« Journées de lecture » de Marcel Proust…

Ou comment se replonger dans Proust, avec une nouvelle fois un incipit délicieux…

« Il n’y a peut-être pas de jours de notre enfance que nous ayons si pleinement vécus que ceux que nous avons cru laisser sans les vivre,
ceux que nous avons passés avec un livre préféré ».

Véritable ode à la lecture, aux émotions livresques, ce fût un véritable bonheur de retrouver cette plume sensible, délicate et si juste.

« Tant que la lecture est pour nous l’initiatrice
dont les clefs magiques nous ouvrent au fond de nous-mêmes
la porte des demeures où nous n’aurions pas su pénétrer,
son rôle dans notre vie est salutaire. »

« on aime toujours un peu à sortir de soi, à voyager, quand on lit. »

Prenez donc ce temps précieux si cher à l’écrivain et lisez !

Note de l’éditeur (Folio) :

« Texte antérieur à l’écriture de la Recherche, Journées de lecture fut composé, dans sa première version, comme une préface à un ouvrage de l’auteur anglais John Ruskin. Y éclôt toutefois une poétique infiniment singulière, Marcel Proust esquissant là sa propre conception de l’expérience de lecture, et avec elle, déjà, de celle du temps qui passe. »

« Sukkwan Island » de David Vann…

Tout va bien.
Enfin, à peu près bien.
Et puis tout à coup…

Le premier roman « nature writing » de David Vann est digne d’un uppercut.
Le huis clos en Alaska à l’atmosphère si particulière et le nombre très restreint de personnages participent au malaise qui monte crescendo, jusqu’au dénouement final.

Très psychologique, « Sukkwan Island » est un livre qui vous prend aux tripes et que vous ne serez pas prêt(e)(s) d’oublier.

En dire plus serait le dévoiler donc, belle lecture à tous !

Note de l’éditeur (Gallmeister) :

« Une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin. Sukkwan Island est une histoire au suspense insoutenable.

Avec ce roman qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l’âme humaine, David Vann s’installe d’emblée parmi les jeunes auteurs américains de tout premier plan.

Ce roman a remporté les prix Médicis étranger 2010, prix des lecteurs de L’Express, prix de la Maison du livre de Rodez, prix du Marais 2011 des lecteurs de la médiathèque L’Odyssée de Lomme. Depuis son formidable succès en France, ce roman a été traduit en dix-huit langues et est aujourd’hui disponible dans soixante pays du monde. Une adaptation cinématographique est en cours. »

« Même les monstres » de Thierry Illouz…

{Lu en novembre 2018… J’essaie de combler mon retard !}

Un homme « enfant des cités », devenu Avocat.
Un défenseur de criminels, qui « a compris les faiblesses ».

Sont-ils vraiment des monstres pour autant ?

Thierry Illouz nous interroge sur les destinées de notre société, sur ce qu’elles engendrent, sur les limites de notre système judiciaire.

Les mots de Victor Hugo, au début du livre, raisonnent comme un triste rappel :

« Démontez-moi cette vieille échelle boiteuse
des crimes et des peines, et refaites-la.

Refaites votre pénalité, refaites vos codes,
refaites vos prisons, refaites vos juges » 

Un appel pour regarder l’Autre différemment.
Un homme profondément tolérant, ouvert d’esprit, humain.

Belle lecture (nécessaire et indispensable) à tous !

Le 19 novembre dernier, Charles Berling a été la voix de l’auteur au Théâtre Antoine.  J’ai eu la chance d’y assister. C’était beau.

Note de l’éditeur (L’Iconoclaste) :

« Comment pouvez-vous défendre tous ces crimes ? lui demande- t-on souvent. À cela il répond que jamais il ne défend des crimes, mais des hommes.

DE LA CITÉ À LA COUR D’ASSISES

Sa robe d’avocat est posée sur le dossier d’une chaise. Il la regarde du coin de l’œil. Lorsqu’il l’enfile, il n’est plus le même. Sa voix ne tremble pas. Il ne doute jamais. Lui, l’enfant d’un quartier délaissé, le fils de rapatriés d’Algérie. Il se souvient de ses grands-parents ravagés par leur départ et leur installation dans une cité picarde. Lorsque c’étaient eux que l’on désignait comme différents, et donc monstrueux. C’est cette histoire intime qu’il convoque lorsqu’il est confronté à ses clients. Des criminels. Des monstres, comme on les appelle. Parce que défendre, ce n’est pas excuser, mais chercher à comprendre.

UN GRAND RÉCIT SOCIAL

Comment pouvez-vous défendre tous ces crimes ? lui demande- t-on souvent. À cela il répond que jamais il ne défend des crimes, mais des hommes. Seulement des hommes. Ils ont des visages, des histoires, des luttes, des blessures. Et parce qu’il a côtoyé la misère sociale, il le sait, le comprend. Défendre ces gens-là, se « coller à leur souffrance », c’est aussi et surtout défendre l’humanité en chacun. Et guérir ses propres failles.

UNE VIBRANTE PLAIDOIRIE

D’une écriture à l’oralité saisissante, Thierry Illouz livre un récit intime. Il retrace un parcours, une vocation. Et nous exhorte à regarder l’autre. Celui qui nous effraie. Celui que l’on condamne. »

« Quitte à tuer, autant le faire dans l’ordre » de Virginie Lloyd…

Je suis depuis quelque temps Virginie Lloyd sur Instagram.

C’est le titre tout d’abord « Quitte à tuer autant le faire dans l’ordre » qui m’a intriguée.
Je l’ai tout simplement trouvé excellent !

Le truc, c’est qu’il était hors de question que j’achète le livre sur Amazon (beurk).
J’ai donc demandé à l’auteur si je pouvais lui acheter en direct.
48h plus tard (comme quoi parfois La Poste fonctionne bien), il m’attendait dans notre boîte aux lettres…

Je me suis plongée dedans hier et je l’ai lu d’un trait (il fait tellement froid dehors que j’hiberne en ce moment), sans jamais soupirer d’ennui à la lecture ni le refermer, ce qui est plutôt bon signe.

Eh oui, oui oui OUI : l’auto-édition offre parfois des p’tites pépites bien agréables !
A bons entendeurs… 

Ce roman complètement déjanté à l’écriture très contemporaine fait un bien de dingue !
Une bonne dose d’humour (noir), beaucoup d’émotions, de tendresse (sans jamais être gnan-gnan) et des thèmes profonds traités en filigrane (le bonheur, le deuil…).
Certes il y a quelques imperfections dues au fait de ne pas être passé entre des « mains professionnelles » mais soyons honnête cela ne gêne en rien la qualité de l’histoire et cela lui donne même un charme particulier.

J’ai fait confiance à mon nez, et j’ai bien fait.
Virginie Lloyd mérite une place dans le milieu littéraire. Dans un monde parallèle, elle pourrait être la fille naturelle d’Amélie Poulain et de Forrest Gump…

Alors si vous voulez vous faire du bien, n’hésitez pas un instant.
S’offrir son livre, en parler, c’est la soutenir et lui donner de la visibilité.

Belle lecture à tous !

Résumé de l’auteur :

« Lily Brooks est rédactrice de modes d’emploi. Elle mène une vie tranquille jusqu’au jour où, par hasard, elle découvre le développement personnel. Chouette ! Une notice du bonheur ! Pas vraiment. Entre crimes et bienveillance, Lily va devoir affronter les effets secondaires de sa nouvelle vie. »

« Anatomie d’un scandale » de Sarah Vaughan…

Une fois encore, sur les bons conseils de notre Chevalier Libraire national, j’ai nommé Nathalie Couderc, j’ai moi aussi succombé à « Anatomie d’un scandale » que j’ai littéralement dévoré en 24h !

Ce livre est un véritable page turner.
L’addiction est complètement irrésistible !

L’intrigue est intelligente, sur fond de secrets, de mensonges, de manipulations, d’emprise, de vengeance sur plus de vingt années dans les arcanes de la jeunesse dorée d’Oxford puis du pouvoir à Westminster.

La construction, qui donne alternativement voix aux personnages principaux, nous prouve que Sarah Vaughan a très bien étudié les différents « characters » qu’elle nous propose.

C’est ficelé d’une manière tellement brillante que j’en verrais bien une adaptation cinématographique…

Je vous le recommande vivement !

Note de l’éditeur (Préludes) :

« Kate vient de se voir confier l’affaire de sa vie, celle qui accuse l’un des hommes les plus proches du pouvoir d’un terrible crime. Kate doit faire condamner James Whitehouse. Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour l’aider et préserver sa famille. Sophie doit trouver la force de continuer comme avant.
Comme avant, vraiment ? Quels sombres secrets dissimule le scandale, et à quel jeu se livrent réellement ces deux femmes et cet homme ?

ELLE VEUT LE DÉTRUIRE. ELLE VEUT LE SAUVER. LA VÉRITÉ EST UNE CHOSE DANGEREUSE.

Best-seller international, Anatomie d’un scandale est un thriller psychologique et domestique sulfureux qui mêle radiographie d’un mariage et décryptage des arcanes du monde politique. Un roman ténébreux et puissant. »