alors au sens passionnel, destructeur. Celui qui fait mal. Celui qui sort des entrailles. Celui pour lequel on est prêt à tout. Celui qui peut rendre fou.

    La plume intense de Monique Ayoun dissèque l’intime. Dans tout ce qu’il a de plus kafkaïen. Cela monte crescendo. Comme quelque chose d’irrésistible à laquelle Carla ne peut échapper.

    Dans les pas du célèbre écrivain tchèque et dans une ville post-communiste, on sort de ces pages aussi meurtrie que l’héroïne.

    Mais quelle beauté dans le tragique !

    Belle lecture à tous !

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    Editions La Grande Ourse

  • « Pendant que les mulots s’envolent » de Corinne Valton…

    « Pendant que les mulots s’envolent » de Corinne Valton…

    Ces nouvelles sont des tornades, sans concession, qui ne ressemblent à aucune autre.

    Attention, elles sont assez farfelues et donc, elles décoiffent ! 

    Esprits fermés, passez votre chemin.
    Esprits ouverts, ce recueil vous réjouira par son originalité.

    Et la cerise sur le gâteau ?
    C’est très bien écrit !
    L’écrivain joue avec les mots et la langue avec brio.

    Vous appréciez les nouveautés, les vraies ?
    Laissez-vous donc tenter…

    Belle lecture à tous !
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    MERCI aux Editions Paul & Mike !

    « Pendant que les mulots s’envolent, échappent à leur condition sous la houlette créatrice du chasseur Nimrod, des personnages gravitent en contrebas et demeurent bloqués dans un instant, un couple, une fratrie, une absurdité ou un environnement. À travers ces vingt nouvelles, reliées par différents rapports au temps et à ce qui emprisonne, où se sont égarés Icare, un jeudi orange ou encore Joey Starr, Corinne Valton bouscule les normes pour nous offrir des histoires transgressives, épaulée par sa science de la langue jubilatoire. »

  • « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…

    « Le chagrin des vivants » de Anna Hope…


    Hier paraissait en France aux éditions Gallimard le premier roman de Anna Hope : « Le chagrin des vivants » (« Wake » dans son pays d’origine qui est le Royaume Uni).

    A cette occasion, la prestigieuse maison littéraire organisait une rencontre avec l’écrivain en partenariat avec Babelio et Lecteurs.com.

    J’ai eu la chance d’être sélectionnée et j’étais donc présente à cette fin de journée/début de soirée fort réussie et vraiment très intéressante !

    Anna Hope s’est très sympathiquement prêtée aux jeux des questions/réponses et elle a su nous captiver, nous expliquer le pourquoi du comment.

    Ce livre nous propose de revenir sur un triste évènement, l’attente de la cérémonie du soldat inconnu qui marquait à sa manière la fin officielle de la Première Guerre Mondiale, à travers trois portraits de femmes.

    « Dehors, la pluie tombe sans bruit, les feuilles en décomposition amortissant sa chute. Ada, allongée, les yeux ouverts, pense à son fils. A l’endroit indéterminé où il gît en France et si là-bas il pleut. »

    « Alors que le silence s’étire, quelque chose devient manifeste. Il n’est pas là. Son fils n’est pas à l’intérieur de cette boîte. Et pourtant elle n’est pas vide. Elle est pleine d’un chagrin retentissant : le chagrin des vivants. Mais son fils n’est pas là. »

    Au-delà de l’écriture qui est remarquable (excellente traduction il faut le noter), les pages trouvent leur rythme dans la temporalité (l’histoire se situe du 7 au 11 novembre 1920) et dans les personnages (trois histoires se font écho).
    Si au départ j’avoue avoir eu un peu de mal à me plonger dedans, une fois ancrée je ne l’ai pas lâché !

    C’est en effet un premier roman dense, intense (elle a mis trois années à l’écrire), nécessaire par son sujet que nous offre Anna Hope.
    L’atmosphère de l’époque est parfaitement décrite, sans que l’on soit abreuvé de documentations historiques. We can smell it!

    Alors comment un auteur qui n’a pas vécu un tel drame peut-elle réussir cela ?

    C’est une des questions que nous lui avons posé hier : elle a baigné dedans indirectement grâce à son père, féru d’Histoire.
    Voilà donc d’où lui vient l’essence de cette magnifique résilience collective.

    Ce livre n’est pas triste. Il montre comment les femmes ont fait pour rester vivantes, pour essayer d’accepter, pour (ré)apprendre à vivre.

    Lors des échanges, Anna Hope a reconnu son intérêt particulier pour Virginia Woolf, Michael Cunningham (« The hours« ) que l’on peut déceler à la lecture.
    Au passage pour celles et ceux qui ne le savent pas, avant d’écrire elle jouait (série « Docteur Who » notamment). On ressent bien, dès le début et elle nous l’a confirmé, qu’elle avait imaginé les trois personnages comme on distribue des rôles.

    L’écrivain nous a confié que son second roman paraîtra en Angleterre dans trois semaines.
    Il se déroulera dans un asile où son arrière-arrière-grand-père est mort et et où se trouvait une salle de bal sublime…

    Encore un GRAND MERCI à Gallimard et à Lecteurs sans qui je serais sans doute passée à côté d’un beau et bluffant premier roman.

    Belle lecture à tous !

    Note de l’éditeur :

    Durant les premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France pour une cérémonie d’hommage.
    À Londres, trois femmes vivent ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse. Dans une ville peuplée d’hommes mutiques, rongés par
    les horreurs vécues, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les cœurs s’apaisent.