« Buvard, une biographie de Caroline N.Spacek » de Julia Kerninon…

Choisi parce que j’ai eu un coup de pour la couverture que j’ai trouvée magnifique, j’ai littéralement été happée par son contenu !

Note de l’éditeur

Un jeune homme réussit à forcer la porte d’une romancière célèbre, Caroline N. Spacek, réfugiée en solitaire dans la campagne anglaise depuis plusieurs années. Très jeune, elle a connu une gloire littéraire rapide et scandaleuse, après une enfance marquée par la violence et la marge. Il finit par s’installer chez elle et recueillir le récit de sa vie.

Le lien, aussi étrange que naturel, aussi fascinant qu’essentiel, tissé entre un écrivain et un étudiant-lecteur-témoin qui absorbe tout nous plonge d’emblée dans un huis-clos biographique dévorant d’où émerge une histoire des plus magnifiques…
En filigrane, une réflexion sur l’Ecriture et la Lecture, passions qui peuvent s’avérer aussi douces que violentes.

Ce livre, je l’ai beaucoup aimé. BEAUCOUP !
C’est une pépite littéraire comme je les aime.
J’ai adoré l’atmosphère entourée de mystères, les personnages attachants, le style qui laisse la place autant à la contemplation imaginative qu’à la mise en scène qui n’est pas de tout repos.

Julia Kerninon a le don rare de savoir nous balader et de tenir en haleine celui ou celle qui se glisse dans ses lignes…

Un livre que je recommande vivement donc.

Belle lecture à tous !

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Editions Poche Babel / Actes Sud

NDLR. Je le verrais bien adapté au théâtre…

 

« Soumission » de Michel Houellebecq…

Tuerie de Charlie Hebdo : 7 janvier 2015.
Date de parution du livre : 7 janvier 2015.

« Amalgame : consiste à associer abusivement des personnes, des groupes ou des idées. » (Larousse)

Je viens de terminer ce livre, qui a créé la polémique avant même sa parution. Je me demande bien pourquoi. Je l’ai lu. En entier. Aucune page ne m’a offusquée.
Lorsque je l’ai refermé, la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est : « tout ça pour ça ?! ». Non parce qu’il est nul (bien au contraire et j’ai même beaucoup ri !) mais parce que je ne vois pas pourquoi les « journalistes » et autres commentateurs en ont fait tout un plat en criant au scandale et à tout plein d’autres mots censés faire peur du style…………………  Islamophobie : « peut se définir comme la peur ou une vision péjorative de l’islam, des musulmans, et des questions en rapport » (Wikipedia). Il en est nullement question ici.

Ce livre, je le rappelle, est un roman… Un ROMAN.
Roman : « ouvre d’imagination constituée par un récit en prose d’une certaine longueur, dont l’intérêt est dans la narration d’aventures, l’étude de mœurs ou de caractères, l’analyse de sentiments ou de passions, la représentation du réel ou de diverses données objectives et subjectives » (Larousse)
Tout est donc possible en terme de fiction.

Houellebecq est une des plus grandes plumes de notre époque. Cela, personne ne peut le contester.
Après on l’aime, ou pas.

La qualité littéraire de « Soumission » est indéniable.
Ce qui peut éventuellement « gêner » certains esprits pas suffisamment éclairés est « simplement » cela : en toile de fond, ce livre peut être considéré comme une analyse « dérangeante » de notre époque. C’est tout.

« En France, le concept de liberté d’expression germa sous l’Ancien Régime. Il fut l’une des premières conquêtes de la Révolution française. Aujourd’hui, la liberté d’expression de ses opinions est une des premières libertés politiques et plus généralement des libertés fondamentales. » (Wikipedia).
Il y en a même qui ont marché de nouveau pour cela le 11 janvier 2015.

A bons entendeurs…

Editions Flammarion

« Charlotte » de David Foenkinos…

Hier, ce livre a reçu le Prix Renaudot.
Il me restait quelques pages, celles qui m’ont fait tant avoir les larmes aux yeux ce matin dans mon p’tit train de banlieue qui me menait à l’Atelier.
Personnellement, je pense que ce texte brillant méritait le Goncourt.
Certains diront que ce n’est qu’un prix.
Mais lorsqu’un livre est à ce point réussi, il mérite le Graal littéraire non ?

Passons.

Charlotte, c’est Charlotte Salomon, peintre juive allemande gazée enceinte à Auschwitz.

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Je ne la connaissais pas du tout, je l’avoue, mais je l’ai très vite aimée au fil des pages.
La lecture m’a rapidement donnée l’envie (irrésistible) de la googlelisée…

Tout d’abord pour mettre un visage sur un nom…

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Et puis pour voir ses tableaux…

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Ce livre retrace donc la (courte) vie du peintre.
On y croise forcément toutes les atrocités de la guerre 39-45 et les drames vécus par une famille forcée à l’exil.
L’on y trouve également une réflexion artistique fort intéressante.

« Elle doit vivre pour créer. 
Peindre pour ne pas devenir folle. »

« Fallait-il aller au bout du supportable ?
Pour enfin considérer l’art comme la seule possibilité de vie. »

Le génie de Foenkinos ?
Sa technique d’écriture.
Comme un poème de vers libres.

« J’éprouvais la nécessité d’aller à la ligne à la ligne pour respirer »

Une mécanique qui participe à l’Histoire.
Elle l’a rend d’autant plus hachée, saccadée, interrompue, suspendue, habitée, violente, bouleversante… Empreinte de ce qui fait son tout.

« J’étais tous les personnages dans ma pièce.
J’ai appris à emprunter tous les chemins.
Et ainsi je suis devenue moi-même.

(…)

Il faut une lumière éclatante pour mourir »

Un très beau livre.
TRES BEAU.

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Editions Gallimard

« La ligne bleue » de Ingrid Bétancourt…

(Lettre ouverte à Ingrid Bétancourt)

Cela fait plus de deux mois que vous m’accompagnez.

De l’Argentine, je ne connaissais finalement que très peu de choses.

Vous m’avez plongée au coeur de sa terrible Histoire, que j’ai trouvée aussi fascinante qu’horrible.

Parce qu’au-delà des personnages de votre roman qui sont très attachants, le génocide politique de votre pays est là, bel et bien présent, à chaque page.

Alors, tout au long de ma lecture, j’ai jonglé entre vos mots et Wikipedia.
Et une collègue-amie argentine a répondu à toutes les questions que je pouvais me poser sur cette période.
Cela m’a aidée « à supporter » (je n’ose pas dire « comprendre » -qui le pourrait ?!-) la description de certaines scènes.

Je ne veux faire ici aucun parallèle avec la captivité que vous avez subie et qui vous appartient.
Ce que vous avez eu « envie » de relater, vous en avez fait un texte émouvant.

Je ne sais pas comment on peut survivre à ce type de barbarie.
Mais je comprends certainement mieux désormais votre amour pour ce pays qui a connu, vécu la Douleur.

J’ai une compassion toute particulière pour le Cambodge depuis plusieurs années.
Je sais désormais que j’en aurai une pour l’Argentine, que je finirai par connaître (en vrai) un jour.

C’est un livre poignant, très fort, comme il en existe peu.
Il occupera une place de choix dans mon coeur, dans ma vie et dans ma bibliothèque.

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Editions Gallimard

« Passagère du silence » de Fabienne Verdier…

Commencé dans l’avion qui m’a portée jusqu’à Bangkok, il m’a accompagnée durant un mois en Asie et au Cambodge.
Sa lecture s’est achevée ce jour à Paris.

Parce que, quoi qu’il en soit, il faut bien y mettre un terme, un jour.

Ce temps anormalement long trouve deux explications : ce livre m’a tellement plu que j’ai fait exprès de le dévorer lentement; ce livre renferme de telles pépites philosophiques, artistiques, taoïstes, bouddhistes et autres que le laisser infuser à ce point m’a été nécessaire.

Et je sais qu’il m’habitera pendant longtemps.

Récit d’une histoire vraie, il n’en a que plus d’échos.
Cette Femme-Artiste déterminée est allée bien au-delà de ce qu’elle recherchait, parfois au mépris de sa santé, toujours jusqu’au moindre bout de poil de son pinceau.
Non seulement cela force le respect, mais encore cela peut provoquer le sentiment envahissant de suivre sa propre voie, quel qu’en soit le trait…

Fabienne Verdier, si un jour le hasard veut que vous me lisiez ici, MERCI !

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« Je suis de ces quelques derniers peintres à croire encore avec ferveur à la transmission des puissances de l’esprit en un coup de pinceau »

Editions Le Livre de Poche